Buick Encore/Chevrolet Trax 2015: Belle proposition – avec modération
jeudi, 1 janvier 2015
Bouille sympathique, conduite plus intéressante qu'attendue, belle générosité d'espace malgré les petites dimensions passe-partout... Le Chevrolet Trax / Buick Encore est un atout dans une ère où l'on veut de petits véhicules pratiques et économiques en carburant. Ceci dit, notre conseil est d'y aller avec modération.

Fiche technique

MarqueChevrolet/Buick
ModelTrax/Encore
Année2015
Moteur4 Cyl. (1,4L) T,
TransmissionManuelle 6, Aut. 6 rapports

Le Chevrolet Trax et le Buick Encore, fabriqués au Mexique pour le premier et en Corée du Sud pour le second et tous deux sur la plate-forme de la soeurette Sonic, sont parmi les rares utilitaires sous-compacts du marché. Avec son prix inférieur à 19 000 $ (deux roues motrices, boîte manuelle six vitesses), le Trax constitue une belle proposition – nous reviendrons un peu plus loin sur le Buick Encore.

Ceci dit, on est au Québec et on ne s'en sort pas : la traction intégrale est un incontournable pour un utilitaire, aussi petit soit-il. L'étiquette du Trax grimpe alors au-delà de 25 000 $ mais l'offre reste intéressante, puisque la plupart des autres utilitaires (plus grands) demandent, pour leur variante AWD, entre 27 500 $ et 30 000 $.

Certes, l'AWD du Chevrolet Trax n'a pas la transparence et l'efficacité des légendaires systèmes de Subaru, par exemple, mais il fait correctement son boulot dans la tempête : lorsque les roues patinent, le couple est vitement redistribué aux roues arrière.

Ce qu'on aime surtout du Chevrolet Trax, c'est sa conduite. Surpris? Nous de même! D'autant que l'utilitaire ne partage pas que sa plate-forme avec la Sonic : il lui emprunte aussi son quatre cylindres Ecotec turbo à injection directe (1,4 litre), de tout juste 138 chevaux. Vrai que ça semble peu vigoureux, mais au quotidien, on a l'heureuse impression d'une vingtaine de chevaux de plus, merci à la boîte automatique qui passe ses six rapports de façon efficace et transparente.

Avec une garde au sol relativement élevée (158 mm), la position de conduite nous fait nous sentir au-dessus de nos affaires. La tenue de route demeure solide, le freinage est convaincant et la direction électrique, bien dosée, permet une belle maniabilité. Bien que la suspension arrière fasse appel à une poutre de torsion (la plupart des utilitaires misent sur une architecture indépendante), la balade est équilibrée, ni trop ferme, ni trop mollassonne.

Bref, on aime beaucoup.

Après les fleurs...

Dans l'habitacle du Chevrolet Trax, on aime aussi la planche de bord moderne, qui s'étire à la verticale. Devant les yeux du pilote, l'instrumentation inspirée des motocyclettes est sympathiquement différente de ce qui se fait ailleurs.

Les sièges avant sont confortables, de bon support et l'espace intérieur est bien aménagé. Le dégagement aux jambes et aux têtes est presque nez à nez avec des utilitaires plus grands et, avec 530 litres derrière la banquette, voire presque trois fois plus lorsque ladite banquette est rabattue, le pourtant petit véhicule se fait généreux question chargement.

Après les fleurs, voici un début de pot : certains plastiques de revêtement sont rêches et durs. Même si le MyLink (avec son écran tactile bien positionné au centre du tableau) s'offre en option, le Chevrolet Trax manque de technologies et de gâteries. À commencer par la clé intelligente et le toit panoramique, des éléments que nous espérions pour la version endimanchée du Buick Encore.

Sauf que... ce n'est pas le cas. Qui plus est, l'habitacle du cousin Buick est d'une sobriété sombre et ennuyante, qui s'accroche aux anciennes commandes hiéroglyphiques de GM, réparties sans logique. L'écran, non tactile et installé au bas du pare-brise, est trop loin des yeux pour être facilement lisible.

Nous ne saurions vous recommander la variante AWD du Buick Encore, avec son prix de départ sous les 28 000 $. Oh, la silhouette a fière allure, avec sa calandre en chute d'eau!

Le hic, c'est qu'à l'intérieur, ça n'a ni la classe, ni la finition, ni l'insonorisation, encore moins la touche chic et zen des nouveaux produits Buick. Les sièges chauffants avant ne sont offerts qu'à partir de 31 000 $ et le système de navigation, voire l'alerte à la circulation transversale, n'est même pas compris dans une version de plus de 33 000 $. Et ne cherchez pas la banquette arrière chauffante – une gâterie pourtant proposée dans des voitures compactes d'entrée de gamme...

Si la poutre de torsion et le petit quatre cylindres de 138 chevaux sont très corrects pour un Chevrolet Trax, de tels organes n'ont pas leur place dans la famille Buick, où l'on attend une conduite plus souple et plus vigoureuse.

Avec modération

Buick a pourtant réussi ses derniers duplicata (pensez Chevrolet Cruze / Buick Verano), mais cette fois, ça tombe à plat. Nous aurions pu dire oui au petit Buick Encore si, au moins, il s'était approprié le beau quatre cylindres turbo (2,0 litres) qui traîne dans la famille... Notre recommandation est plutôt de laisser faire et de choisir le Chevrolet Trax AWD – dans sa variante (assez bien nantie) en deçà de 26 000 $. Pour plus d'argent que ça? La tentation est grande d'aller vers un utilitaire plus spacieux, plus puissant et... pas nécessairement plus gourmand.

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