Fiche technique
Marque | Suzuki |
Model | Grand Vitara |
Année | 2010 |
Moteur | 4 cylindres (2,4L), V6 (3,2L) |
Transmission | Automatique 4 rapports (V6 cinq rapports) |
Des vrais 4x4, il y en a peu sur le marché. Mis à part les Jeep, le Nissan XTerra et le Toyota FJ Cruiser, aucun autre utilitaire compact ne s’amène avec la boîte de transfert qui permette les deux gammes – la normale et le « petit bœuf », pour les conditions vraiment corsées. Le Suzuki Grand Vitara le fait et sa garde au sol (à 200mm) est suffisamment élevée pour favoriser la balade hors-route, sans pour autant obliger les passagers à escalader l’Everest pour monter à bord.
C’est pourquoi le Grand Vitara séduit encore ceux qui conduisent réellement leur « truck » jusqu’au fond de la forêt. Il attire également les propriétaires de véhicules récréatifs parce que la position « neutre » de son dispositif 4x4 lui permet d’être remorqué sans stress mécanique.
Ceci dit, le Grand Vitara n’a pas grand-chose d’autre pour le distinguer de la masse. Son style extérieur est certes agréable à l’œil, mais il n’est pas le seul utilitaire qui soit joli à regarder. Son habitacle n’est pas plus spacieux qu’un autre et d’ailleurs, tout le matériel de camping qui avait pris place dans son aire de chargement a bien voulu tenir… dans le coffre et sur la banquette d’une Nissan Versa. De fait, les petites voitures d’aujourd’hui sont devenues si logeables qu’on se demande si on a vraiment besoin d’un camion!
Mais revenons à l’habitacle du Grand Vitara : celui-ci est fonctionnel, polyvalent et de bon assemblage, mais il est peu démonstratif. La planche de bord est ennuyante à regarder – au moins est-elle ergonomique et facile à apprivoiser. Les sièges avant ne gagnent pas de médaille pour leur confort et après deux heures de trajet, on aurait bien voulu qu’ils offrent du soutien lombaire. Autre point négatif : l’insonorisation est très, très moyenne. Elle laisse beaucoup trop passer les bruits du vent et du roulement de pneus sur le bitume.
Depuis le lancement de sa 2e génération en 2005, le Grand Vitara ne s’est quand même pas assis sur ses lauriers. Il s’est mis à la page des démarrages sans clé (de série) et de la radio satellite, en plus de délaisser les freins à tambours arrière au profit de disques aux quatre roues. Le moteur V6 est monté en grade, passant d’une cylindrée de 2,7 litres à une cylindrée de 3,2 litres, pour une augmentation en puissance de 45 chevaux (à 230 chevaux).
Pour 2009, Suzuki a même voulu jouer la note « environnementale » en offrant à son Grand Vitara un moteur quatre cylindres (2,4 litres) – mais pour 2010, la boîte manuelle qui lui était annexée est disparue du catalogue.
Le hic, c’est que ce « petit » moteur de base de 166 chevaux est vraiment anémique. Avec lui, les accélérations sont poussives et peu progressives. Qui plus est, la pédale ne se laisse pas traiter en douceur, avec pour conséquence des démarrages loin d’être délicats. La direction transmet bien les sensations de la route, mais on regrette que le volant ne soit pas télescopique. Oh, et le freinage pourrait définitivement être plus convaincant.
Aussi, on a jumelé à l’ensemble une archaïque boîte automatique quatre rapports sans mode manuel. Cette boîte gagnerait à offrir au moins un rapport supplémentaire, d’autant plus qu’elle n’accorde pas d’économie d’essence notable. En fait, le Grand Vitara quatre cylindres consomme à peine un litre de moins en ville que le Grand Vitara V6… et tout autant sur l’autoroute. Versus la concurrence, il paraît encore plus mal : en consommation combinée ville-autoroute, il boit 5% plus que le Ford Escape et… 17% plus que le Toyota Rav4!
Côté prix, là non plus, le Grand Vitara ne s’est pas assis sur ses lauriers. Mais à ce chapitre, le statut quo aurait mieux valu pour lui. En effet, en 2005 et avec son V6 de 185 chevaux, il débutait sous les 25 000$. C’était alors un excellent prix – après tout, l’utilitaire offrait déjà de série le système de stabilité, la climatisation, les rétroviseurs chauffants et le chauffe-moteur.
Mais au fil des ans, la facture a gonflé au point d’atteindre, pour la version de base 2010, un prix d’étiquette touchant les 28 000$. Et ce, malgré une diminution de la puissance sous le capot et avec, en prime, des frais de transport et de préparation particulièrement élevés (1550$). Vrai qu’il est l’un des rares à proposer un véritable dispositif quatre roues motrices, mais est-ce suffisant?
À l’automne 2005, je disais du Grand Vitara qu’il était un concurrent de taille pour les utilitaires compacts et je lui donnais une belle note globale de 8,5 sur 10.
Force est de constater qu’aujourd’hui, il ne mérite guère plus qu’un 5 sur 10. Vivement la 3e génération, attendue pour… l’année-modèle 2012!
FICHE TECHNIQUE :
Suzuki Grand Vitara 2010
Utilitaire compact, cinq passagers
Moteur 1 (essayé) : quatre cylindres de 2,4L
Performances : 166 chevaux, 162 lbs-pi
Consommation (ville-autoroute) : 11,2 – 8,6L/100km
Moteur 2 : V6 de 3,2 litres
Performances : 230 chevaux, 213 lbs-pi
Consommation (ville-autoroute) : 12,5 – 8,6L/100km
Boîtes : automatique quatre rapports (V6 : cinq rapports)
Transmission : un véritable « quatre roues motrices »
Réservoir d’essence : 66 litres
Freins : à disques aux quatre roues
Pneus : 17 pouces (V6 : 18 pouces)
Garde au sol : 200mm
Sécurité de série : freins ABS, six coussins gonflables, système de stabilité
Cargo : 691 litres (1951 litres, banquette rabattue)
Construction : Iwata, Japon
Prix : à partir de 27 995$ (V6 : 32 195$)
POUR
L’un des rares vrais 4x4 du marché
Véritables aptitudes hors-route
Démarrage sans clé de série
CONTRE
Sièges avant peu confortables
Consommation en carburant élevée
Moteur quatre cylindres anémique
Insonorisation moyenne
Frais de transport et de préparation élevés (1550$)
Prix d’étiquette peu concurrentiel