Fiche technique
Marque | MINI |
Model | Cooper |
Année | 2014 |
Moteur | 3 cylindres (1,5L) (vers. essayée) |
Transmission | Manuelle 6 vitesses, Automatique 6 rapports |
Dedans comme dehors
Si le succès “MINI” subsiste encore après presque 15 ans, malgré la multiplication – pour ne pas dire la dilution – des configurations, ce n’est pas qu’à cause d’un bon marketing, ni d’un haut niveau de personnalisation, encore moins d’une belle gueule qui, comparativement aux autre “rétros”, vieillit saprément bien.
Non, c’est plutôt parce que dès qu’on se glisse au volant d’une MINI Cooper, on a droit au plaisir de conduire digne d’un go-kart. Et cette 3e génération ne fait pas exception, bien qu’elle soit un brin plus grande – ce qui, au-delà de la grille de calandre qui prend du volume, est à peu près la seule différence visuelle que l’on peut noter d’avec la génération précédente.
Mais alors que, jusqu’à présent, les amoureux de la conduite épicée et vivifiante devaient faire la passe sur la variante de base, voilà que celle qui débute à 20 900$ a désormais voix au chapitre. Plus besoin de l’écope au capot pour avoir “du fun”! Ajoutez que l’ensemble gagne en technologies, en insonorisation et en qualité des matériaux, et vous obtenez une sous-compacte qui passe à l’ère adulte – sans pour autant faire dans l’adultère.
C’est qu’elle reste fidèle à elle-même, cette MINI Cooper 2014. Certes, elle est un peu plus longue (10cm) et un peu plus large (4,5 cm), mais ça reste quand même une MINI. Par conséquent, oubliez ça, les deux places arrière – tant pour les grands passagers que pour les grands trajets. C’est limite et, de toute façon, ça exige une bonne dose de contorsion (ou de “fitness”) pour y accéder.
Si, extérieurement, la MINI Cooper 2014 maintient ses typiques proportions, l’habitacle change pas mal plus. Et d’abord, ça s’entend: l’insonorisation est nettement montée en grade, on n’est plus ennuyé par le bruit du vent au pare-brise. Les matériaux et la finition ont aussi pris du galon, au point où l’on se croirait à bord d’un (petit) “béhème” – le maître de la maison, doit-on le rappeler.
Surtout, on retrouve de la normalité à bord: l’indicateur de vitesse revient là où il appartient, devant les yeux du conducteur. De fait, toute l’instrumentation se juche à la colonne de direction et se meut au gré du volant ajustable, en hauteur et en profondeur. Bravo.
On ne perd pas pour autant le méga-cercle central, mais celui-ci se transforme (en toute logique) en centre d’information et de commande, dont les fonctions sont agréablement plus instinctives qu’auparavant. Fini le temps où, même après une semaine, on n’avait pas encore apprivoisé “sa” MINI! Les contrôles d’ouverture des fenêtres? Elles ont dit “Bye, bye, console” et on les retrouve là où on les a toujours cherchées: aux portières. Cela dit, les “switchs” demeurent – et, vous vous en doutez, on aime particulièrement enfoncer celle du démarrage…
Côté cargo, même s’il se fait d’un quart plus généreux (maintenant à 211 litres), l’espace demeure restreint. Qui plus est, la banquette a beau se rabattre en 60/40, elle forme une marche qui fait qu’on n’a pas droit au plancher plat. Ne pensez pas à une razzia chez Ikea…
Technologie
Pour 2014, la MINI Cooper III se gâte de belles options, qui font évidemment grimper la facture, mais bon. Pensez affichage tête haute (tellement pratique, qu’on se demande pourquoi si peu de véhicules la propose), caméra de recul, toit ouvrant double, sièges chauffants, climatisation bi-zone.
Oui, le régulateur de vitesse intelligent est disponible, tout comme l’alerte aux collision. On peut même commander le stationnement automatisé (mais vous savez ce que l’on dit: si l’on ne peut se garer sans ce gadget, peut-être vaudrait-il mieux ne pas conduire du tout…)
Un absent, quand même: l’alerte à la circulation transversale, en mode recul. Dommage.
Mécanique
Si l’on ne m’avait pas dit qu’il s’agissait d’un moteur trois cylindres (1,5 litre), jamais je n’aurais deviné. Car ici, la tare du nombre impair n’entraîne aucune vibration, encore moins de sonorité “tondeuse à gazon”. Les 134 chevaux sont secondés d’un turbo “twin scroll” (une technologie puisée sans vergogne dans le portefolio à BMW – pensez i8) qui ajoute un beau tiers plus de couple (maintenant à 162 lb-pi).
Résultat: même la MINI Cooper 2014 de base est désormais stimulante à piloter – à preuve, elle accepte d’exécuter le 0-100km/h en 7,9 secondes (boîte manuelle), soit une grosse seconde plus vite qu’auparavant.
Notre version d’essai était dotée de la boîte manuelle six vitesses (l’automatique six rapports est optionnelle) à la course et la pédale d’embrayage qui se font un brin plus disciplinées et qui demandent moins à être brutalisés. Même que les premiers rapports, très longs, demandent la rétrogradation pour conserver le momentum, sinon l’on risque l’étouffement. Ça reste quand même palpitant et n’entache en rien l’expérience “go-kart”.
La direction, toujours d’assistance électrique, se fait cependant plus légère à “haute” vitesse. Les premiers instants sur l’autoroute, on les passe à corriger ce qui nous apparaît trop sensible. Mais au bout de quelques jours, on a retrouvé cette impression de communication avec la route qui fait que la MINI Cooper, avec sa suspension (multibras à l’arrière) qui demeure définitivement plus ferme que souple, est l’une des voitures à traction de moins de 30 000$ – et même de moins de 40 000$ – les plus intéressantes à conduire.
Est-ce parce que le pied droit s’est un peu trop énervé sur l’accélérateur de notre MINI Cooper, cette semaine, que la consommation moyenne enregistrée (7,5L/100km) déçoit de la part d’un “trois cylindres”? Sans doute. Parce qu’une fois maîtrisé, ce même pied droit a réussi du 5,7L/100km à vitesse réglementaire sur l’autoroute. C’est nettement mieux.
De série, la MINI Cooper 2014 s’offre avec le système d’arrêt-démarrage, une bien belle “patente” pour ceux qui conduisent majoritairement en ville et qui veulent sauver du carburant (jusqu’à 10%, selon les marques et les modèles). Sauf que nos virées urbaines n’ont jamais permis au petit trois cylindres de s’éteindre aux arrêts – même lorsque le climatiseur était inopérant. De fait, la liste des conditions gagnantes à réunir est si démesurément longue que ça en est une farce: le volant doit être en position centrale, le hayon doit être verrouillé, le levier de vitesse ne doit pas être en mode manuel ou sport, le mode recul ne doit pas venir d’être juste engagé et j’en passe… Finalement, ça n’arrive jamais.
Ceci dit, on aime le sélecteur de conduite qui, d’un “rotacteur” à la base du “stick shift”, permet trois modes: sport, “mid” (comme dans “middle”) et eco – rassurez-vous, ce dernier mode ne dénature pas l’expérience. Oh, pour la première fois sur une MINI, on a droit au contrôle des amortisseurs (une option de 500$), qui fait jouer l’amortissement, mais n’attendez pas là le confort d’une Lincoln…
Conclusion
Difficile de comparer la MINI Cooper avec la concurrence, puisque la voiture est comme toute seule dans sa classe de “sous-compacte premium”. La compétition qui vient régulièrement en tête, c’est la Fiat 500, principalement pour son look “iconique”.
Sauf que l’Italienne demande presque moitié moins cher (à partir de 13 500$) et on peut alors se demander si la MINI Cooper 2014 (jusqu’à présent assemblée à Oxford, en Angleterre, mais qui le sera également aux Pays-Bas à compter de cet été) vaut les 7500$ de différence
La réponse est: oui, oui, oui. Oui pour le confort (on est particulièrement bien enveloppé dans les sièges sport); oui pour l’insonorisation; oui pour la qualité des matériaux; oui pour les équipements qui peuvent monter à bord; et, surtout, oui pour la conduite qui… ok, vous le savez, on vous l’a déjà assez répété.