Volkswagen Eos 2012: Une belle occasion d’évoluer… manquée
lundi, 17 octobre 2011
Au lancement d’une génération, on entend généralement parler de nouveaux moteurs et de nouvelles transmissions, de plus de puissance pour une consommation moindre, de nouveaux équipements technos. Rien de tout ça pour la Volks Eos 2012.
Interieur
(12/20)
Technologie
(9/20)
Mécanique
(13/20)
Comportement
(14/20)
Conclusion
(12/20)

Fiche technique

MarqueVolkswagen
ModelEos
Année2012
MoteurQuatre cylindres turbo (2,0L)
TransmissionAutomatique dble embray. 6 rapports

Au contraire : la « nouvelle » Eos doit se contenter d’une calandre redessinée, horizontalement banale et sans véritable punch. Rien pour se démarquer de celle qui milite sur le marché depuis cinq ans maintenant. Certes, les phares avant ont bien été retouchés de la signature DEL et c’est peut-être là le seul véritable changement – qu’on peut applaudir, d’ailleurs.

Sinon, c’est du pareil au même. Le quatre cylindres turbo de 2,0 litres, qui équipe à peu près tout ce qui bouge chez Volkswagen (et chez Audi) développe, encore ici, 200 chevaux et 207 lb-pi de couple. Vrai que c’est doux et souple, pour de bonnes accélérations linéaires et le 0-100km/h en moins de huit secondes. Mais dans une industrie où la performance réussit à prendre du galon tout en gagnant en frugalité, eh bien c’est presque du recul que d’apprendre que la consommation, ici, n’a pas changé d’un iota : 9,5L en ville et 6,7L sur autoroute.

C’est aussi un recul de constater que la boîte manuelle n’est plus de service – finie, donc, la variante à plus ou moins 36 000$. Seule l’automatique DGS (direct shifting gear) à six rapports est maintenant offerte, pour un prix qui débute tout juste sous les 40 000$.

On l’a toujours bien aimée, cette DSG, notamment pour l’instantanéité de ses optionnelles palettes au volant. Cette fois cependant, un bémol : est-ce le turbo qui « lague »? La boîte qui a subi des modifications? Toujours est-il que démarrages et reprises se font hésitants – pour ensuite faire décoller la voiture comme un lapin avec à ses trousses une meute de chiens. C’est tout sauf progressif et ça contamine l’expérience de conduite.

Certes, le comportement de la décapotable quatre places est toujours aussi onctueux. La suspension n’est ni trop ferme, ni trop molle. Ça colle à la route, jusqu’à la limite des pneus de 17 pouces, dans une tenue rassurante et prévisible. La direction est précise, le freinage est convaincant. Que ça, ça n’ait pas changé, c’est déjà une bien bonne chose.

Ce qui n’a pas changé non plus et ce pour quoi on ne chialera pas : l’ingénieux toit décapotable auquel on a réussi à intégrer un panneau vitré ouvrant. Une décapotable avec toit ouvrant, avouez, c’est rare.

À bord, le confort demeure. Les sièges avant sont enveloppants et l’espace à la banquette est convenable, bien qu’on lui reproche un accès digne de l’acrobatie et des dossiers aussi droits que la face d’un singe. Au tableau de bord, les commandes se retrouvent là où elles doivent être et elles s’apprivoisent facilement.

Mais quand même : on aurait voulu de la nouveauté et après cinq ans, on aurait été en droit de l’obtenir. Au-delà du style extérieur, qui ne marquera aucune page d’histoire, il y a cet intérieur toujours très germanique, à la limite du morne et qui commence vraiment à dater. Les matériaux et l’instrumentation sont toujours d’une sobriété ennuyante et aucune innovation ne vient offrir plus de rangement.

Aussi, si la variante de base propose les sièges chauffants et la communication Bluetooth, reste qu’elle n’a pas le souci d’offrir l’ajustement électrique de ces dits sièges, encore moins les commandes audio au volant. Si on faisait sérieusement le test, on découvrirait que bien peu de voitures dans cette gamme de prix sont si « chiches » en équipements.

Bref, l’évolution de la Eos pour 2012 est trop timide. Volkswagen veut supplanter les GM et Toyota de ce monde pour devenir le #1 mondial d’ici 2018? Il lui faudrait commencer quelque part. Parce que pour l’heure, qui veut d’une « nouvelle » Eos qui ne frappe pas dans le mille ni du style (élégant, mais combien trop discret), ni du ‘bargain’ (à ce prix-là, seuls les fous ne reluqueront pas du côté des marques plus prestigieuses), ni de la modernité (pas d’interface multimédia, pas d’avertisseurs d’angle mort, pas de gizmo innovant pour faire ‘différent’).

Personnellement, j’opterais 100 fois plus pour une Mustang – l’autre vraie décapotable quatre places du marché – et au passage, j’économiserais près de 10 000$...


POUR

- Comportement routier onctueux

- Quatre vraies places

- Décapotable au toit ouvrant : ingénieux

 

CONTRE

- Finie, la boîte manuelle – et donc la variante à 36 000$

- Peu d’équipements pour le prix

- Absence de technologies d’avant-garde

- Pas plus puissante, pas moins gourmande

- Habitacle morne

- Une nouvelle génération… où ça!?

 

FICHE TECHNIQUE : Volkswagen Eos 2012

Moteur : 4 cylindres turbo de 2,0 litres

Performances : 200 chevaux, 207 lb-pi

Boîte : automatique DSG six rapports

Consommation : 9,5L (ville), 6,7L (autoroute)

0-100k/h : 7,9 secondes

Direction : crémaillère

Suspension : indépendante

Roues : 17 pouces

Fabrication : Setubal, Portugal

Cargo : 187 litres (toit baissé) à 297 litres

Prix : à partir de 39 075$

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