Fiche technique
Marque | Chevrolet |
Model | Volt |
Année | 2012 |
Moteur | Électrique et quatre cylindres (1,4L) |
Transmission | Électrique multi-mode |
Généralement, on vous entretient en long et en large sur les bons et mauvais côtés du véhicule que l'on a testé. Cette fois, faisons court.
Le positif: la Chevrolet Volt, qui vient de faire son entrée sur notre marché, est fort jolie à regarder. Son intérieur est innovant avec ses inserts à la mode et la finition intérieure est de bonne qualité.
On aime les commandes "touch" que l'on effleure du bout des doigts et le confort des sièges avant est au rendez-vous, tout comme le pratico-pratique avec ce hayon qui s'ouvre et cette banquette qui se rabat à plat sur plus de 600 litres de cargo.
La puissance (150 chevaux) est très correcte, même si la Volt pèse plus que la moyenne de sa catégorie (1715kg) – et c’est à l’instantanéité d’accélération des voitures électriques que l’on doit ça. Évidemment, on apprécie le silence qui règne à bord même quand on roule – silence que l'on peut cependant briser d'un coup de "klaxon pour piétons" afin de signaler sa présence.
Le négatif: la suspension gagnerait à mieux absorber les inégalités de la route, l'habitacle n'accueille que quatre (et non cinq) occupants, les genoux arrière ont peu d'espace pour vivre, l'insonorisation est moyenne vers l'arrière (comme pour la plupart des 'hatchbacks') et les commandes doivent être apprivoisées – en plus de se faire lentes à réagir sur certaines fonctions.
Oh, et pour 41 500$ (moins le rabais provincial de 7769$, la Volt n’offre pas le système de navigation.
Est-ce assez bref à votre goût?
Si nous nous faisons aussi court, c'est pour laisser place à ces étranges habitudes que l'on adopte rapidement, au volant de cette toute première électrique à autonomie "d'appoint" – un appoint livré par un quatre cylindres à essence de 1,4 litre qui permet, uniquement quand l’énergie électrique est expirée, de rouler sur plus ou moins 500km.
Donc, trêve de bla-bla et voici nos principales constatations :
Constatation #1 : On lève le pied
En bonne électrique, la Chevrolet Volt ne demande pas à être conduite en sportive. Au contraire, son écran de bord indique continuellement l'autonomie possible sur batterie (au lithium-ion de 16kWh) et ça incite joliment à lever le pied.
Du 120km/h sur l'autoroute? Tst-tst-tst: pas question, la jauge d'énergie baisse trop vite. On s'enligne donc sur la première voie, on se la coule douce... et on peut rouler en tout électrique pendant une soixantaine de kilomètres.
Constatation #2 : Un antidote à la rage au volant
En situation urbaine, graphiques à l'appui, la Volt montre que le freinage régénère la batterie – et que l’on peut ainsi regagner deux ou trois kilomètres. Du coup, on devient le conducteur modèle qui freine au lieu de se précipiter à un feu jaune, qui modère dans les zones résidentielles, qui ralentit pour laisser passer les autres.
L'antidote à la rage au volant, quoi.
Constatation #3 : Ce qu'on peut reporter à demain...
En temps normal, avec le souci de réduire sa consommation en carburant, on regroupe ses courses en une seule sortie en voiture.
Pas avec la Volt.
Au contraire : au fur et à mesure que la batterie se décharge et que l'on est sur le point de passer en mode "à essence", on raye quelques items de sa liste et on les reporte à demain.
Ce sera l'occasion d'une autre virée sur énergie électrique seulement.
Constatation #4 : De devant
Dans les stationnements, on recherche les cases où l’on peut entrer… et sortir le nez devant. Ça évite une inutile manœuvre de recul qui gaspillerait quelques fractions de kilowatts.
Constatation #5 : Pied de nez au 1,30$ le litre
On adore passer en Volt devant une station d'essence et accorder un beau pied de nez à son 1,30$ le litre... Quelqu’un qui roule moins de 60 kilomètres avant chaque recharge pourrait ne plus jamais, jamais devoir manier la pompe !
Constatation #6 : Un peu de gestion, quand même
Une voiture électrique à la maison, ça veut dire une prise résidentielle extérieure accessible – idéalement, du 240 volts pour une recharge en deux fois moins de temps (environ quatre heures pour la Volt).
Une voiture électrique à la maison, ça demande aussi une gestion du branchement. On veut la batterie complètement rechargée, mais une fois que c'est fait, on ne veut pas gaspiller le courant inutilement, alors on débranche – ou on programme la borne en ce sens.
Constatation #7 : Faut pas être frileux
Le chauffage (et la climatisation à l’été) exigent de l’énergie électrique… qu’on ne veut pas gaspiller. Il faut donc vraiment être inconfortable pour avoir le goût d’utiliser l’un ou l’autre. On n’a qu’à bien s’habiller et laisser le soin aux sièges chauffants (qui consomment moins) de nous réchauffer le popotin.
Constatation #8 : La normalité
Au-delà de ces petites habitudes étranges que l’on se surprend à rapidement adopter, la Volt se conduit dans la plus grande des normalités. Et c’est là sa plus grande réussite.
Notre consommation: 2,98$ d’essence
Notre essai de 276 km s'est déroulé sur plusieurs jours. À deux reprises seulement (27 kilomètres au total), nous avons dû recourir à l’apport du moteur à essence.
Notre « moyenne » au bâton : 0,8L/100km.
Pour ces 276 km de distance, il nous en a coûté :
Environ 3,50$ de kWh et... à peine 2,98$ d’essence, facture à l'appui... :)
Ce qu'il en coûte pour acheter la voiture? 41 545$, mais l'acheteur québécois a droit à un rabais du provincial de 7769$.
La Chevrolet Volt en trois paragraphes:
La Volt est une berline intermédiaire qui roule d’abord et avant tout en mode électrique – et que l'on doit brancher à la prise résidentielle. Sa batterie permet, en conditions optimales, de rouler une soixantaine de kilomètres. Un automobiliste qui parcourt quotidiennement moins peut ne jamais consommer une goutte de carburant – du 0L/100km à vie, quoi.
La beauté de la Volt, versus les autres électriques? Lorsque la batterie est épuisée, un petit moteur à essence prolonge l’autonomie de plus ou moins 500 kilomètres. Voilà qui règle le problème posé par le temps de recharge (plusieurs heures) des batteries et le fait que les bornes de recharge rapide ne courent pas encore les rues.
Tout n’est pas parfait, cependant: dans les bouchons de circulation, lorsque l’énergie électrique est épuisée et que le moteur à essence prend la relève, la consommation moyenne grimpe – nous avons alors fait du 9,8L/100km et une drôle de vibration s’est fait sentir sous le plancher de la voiture, un peu comme si un hélicoptère s’en donnait à cœur joie.
L'électrique: neuf fois moins chère à faire rouler
Distance parcourue annuellement par l'automobiliste québécois moyen : 16 000km
Coût du kWh au Québec : 0,0776$
Consommation électrique d’une Volt pour 100km : 16kWh, soit 1,24$
Consommation en carburant d’une voiture similaire pour 100km : 11,50$
Consommation d’électricité annuelle d’une voiture électrique : l’équivalent à un chauffe-eau