Scion xB: on a égaré les gènes de Toyota!
mercredi, 17 mars 2010
West Palm Beach, Floride – Si le Scion xB était l’unique «boîte» du genre sur le marché automobile, sans doute qu’à son entrée au Canada à l’automne prochain, il ferait autant fureur qu’à son arrivée aux États-Unis il y a sept ans. Mais voilà, le xB n’est plus le seul carré sur quatre roues à s’offrir aux automobilistes nord-américains. Et nul doute que la concurrence du Nissan Cube, et surtout du Kia Soul, lui fera très mal.
Interieur
(12/20)
Technologie
(10/20)
Mécanique
(12/20)
Comportement
(10/20)
Conclusion
(11/20)

Fiche technique

MarqueScion
ModelxB
Année2010
MoteurQuatre cylindres (2,4L)
TransmissionManuelle 5 vitesses, Automatique 4 rapports

Vous ne connaissez pas la marque Scion ? Alors, juste pour vous, un petit rappel: cette filiale de Toyota exclusivement américaine est débarquée en 2003 chez nos voisins du Sud afin de séduire la Génération Y – autrement dit, les jeunes. (Scion se traduit par «descendants», pour ceux que ça intéresse.)

Pour tout savoir sur les intentions et, depuis, les réalisations de Scion aux États-Unis, nous vous invitons à lire notre reportage publié en début d'année. Vous y apprendrez entre autres que les premières Scion (le xB, mais aussi le xD et la tC) doivent débarquer au Canada en septembre prochain (2010) chez 45 concessionnaires Toyota ciblés à Montréal, Toronto et Vancouver.

Une virée chez le concessionnaire Toyoto de Royal Palm Beach nous a permis de découvrir ce que cache l’étrange silhouette du xB. Premier constat: on n’y retrouve malheureusement pas les légendaires gènes de Toyota. Oui, oui, ceux-là même qui sont mis à mal par les importants et hautement médiatisés rappels des derniers mois.

1 à 0 pour la concurrence

Par gènes légendaires, j’entends une qualité de matériaux supérieure à la compétition, une bonne insonorisation, des motorisations souples et économiques. Eh bien, le xB ne rafle pas d’Oscar dans aucune de ces trois catégories.

Le moteur, d’abord – parce que c’est ce qui compte, non ? On a droit au quatre cylindres de 2,4 litres de la Toyota Camry qui développe ici 158 chevaux. Puissance pour puissance, c’est plus généreux que pour le Nissan Cube (122 chevaux) et les Kia Soul (122 et 142 chevaux).

Sur papier, du moins.

Car sur la route, notre version essayée manquait de dynamisme. Elle a peiné à développer son énergie, peut-être parce que celle-ci était transigée par une boîte automatique quatre rapports.

Certes, cette transmission propose le mode manuel, un avantage sur la compétition, mais ce passage des rapports met en scène un levier peu agréable à manipuler. En mode automatique, la boîte ne livre pas non plus la souplesse souhaitée et ça se traduit par des à-coups, ainsi que des accélérations poussives et bruyantes. Pour un peu, on croirait avoir affaire à une « lireuse » de CVT (transmission à variation continue)…

Donc, 0 à 1 pour le xB versus la concurrence en ce qui a trait à une motorisation qu’on aurait attendu – et voulu plus raffinée.

Vous avez dit: «plaisir de conduire»?

Là où le xB perd également au change des autres « cubes », c’est au niveau de sa suspension. Comme les autres, le Scion mise sur une poutre de torsion à l’arrière, une architecture moins coûteuse que la suspension indépendante, mais qui rend généralement la balade moins confortable.

Le Cube et le Soul réussissent néanmoins de belle façon à ajuster la chose et dans l’ensemble, leur conduite se fait souple, intéressante, voire agréable. Au contraire, le xB continue d’offrir un comportement sec et bondissant. Ce qui, jumelé à une direction électrique pour le moins légère, ne contribue guère à un quelconque plaisir de conduite.

Le bon côté de cette direction électrique réside dans un excellent rayon de braquage (10,6 mètres); pas de souci en situation urbaine, ça vire comme sur un dix cents.

Peu d’envergure intérieure

Le constat n’est non plus guère reluisant dans l’habitacle, malheureusement. D’abord, l’insonorisation est très moyenne. Les relents de la route, mais aussi de la motorisation rugueuse viennent miner les conversations que l’on tente de mener dans la cabine. Aussi, les tissus sont synthétiques et bas de gamme, alors que les plastiques de revêtement sont archi-durs.

Au moins, l’ensemble est-il bien assemblé. Mais reste que l’impression générale en est une de petite boîte économique sans grande envergure intérieure.

Qui plus est, on farfouille pour dénicher la bonne position derrière le volant (qui ne s’ajuste pas en profondeur, mais ça, les véhicules concurrents ne le font pas non plus) et on peste contre les manettes d’ajustement des sièges. Au demeurant, ces derniers sont confortables. Si on profite d’une bonne vision latérale et arrière, on doit toutefois composer, en manœuvres de stationnement, avec une extrémité de capot qu’on devine plus qu’on ne perçoit.

Des bons points, quand même

Par contre, les commandes de la climatisation et du système audio (en nombre si limité qu’on dirait qu’il en manque) sont instinctives et faciles à rejoindre. Aussi, l’instrumentation est facile à lire, en dépit du fait qu’elle se retrouve au centre et tout en haut de la planche de bord.

Une fois la banquette arrière rabattue (complètement à plat, merci beaucoup), le xB devient le plus généreux de sa classe avec un impressionnant 1979 litres d’espace cargo (contre 1645 litres pour le Cube et 1512 litres pour le Soul). Une explication bien logique à cet avantage : le xB est de 15 à 27 cm plus long que la concurrence – quand même!

Même si le xB n’est pas très haut (son toit vous arrive à peine au menton, si vous mesurez 5,7 pieds), le dégagement aux têtes, tant à l’avant qu’à l’arrière, est obligeant, même pour les grands de plus de six pieds. À ce chapitre, c’est cependant le Nissan Cube qui l’emporte, merci à sa plus haute silhouette qui accorde un beau sept centimètres de dégagement additionnel.

Les prix dévoilés cet été

Dès leurs premiers tours de roues aux États-Unis, les véhicules Scion (100% fabriqués au Japon) ont voulu s’offrir en variantes bien équipées. De fait, la climatisation, les freins ABS et le système de stabilité sont de série. N’empêche, la concurrence n’est pas nécessairement moins bien nantie et on se demande alors sous quel prétexte le xB demande, chez nos voisins du Sud (15 580$US en version de base), jusqu’à 2500$ de plus que les deux autres.

Ceci dit, il faut attendre encore un peu, pour le Canada, avant de se prononcer. Ce n’est qu’à l’été que l’on connaîtra la liste d’équipements et les prix du xB, mais aussi du xD et de la tC.

À suivre !


FICHE TECHNIQUE : Scion xB 2010
Prix : 15 850$ US (de base)
Moteur : quatre cylindres de 2,4 litres
Performances : 158 chevaux, 162 lb-pi
Transmissions : manuelle cinq vitesses, automatique quatre rapports (mode manuel)
Direction : électrique
Suspension : poutre de torsion (arrière)
Véhicules concurrents : Kia Soul, Nissan Cube

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