Il faut que je vous en explique. L’été dernier, ma mère se magasinait une petite voiture. La Toyota Yaris? Trop chère. La Honda Civic? Trop grosse. La Honda Fit? Trop « boîte à beurre ». La Nissan Versa? C’était, à date, le meilleur rapport qualité-prix-équipements. Et, à mon avis, ça l’est encore.

Est venu le tour de la Mazda3. « Ah non, me dit ma mère, tout le monde roule en Mazda3, la voiture est trop chère, trop grosse, je n’en veux pas. »

J’insiste : quitte à essayer, il faut tout essayer. Mazda3 y compris.

Eh bien, croyez-le ou non, c’est cette dernière, en version manuelle, qui a ravi le cœur de ma mère. Comment? Par sa conduite sportive - n’allez surtout pas croire qu’une dame de 66 ans ne sait pas apprécier les bonnes choses automobiles de la vie!

Pour la petite histoire, sachez qu’aucune Mazda3 ne stationne encore dans l’entrée maternelle, puisque la Honda Civic qui y stationne depuis bientôt 14 ans tient toujours le coup…

Revenons maintenant à la nouvelle génération de la Mazda3 : si je n’avais qu’un mot à déclamer sur celle qui fait son entrée chez les concessionnaires, j’écrirais : « Fiou! »

Fiou, parce que la compacte a su garder ses attributs, à commencer par sa plateforme d’assemblage. Certes, elle demande un prix de départ de 1100$ plus élevé que la génération précédente (à partir de 15 995$ pour la berline, 16 995$ pour la version cinq portes), mais le groupe électrique est désormais de série.

La motorisation de base demeure: un quatre cylindres de 2,0L qui développe très adéquatement 148 chevaux, surtout avec la manuelle cinq vitesses, qui se passe encore comme un charme.

L’optionnelle boîte séquentielle monte en grade avec un 5e rapport, pour des accélérations… bon, il faut le dire, un brin limites. Après tout, la voiture a engraissé, selon les versions, de 26 à 54 kilos. La bonne nouvelle, c’est que la consommation en carburant a malgré tout diminué de quelques dixièmes de litre – une nécessité, pour celle qui se montrait plus gourmande que la moyenne.

Pour la nouvelle génération 2010, le quatre cylindres « sport » de 2,3L cède la place à un 2,5L, qui équipe aussi la Mazda6. C’est encore avec la boîte manuelle (maintenant six vitesses) que la voiture se défend le mieux. Attention, cependant : c’est dans cette variante que la Mazda3 consomme le plus.

La variante 2,5L « automatique », quant à elle, demande à ce qu’on utilise le mode séquentiel un peu trop souvent pour en tirer toute la puissance disponible. Mais c’est de bonne guère; après tout, il n’est pas là pour rien, le mode manuel.

Ceci dit, remarquez que le zeste supplémentaire du 2,5L versus le « petit » moteur n’est que de 19 chevaux. N’attendez donc pas des miracles – pour ça, il faudra attendre la MazdaSpeed3, qui doit être dévoilée à Genève ce mois-ci.

Côté conduite, la tenue de la Mazda3 2010 est rehaussée par une suspension qui se fait désormais plus conciliante, sans pour autant perdre de sa bonne connexion avec la route. La direction est un peu légère, mais toujours aussi précise. Les freins ABS sont maintenant de série – une bien bonne chose – mais si le système de stabilité est nouvellement offert, il ne l’est malheureusement pas dans la version de base.

Visuellement, la nouvelle Mazda3 adopte les courbes musclées de sa grande sœur la Mazda6, tout en conservant l’allure qui la distingue du reste des compactes. Les dimensions intérieures ne changent guère, même si la voiture se fait un brin plus longue.

Personnellement, je trouve disproportionnée cette grande bouche souriante qui tient lieu de calandre. Reste qu’elle permet un meilleur aérodynamisme et une meilleure stabilité en route.

Dans l’habitacle, le design est définitivement plus aéré. Avec son inclinaison en pente douce, la console est plus facile d’accès et les commandes y sont mieux réparties. Les grands gabarits trouvaient que les sièges manquaient de confort? La question est réglée avec une nouvelle assise plus large et un dossier plus long.

Des collègues à moi se sont plaint du système de navigation (une nouveauté en 2010) : trop petit écran, situé trop loin du regard, commandes peu intuitives. Pour ma part, j’ai plutôt trouvé que même petit, l’écran était facile à consulter, d’autant plus qu’il se trouve au niveau des yeux et, donc, de la route. Pour tout dire, peu de compactes proposent le système de navigation, alors il ne faudrait pas trop se plaindre…

Mazda soutient avoir amélioré l’insonorisation intérieure, notamment avec du matériel additionnel au plafond. Mais le bruit de roulement des pneus sur la chaussée force encore les occupants à hausser la voix. La contrepartie : on entend encore distinctement la belle sonorité qui s’extirpe du tuyau d’échappement.

Les plus importantes nouveautés pour la nouvelle génération, outre les sièges chauffants qui montent désormais à bord de la version GT, résident au niveau des options. Mais il faut alors allonger près de 27 000$ pour obtenir une Maza3 équipée du déverrouillage intelligent, du démarrage sans clé, des phares adaptatifs au xénon,  de l’ordinateur de bord et de la connectivité Bluetooth.

Conclusion : vous direz donc à votre mère que comme dans toute chose, aujourd’hui comme hier, le « fun », ça se paie…!

Depuis son arrivée sur le marché en 2003, la Mazda3 a trouvé plus de deux millions de preneurs à travers le monde. Ce succès est encore plus marqué au Canada qui, étonnement, constitue le second marché en importance pour la compacte, après les États-Unis, mais devant la France et la Grande-Bretagne, voire même devant le Japon.

FICHE TECHNIQUE :
Mazda3 2010

Compacte – berline ou à hayon 5 portes

Moteur 1 : quatre cylindres de 2,0L

Performances : 148 chevaux, 135 lbs-pi 

Boîtes : manuelle cinq vitesses, séquentielle cinq rapports

Consommation (L/100km, ville-autoroute) :

Man : 8,1L – 5,9L / automatique : 8,7L – 6,0L

Moteur 2 : quatre cylindres de 2,5L

Performances : 167 chevaux, 168 lbs-pi

Boîtes : manuelle six vitesses, séquentielle cinq rapports

Consommation (L/100km, ville-autoroute) :

Man : 10,1L – 6,9L / automatique : 9,2L – 6,8L

Roues : 16 et 17 pouces

Sécurité de série : freins ABS, six coussins gonflables

Construction : Hofu, Japon

Prix : à partir de 15 995$ (à hayon : 16 995$)

POUR

Habitacle plus aéré et fonctionnel

Conduite toujours aussi plaisante

Des raretés pour la catégorie : sièges chauffants, phares au xénon, système de navigation

Petite motorisation adéquate

CONTRE

Vous aimez ce grand sourire béat, vous?

Moteur 2,5L avec boîte manuelle : consommation plus élevée que souhaitée

Les nouveautés coûtent cher…