Il y a de quoi rigoler : vous faites le plein de carburant – évidemment, avec ce nouveau diesel à faible teneur en souffre qui pollue 95% moins que le diesel d’autrefois – et l’ordinateur de bord de votre Jetta TDI indique une autonomie de 740km.

Vous lancez la voiture sur la grand-route. Surprise : au lieu de diminuer, cette autonomie augmente. Graduellement, par bond de 10km à la fois. Après 190km, l’ordinateur nous a fièrement indiqué… 1030 kilomètres avant la panne sèche!

La panne sèche, c’est ce que nous avons tenté avec un parcours effectué aux trois quarts sur l’autoroute. Après 920km, l’ordinateur nous annonçait une consommation moyenne de 5,4L/100km – de quoi faire concurrence à n’importe quelle voiture hybride.

Après quelques simagrées en ville pour obtenir que l’ordinateur nous annonce enfin le terme de son autonomie, nous avons conclu : 940km avec un seul plein. Pensez-y : 940 kilomètres avec 55 litres de carburant! N’aurions-nous fait que de l’autoroute, et je suis convaincue que nous aurions pu rouler les 1100 kilomètres promis par Volkswagen.

Le plus beau de l’histoire, c’est que le nouveau moteur turbodiesel (2,0T à rampe commune et injection directe) est non seulement le moteur diesel le plus « propre » jamais conçu par Volkswagen, il est aussi plus puissant que l’ancien 1,9T : 140 chevaux contre 100.

Bon, 140 chevaux, c’est limite, surtout pour une berline qui fait osciller la balance à presque 1500 kilos. Mais c’est sans compter ce couple phénoménal : 235 lbs-pi, soit 33% plus que l’ancien moteur.

Qui plus est, ce couple est vitement accessible (entre 1750 et 2500 tr/min), le tout dans une manœuvre raffinée – à peine entend-on, à l’arrêt, les cliquetis si particuliers aux motorisations diesel.

Ajoutez à cela la fameuse transmission séquentielle « DSG » du constructeur germanique – vous savez, celle qu’on aime tant parce qu’elle engage toujours le rapport suivant – et vous obtenez de profondes reprises, qui déménagent sans mouvement de bascule.

Certes, les accélérations de 0-100km/h sont handicapées par un léger temps mort de l’automatique au démarrage. Mais l’exercice s’effectue en presque deux secondes plus vite (10,3 secondes contre 12,1 secondes) que l’ancienne Jetta TDI.

Ceci dit, la voiture en elle-même conserve les belles qualités de la génération lancée il y a trois ans, déjà. Solide, bien campée sur la route et de freinage convaincant, elle bénéficie d’une suspension indépendante qui se replace bien sur les aspérités de la route. Pour les grandes bosses, c’est un peu moins réussi, cependant : le rebond est un brin nonchalant.

La direction, toujours celle électro-mécanique, ne manque pas de précision, quoiqu’on aurait voulu un peu plus de résistance. On encense le rayon de braquage qui, avec son petit 10,9 mètres, assure des manœuvres aisées en stationnement.

Dans l’habitacle, les sièges sont plus confortables lorsqu’ils sont en cuir, parce que mieux rembourrés qu’en tissu. Partout, les matériaux sont de qualité et bien assemblés. Rien de bon marché à bord, c’est certain. Le volant se fait à la fois inclinable et télescopique (bravo!) et l’insonorisation est bonne. Tout au plus un bruit de vent se fait-il insistant au pare-brise à plus de 100km/h – mais on n’est pas sensé rouler à plus de 100km/h, non?

Elle était attendue, cette Jetta TDI. De fait, nouvelles normes environnementales nord-américaines obligent, Volkswagen n’a pu distribuer de motorisations diesel depuis l’année-modèle 2006. Imaginez : le constructeur avait l’habitude de vendre une TDI pour chaque deux modèles à essence…

Pour l’heure, seule la Jetta s’amène en variante diesel, en version berline et aussi familiale. Avant de reluquer cette dernière, qui demande quand même 1500$ de plus, jetez un œil dans le coffre de sa consoeur quatre portes : très vaste avec ses 527 litres, il offre au minimum 100 litres de plus que la concurrence.

POUR

Motorisation diesel raffinée

Consommation aussi frugale, sinon plus qu’une hybride

Matériaux et assemblage de qualité

CONTRE

Le système de stabilité est optionnel…

Bruit de vent au pare-brise à plus de 100km/h

FICHE TECHNIQUE

Volkswagen Jetta TDI 2009

Moteur : quatre cylindres turbodiesel 2,0L

Performances : 140 chevaux, 235 lbs-pi

Boîtes : manuelle six vitesses, séquentielle « DSG » six rapports (version essayée)

Sécurité de série : six coussins gonflables, freins ABS

Roues : 16 pouces

Cargo : 527 litres (familiale : 980 litres derrière la banquette)

Réservoir : 55 litres

Consommation (L/100km, ville et autoroute) :

 6,8L et 4,8L (boîte manuelle)

 6,8L et 4,9L (DSG)

Prix : à partir de 24 275$ (25 775$ pour la familiale)