Si vous faites un saut en Asie, vous y verrez que là-bas, la Versa est surnommée la Tiida. Assemblée sur la plateforme qui accueille aussi le Nissan Cube, la Versa est, pour nous, assemblée au Mexique, aux côtés de la Sentra.

La version à hayon a définitivement plus de caractère que la berline quatre portes. Elle se distingue par une silhouette intéressante et des hanches qui rappellent un peu la Renault Mégane. Au contraire, la berline fait plutôt dans l’anonyme, avec une calandre qui manque foncièrement de gueule – un peu comme si Nissan avait puisé son inspiration chez l’ancienne Saturn Ion…

Grande, grande, la Versa. La variante à hayon offre deux fois plus de cargo que la Toyota Yaris, alors que le coffre de la berline accepte 391 litres – c’est plus que la Toyota Corolla.

Sans surprise, l’habitacle est le plus spacieux de la catégorie et le pavillon élevé se traduit par un grand dégagement à la tête. Les sièges avant, plus larges que la moyenne, sont confortables. J’ai personnellement un faible pour le doux velours de recouvrement dans les versions de base – les variantes plus haut de gamme choisissent un tissu high-tech très fonctionnel, mais moins agréable au toucher.

Question de maximiser l’espace, l’ajustement des sièges s’effectue entre les deux passagers, plutôt que du côté des portières; c’est intelligent. Par ailleurs, l’insonorisation est bonne et la finition est de qualité, à la japonaise. Le volant, tiré des Nissan plus élaborées, est de bonne dimension et les rangements sont pratiques – on retrouve des porte-gobelet jusque dans les portières. Le toit ouvrant et les commandes audio au volant sont optionnels, tout comme le démarrage sans clé mais, au moins, ces équipements figurent-ils au catalogue.

Alors que la plupart des sous-compactes se contentent d’un quatre cylindres de 1,5L ou 1,6L produisant moins de 110 chevaux, la Versa mise sur une cylindrée de 1,8L qui développe 122 chevaux. Cette mécanique est jumelée à une boîte manuelle six vitesses – la seule de toute la catégorie avec autant de vitesses, si je ne me trompe. L’automatique quatre rapports est optionnelle.

Une troisième transmission est proposée, à variation continue (CVT), mais uniquement pour la version SL, tout en haut de l’échelle. Dommage, puisque la CVT est celle qui procure la meilleure consommation d’essence : 7,0L/100km (en combiné). Remarquez, c’est quand même plus gourmand que la plupart des sous-compactes.

Toutes les Versa sont livrées avec les coussins gonflables latéraux avant – une bonne chose. L’ABS est de série sur toutes les variantes, sauf pour celle de base – je vous recommande fortement d’investir les 500$ demandés pour cette option.

Qui dit plus grande voiture, dit aussi plus lourde : 1261 kilos, dans le cas qui nous concerne. Le ratio poids-puissance de la Versa est le plus élevé des sous-compactes, voire de certaines compactes. Voilà qui handicape les accélérations – le 0-100km demande 13 secondes avec la CVT. C’est lent. Surtout que la manœuvre s’effectue dans ce miaulement de moteur caractéristique aux transmissions à variation continue.

Un conseil : prenez le temps d’apprivoiser l’accélérateur, qui répond rapidement à la pression. Sans quoi, les démarrages seront plus brusques (mais pas plus rapides) que ne le voudraient vos passagers.

Sur des routes sinueuses, la Versa se montre stable. Si sa suspension arrière (une poutre de torsion…!) est un brin sautillante, sa direction transmet bien les sensations et laisse à peine deviner qu’elle est électrique.

Le plus grand défaut de la Versa réside, malheureusement, dans sa haute silhouette, qui se laisse empoigner par les vents. Sur l’autoroute, au passage d’un poids plus lourd que soi, il faut donc fermement agripper le volant.

La Versa a beau vouloir se faire passer pour une sous-compacte, elle ne s’en sort pas, elle reste une compacte. Seul son prix demeure nez-à-nez avec les petites voitures : à partir de 14 500$.C’est un excellent rapport prix/dimensions. L’un des meilleurs du marché, en fait.

POUR:

Dimensions d’une compacte, pour le prix d’une sous-compacte

Boîte manuelle six vitesses – la seule de la catégorie

L’une des directions électriques les mieux réussies du marché

Sièges larges et confortables

CONTRE:

Une CVT qui fait miauler le moteur

Le 0-100km/h en 13 secondes… (CVT)

Suspension arrière sautillante

Silhouette qui prend dans le vent