Si vous avez déjà conduit le Honda Element (à partir de 26 990$), vous vous dites que le nouveau Cube de Nissan, bien que de dimensions plus petites, sera affublé des mêmes défauts : conduite cahin-caha, insonorisation déficiente, confort relatif.

Que non : le Cube, même à presque 10 000$ de moins en version de base, fait la barbe à l’Element à tous ces chapitres.

D’abord, son habitacle laisse passer très peu de bruits extérieurs et ses sièges, recouverts d’un suède doux au toucher, sont très confortables. Le véhicule héberge cinq passagers (contre 4 pour l’Element) et sa fonctionnalité est rehaussée par une banquette arrière qui se rabat à plat d’un seul mouvement, en plus de s’avancer, se reculer et d’incliner ses dossiers. Contrairement à l’Element, on ne peut les retirer, cependant.

Aussi, la conduite du Cube est plus solide que prévu. Pour ce, on doit remercier cette plateforme sur laquelle est également assemblée la petite Nissan Versa, ainsi qu’une répartition de poids presque parfaite (51% à l’avant, 49% à l’arrière).

Certes, la suspension arrière mise sur une poutre de torsion, moins souple qu’une architecture indépendante, mais la balade n’est pas sautillante pour autant. Et le freinage est très respectable, même si l’on retrouve des tambours au lieu des disques à l’arrière.

Par ailleurs, le véhicule bénéficie d’une direction (électrique) légère et très maniable, pour l’un des plus courts rayons rayon de braquage de l’industrie, en plus d’offrir une excellente vision tout autour. Conséquence : il se faufile lestement dans la circulation, et c’est peut-être là l’une de ses plus grandes qualités.

Grandes glaces, piliers presque verticaux, capot à peine existant, courte silhouette qui fait que l’on sent instinctivement où sont les quatre coins… je ne me souviens pas avoir eu autant de plaisir à manier le volant dans un bouchon de circulation.

En ville, mieux que partout

Pour tout dire, c’est en ville que le Cube est à son meilleur. Sur l’autoroute, sa direction ne gagne pas autant que souhaité en précision, ce qui réduit le contrôle et nous donne moins envie d’attaquer en virages serrés, de peur d’y valser. Surtout que le véhicule pèse bien peu : plus ou moins 1275kg…

La petite motorisation (quatre cylindres de 1,8L) est très correcte en ville, de même qu’une fois lancée sur la grand-route. Cependant, elle n’aime pas être brusquée en accélérations. Elle fait alors vite sentir les limites de ses 122 chevaux, surtout lorsque commandée par la transmission à variation continue (CVT). Mieux vaut planifier soigneusement ses dépassements…

Comme pour la majorité des transmissions du genre, le moteur miaule tant et aussi longtemps que le pied ne relâche pas l’accélérateur – et les reprises ne sont pas plus dynamiques pour autant. Un mode séquentiel aurait été le bienvenu, ou encore des palettes de changement de vitesses au volant, mais ça serait se montrer pas mal trop gourmand à l’égard d’un véhicule déjà fort bien équipé pour son prix.

C’est avec la boîte manuelle six vitesses (pas cinq, six!) que le Cube s’entend le mieux, mais c’est au prix d’un demi-litre d’essence de plus aux 100km qu’avec la CVT. Et cette manuelle se passe bien, malgré son levier « agricole ».

Le hic, c’est qu’elle ne monte que sur la version de base (S), version qui n’offre pas ces petits bonheurs au quotidien que sont la clé intelligente (déverrouillage et démarrage sans clé), les commandes audio au volant, l’interface Ipod et, en option, la radio satellite.

Ceci dit, répétons-nous mais ça en vaut la peine : le Nissan Cube est un véhicule vraiment bien équipé pour son prix, même en version de base. Après tout, bien peu de véhicules proposent de série, pour moins de 17 000$, les vitres électriques, l’ouverture des portières à distance, les six coussins gonflables, les freins ABS, le système de stabilité, la climatisation et le régulateur de vitesse.

De l’espace à revendre

Sachez que les petites dimensions du Cube – il est le véhicule le moins long de toute la gamme Nissan – sont trompeuses. L’habitacle est étonnement vaste – imaginez, il parvient à regrouper 11 porte-gobelet, au moins deux par passager.

Qu’il soit assis devant ou derrière, un grand six pieds trois pouces trouve encore du dégagement au haut de sa tête. Et avec cette banquette de seconde rangée qui s’avance et se recule, il y a de quoi accommoder passagers, cargo, voire les deux.

Le tableau de bord, concave vis-à-vis de l’occupant de droite, donne une impression d’espace. Peu nombreuses parce que misant sur le pratico-pratique, les commandes sont faciles d’accès et d’utilisation.

Aussi, la garde au sol est basse (160mm), ce qui facilite les entrées et les sorties – on n’y monte ni on n’y descend, on y glisse, plutôt. Tout au plus peut-on reprocher un plastique de recouvrement rêche qui pourrait laisser entendre quelques « quicks » de désassemblage au fil des années.

À l’arrière, le hayon s’ouvre à la manière d’une portière de frigo : latéralement. Voilà qui facilite le chargement lorsqu’on manœuvre dans un stationnement bondé. L’ouverture qui mène au cargo est si grande qu’on peut y faire tenir un grand écran télé plasma. Notez que la glace du hayon s’enroule asymétriquement d’un seul côté de la carrosserie, question de titiller l’œil.

Parlant asymétrie : le Cube y va allègrement d’un design peu conventionnel et s’il n’est pas aussi heureux que le Scion xB, il reste suffisamment distinctif pour ne pas se fondre pas dans la masse avant au moins cinq années.

D’ailleurs, même les plus blasés de mes collègues n’ont pu retenir un sourire à la vue – et à la conduite – du Cube. Pas mal, pour un véhicule six fois moins coûteux qu’une Porsche 911…

Dix ans de Cube, déjà

Le Nissan Cube a été lancé au Japon en 1998 mais, depuis, n’a roulé qu’au pays du Soleil-Levant. Sa 3e génération, qui vient d’être lancée, pose pour la première fois ses roues en sols nord-américain et européen et ce, dès la fin du mois de mai.

Nissan Canada pense en écouler 8 000 unités par an, soit un Cube pour chaque trois Versa vendues au pays. Le Cube aura pour concurrents les Kia Soul et, en 2010, le Scion xB. Scion est une filiale de Toyota actuellement vendue aux États-Unis et qui sera distribuée au Canada l’an prochain.

POUR

Formes carrées et distinctives

Vaste habitacle

Conduite beaucoup plus intéressante qu’escompté

Prix de départ sous les 17 000$

Très bon niveau d’équipement

Tout petit rayon de braquage

CONTRE

La boîte manuelle non disponible avec la version SL

Direction qui manque de précision sur l’autoroute

Volant non télescopique

Quelques plastiques rêches dans l’habitacle

FICHE TECHNIQUE :

Nissan Cube 2009

Deux versions : S et SL

Moteur : quatre cylindres 1,8L

Performances : 122 chevaux, 127 lbs-pi

Boîte : manuelle six vitesses, CVT

Consommation (ville – autoroute) :

            Man : 6,6L – 8,3L/100km

            CVT : 6,5L – 7,3L/100km – la plus économique

Direction : électrique

Rayon braquage : 10 mètres

Pneus : 15 ou 16 pouces

Sécurité de série : freins ABS, six coussins gonflables, système de stabilité

Cargo : 1645L (banquette rabattue)

Construction : Kanagawa, Japon

Chez les concessionnaires Nissan : fin mai 2009

Prix : à partir de 16 998$ (20698$ pour la version SL)