Fiche technique
Marque | Zenn |
Model | Électrique |
Année | 2008 |
Moteur | 100% électrique (max 40km/h) |
Transmission | Unique |
Depuis jeudi, et pour au moins trois ans, les véhicules électriques à basse vitesse (vbv) peuvent circuler sur les routes québécoises limitées à 50km/h. Transports Québec a en effet autorisé la circulation des ZENN, petites voitures électriques assemblées à Saint-Jérôme, ainsi que des NEMO, petits camions électriques fabriqués à Sainte-Thérèse. Le Journal Métro Montréal a eu l’occasion de conduire la ZENN, voici donc de quoi il en retourne.
Les bons points, d’abord : joliment dessinée, la ZENN héberge, outre ses deux passagers, un bon lot de cargo. Un équipement complet de hockey peut facilement tenir à l’arrière de ses deux sièges. Ces derniers, malgré leurs ajustements limités, sont confortables.
En dépit de ses petites dimensions (la ZENN est à peine plus longue que la Smart Fortwo), le dégagement aux jambes et aux têtes fait en sorte que même les plus grands ne souffrent pas de claustrophobie.
Au tableau de bord, tout à côté de l’inscription numérique de la vitesse, se trouve une jauge non pas du niveau d’essence, mais du niveau d’énergie. Mieux vaut la surveiller du coin de l’œil, sinon il faudra vite trouver une prise électrique…
Le design intérieur est simple et à peine trois commandes de chauffage ornent le tableau de bord, en plus du système audio. L’assemblage est très correct, tout au plus déplore-t-on l’utilisation de plastiques bon marché.
Avec sa position élevée de conduite et son habitacle éclairé par de larges baies vitrées, la ZENN offre une excellente vision en ses quatre coins. On s’y sent en sécurité, même si la vitesse n’est pas au rendez-vous.
Limitée à 40km/h, mais zéro émission
Parlons-en, de cette vitesse : 40km/h à l’heure, ce n’est pas escargot, mais ce n’est pas lièvre non plus. On prendrait assurément une vingtaine de km/h de plus, mais voilà qui réduirait l’autonomie, déjà limitée à 60 kilomètres de distance.
Il faut six secondes pour atteindre cette basse vitesse maximale. Il faut donc veiller à ne pas s’élancer au devant d’une circulation plus pressée que soi. Au préalable, il aura fallu engager vers l’avant le levier de vitesse qui trône à la console. Les démarrages s’effectuent alors en douceur avec, pour tout accompagnement sonore, le sifflement du moteur électrique.
Le point le plus emballant de la ZENN demeure le fait qu’elle n’émet aucun polluant.
Zéro émission, comme dans rien, niet, nada.
Aucune visite à la station service, non plus. Et pas de vidange d’huile. Le bonheur de l’automobiliste, quoi…
Par contre, ce dernier doit être disposé à patienter huit heures afin que soient pleinement rechargées les six batteries qui propulsent la ZENN. Cette recharge s’effectue à même la prise électrique résidentielle, mais encore faut-il posséder une place de stationnement attitrée.
La compagnie ZENN soutient qu’il n’en coûte que quelques sous d’électricité par kilomètre parcouru. Cependant, après 600 recharges complètes, une nouvelle série de piles doit être installée – généralement après deux ans. Coût de l’opération : 1200$.
Travers de conduite et de sécurité
Il n’est pas dit qu’un vbv n’est pas « équipé ». La ZENN s’amène, de série, avec les vitres à ouverture électrique, les clignotants d’urgence, l’essuie-glace arrière et le déverrouillage à distance. Parmi les options préférées, notons le grand toit ouvrant et la climatisation.
Par contre, et vous aurez compris que c’est ici que commencent les points négatifs : pas d’assistance à la direction. En stationnement, le conducteur doit donc sortir un peu de son « huile de bras ».
Pas de coussins gonflables non plus, ceux-là même qui sont pourtant obligatoires chez les véhicules conventionnels. Les experts s’inquiètent d’ailleurs du niveau de sécurité des vbv. Car si l’automobile doit répondre à une quarantaine de standards de Transport Canada (pare-chocs, protection des occupants et ancrage des sièges, entre autres), les vbv doivent n’en respecter que deux : les ceintures de sécurité et… le numéro d’identification.
Conséquence : «Leur risque est très élevé, comme pour une motocyclette, dit Michel Gou, professeur à l’École Polytechnique. Advenant une collision latérale, la ZENN n’aura pas beaucoup de chance.»
Aussi, la ZENN ne brille pas par la souplesse de sa suspension. Sur les chemins défoncés du Québec, elle fait particulièrement sentir son absence d’amortisseurs dignes de ce nom. Ça cogne dur, et ça se fait entendre – d’autant plus que l’insonorisation de la cabine est la deuxième plus grande défaillance de la ZENN.
Enfin, lors de manœuvres serrées, la voiture se montre particulièrement valseuse, court empattement oblige. Oh, et le freinage est mal dosé: à «haute» vitesse, la pédale demande à ce qu’on l’enfonce férocement alors qu’à basse vitesse, les réactions sont trop directes – de quoi embrasser le tableau de bord sans même vouloir se montrer agressif.
Bref, conduire la ZENN n’est pas de tout repos…
Projet-pilote du ministère des Transports du Québec
DURÉE : trois ans, avec extension possible de deux ans
EN VIGUEUR : depuis le 17 juillet (jeudi dernier)
POUR QUI : seuls les véhicules électriques à basse vitesse ZENN et NEMO sont autorisés
OÙ : sur les routes limitées à 50km/h ou moins
OBJECTIFS : expérimenter la cohabitation des vbv avec la circulation régulière, plus lourde et plus rapide. À long terme : élaborer des règles sécuritaires pour leur acceptation officielle et déterminer les équipements dont ils devront disposer
À L’ÉTUDE : le gouvernement envisage accorder aux acheteurs de ZENN et de NEMO les crédits de TVQ accordés aux acheteurs de véhicules hybrides
IMMATRICULATION : 138$ au lieu de 255$. Il faut que le véhicule soit assuré