La Honda Insight est un coupé deux portes et deux places. Très légère avec sa carrosserie d’aluminium (852kg), l’hybride se fait également très aérodynamique (0,25 cx). Si elle tire en partie son apparence de feu la CRX, son design a le propre de clamer haut et fort la différence d’avec les voitures plus conventionnelles. Le hic, c’est que de plus en plus, les constructeurs automobiles préfèrent miser sur des véhicules aux carburations alternatives qui, s’ils ont la chanson, n’en ont pas l’air…

Il faut vraiment avoir à cœur l’environnement pour choisir de conduire au quotidien une voiture qui offre si peu d’espace intérieur. Oubliez le transport de marchandises : le cargo est réduit, entre autres parce qu’il renferme les volumineuses batteries nécessaires à la propulsion.

À l’avant, le conducteur se sent à l’étroit – et positionné trop bas dans l’habitacle. Les sièges « sport » sont bien jolis mais ils ne sont guère confortables. Bravo pour la lunette vitrée qui perce le hayon, elle améliore grandement la visibilité arrière. Mais la carrosserie envahissante entraîne de grands angles morts latéraux.

Au tableau de bord se trouvent quelques cadrans inhabituels, notamment celui qui indique la réserve d’énergie encore disponible. Voilà qui constitue le point d’intérêt majeur du véhicule. Attention cependant : votre regard sera davantage porté sur la lecture de votre « performance environnementale » que sur la route…

Pour un coupé qui exige 26 000$ (ATTENTION : PRIX 2004 À VÉRIFIER), aussi « vert » puisse-t-il, il est regrettable que l’air climatisé ne soit offert qu’en option ???. Aucun siège chauffant disponible, non plus.

C’est sous le capot que la Insight gagne ses galons. Son moteur de trois cylindres (1,0 litre) produisant 67 chevaux est jumelé à un moteur électrique de 144 volts. Ce dernier tire sa puissance des batteries, elles-mêmes alimentées par la récupération de l’énergie du freinage.

À eux deux, les mécaniques, qui s’échangent le travail sans même que le conducteur ne s’en rende compte, développent 73 chevaux et 91 lbs-pi. La transmission d’office est celle à variation continue (CVT), qui recherche le meilleur régime moteur à tout moment. Le but visé : une micro-consommation d’essence et des émissions polluantes réduites au minimum. Lors de notre essai en conditions réelles, nous n’avons guère brûlé plus de 4,5 litres d’essence aux 100 kilomètres, ce qui fait de l’Insight l’une des voitures les plus économiques du marché, aux côtés de la Prius, mais aussi des Volkswagen à moteur diesel.

Si l’économie de carburant est au rendez-vous, la puissance ne l’est pas. L’hybride a beau être très légère, ses 73 chevaux ne sont pas suffisants pour lui permettre des dépassements aussi sécuritaires que souhaités. Étroite, l’Insight valse dans les sillons creusés de l’autoroute. Voilà qui est loin de rassurer le conducteur…

La suspension est ferme et les pneus de faible résistance (des tout petits 14 pouces!!!) traduisent sans ménagement les aspérités de la route. L’avantage : la voiture sait se tenir en virage.

Ces inconvénients sont cependant vite rachetés aux feux de circulation, lorsque le moteur s’éteint de lui-même. Seul un voyant clignote au tableau de bord, indiquant que le mode « pause » est engagé. Du coup, le conducteur se pète les bretelles : lui, il fait sa part pour l’environnement!

Indéniablement, l’Insight n’est pas conçue pour les amateurs de puissance et de vitesse. Mais sa mission n’a jamais été de cette nature; elle aura plutôt été une pionnière de la propulsion hybride. La concurrence, même si elle est peu nombreuse, vient cependant lui secouer les puces. À commencer par sa cousine la Civic Hybrid, dotée d’une technologie améliorée et qui, elle, offre de bien plus d’espace … 

POUR :

Consomme peu

Pollue peu

CONTRE :

Peu d’agrément de conduite

Deux places pour 26 000$ et à peine 73 chevaux, ça revient cher…