La catégorie des utilitaires compacts de luxe s’est élargie au fil des années. On y compte aujourd’hui l’Acura RDX, l’Audi Q5, le BMW X3, l’Infiniti EX35 le Land Rover LR2, le Mercedes GLK. Volvo y fait son entrée sur le tard et c’est peut-être pourquoi le constructeur a choisi d’amener d’abord son XC60 en version T6 « full equip » : moteur turbo, traction intégrale, sièges chauffants avant, revêtement de cuir, alouette.

Du groupe que l’on vient de mentionner, c’est le XC60 le plus puissant, avec ses 281 chevaux et ses 295 lbs-pi de couple. Cette vigueur est rendue par une belle motorisation qui prend place dans la moitié des produits Volvo, soit le six cylindres en ligne (3,0L) turbo jumelé à une boîte automatique six rapports à passages manuels.

Les accélérations n’ont pas l’ivresse des allemandes (versus le Q5 et le GLK, il lui faut quelques fractions de seconde de plus pour accomplir le 0-100km/h), mais elles sont puissantes et légères, comme si on se déplaçait sur un nuage. Les reprises ne s’essoufflent pas et jamais on ne sent le besoin de se mêler de la course « transmissionnelle ». Une bien bonne chose, parce qu’on se heurte alors à des passages manuels qui sont lents à réagir.

À la fois légère et précise, la direction enchante, surtout si elle profite de l’ajustement (optionnel) qui la fait se resserrer à grande vitesse. Le freinage est convaincant et la suspension est un bonheur parce qu’on peut l’ajuster (encore une option). Avec cette suspension active, pas de compromis à faire : ou l’on profite de la balade « confo », ou l’on choisit celle plus ferme lorsque la sportivité est de mise. Le décalage entre les modes est assez remarquable, merci.

Malgré un poids qui n’a rien d’une plume (mis à part l’Audi Q5, le XC60 est plus lourd que la concurrence), le « cross-over » de Volvo s’enhardit sur les routes tortueuses avec assurance. Une assurance qui, heureusement, n’est pas handicapée par une garde au sol au relativement élevée (230mm). La conduite dans son ensemble est des plus agréables : équilibrée, presque zen, c’est un peu comme si le guerrier trouvait enfin le repos.

Côté style, c’est réussi. Les lignes sont musclées d’épaulements surélevés et la silhouette est séduisante, élancée. Les dimensions ne sont ni peu, ni trop compactes : elles le sont juste assez. Dans l’habitacle, autre coup de cœur : le cuir est de série, les sièges chauffants à l’avant aussi. Mais on n’en demandait pas moins, avec 45 495$ comme prix de départ... Partout, les matériaux sont d’excellente qualité, agréables au toucher et bien assemblés. Les places sont généreuses, l’espace cargo aussi et la disposition des commandes est un modèle d’ergonomie. Les teintes sont chaleureuses, surtout ce cacao contrasté de beige. Vraiment, on a là l’un des plus beaux habitacles qu’il nous a été donné de voir depuis un bon moment.

Qui plus est, il est facile d’ajuster ses préférences audio, de conduite ou autres, puisque l’ordinateur de bord se contrôle de deux ou trois commandes fort simples. Les i-Drive (BMW) et MMI (Audi) de ce monde devraient prendre exemple… Autre bon point : la banquette arrière se rabat (à plat) en configuration 40/20/40. Voilà qui est très pratique pour le transport de longs objets sans pour autant devoir sacrifier toutes les places arrière. Les chiffres indiquent 873 litres, voire 1907 litres de cargo une fois la banquette rabattue, ce qui fait du Volvo le plus accueillant de sa catégorie, côté chargement.

Le hic, c’est que cette version T6 « full equip » n’offre qu’en option la plupart des éléments avant-gardistes de sécurité et d’aide à la conduite développés par Volvo. Mis à part le City Safety de série (voir encadré), à peu près toutes les autres technologies, telles l’avertisseur d’angles morts, de changement de voie et de distance, demandent à ce qu’on débourse davantage. Dommage, parce que ces dispositifs sont non seulement intéressants, ils sont utiles et se désactivent facilement lorsqu’on veut momentanément s’en passer.

Si l’on veut se gâter encore plus, notamment avec le toit ouvrant panoramique, le régulateur de vitesse adaptatif, les phares adaptatifs, le hayon électrique et l’assistance au recul, il faut allonger encore d’autres « bidous ». Facilement, la facture grimpe alors jusqu’à près de 60 000$. Arrogant, ce XC60…

Encore plus cher, le XC60

Dès cet automne, une nouvelle version du XC60 fera son entrée sur le marché. Équipée du six cylindres en ligne de 3,2L (sans turbo), cette variante « de base » développera 235 chevaux et s’offrira avec ou sans la traction intégrale. Le prix d’étiquette a été fixé tout juste sous les 40 000$.

Du coup, le XC60 T6 tel qu’on vous le présente aujourd’hui exigera 4500$ supplémentaires (à 49 995$). Heureusement, quelques-unes des options deviendront de série – à commencer par la suspension active. Dit autrement, il ne reste plus que deux ou trois mois pour se procurer un XC60 T6 « à rabais »…

Conditions… non gagnantes?

Le City Safety, lancé avec le XC60, promet qu’à basse vitesse, le véhicule freinera de lui-même s’il sent que le conducteur ne réagit pas. Un radar sous le rétroviseur central détecte les dangers et si le volant n’est pas tourné ou que la pédale de frein n’est pas sollicitée, le City Safety s’activera. En deça de 15km/h, il parviendra à immobiliser le véhicule avant l’impact.

Nous avons testé la chose et s’il est vrai que le XC60 s’arrête de lui-même, encore faut-il savoir faire confiance. Essayez, vous, de ne pas toucher au frein quand l’obstacle est à deux doigts de votre calandre! Non seulement la manœuvre s’exécute-t-elle à la toute, toute dernière fraction de seconde, mais elle ne le fait que si les conditions gagnantes sont réunies. Le City Safety risque de ne pas fonctionner par temps de brouillard, de neige ou de pluie…

POUR

Simplicité de fonctionnement – un exemple à suivre!

L’un des plus beaux habitacles du marché actuel

Motorisation souple, puissante

Bel agrément de conduite

Silhouette séduisante

CONTRE

Beaucoup, beaucoup d’options onéreuses

Lent passage manuel des rapports

Version de base cet automne – le XC60 T6 exigera encore plus

FICHE TECHNIQUE :

Volvo XC60 T6

Utilitaire compacte haut de gamme

Moteur essayé : six cylindres en ligne (3,0L) turbo

Performances : 281 chevaux, 295 lbs-pi

Transmission : séquentielle six rapports

Traction : intégrale

Consommation (ville – autoroute) : 13,5 – 9,1L/100km

Pneus : 17 ou 18 pouces

Cargo : 873L (1907L banquette rabattue)

Remorquage : 1500kg

Assemblée à Gand, en Belgique.

Prix de départ : 45 495$