Fiche technique
Marque | Hyundai |
Model | Sonata |
Année | 2015 |
Moteur | 4 cylindres (2,0L), 4 cyl. Turbo (2,0L) |
Transmission | Automatique 6 rapports |
Avouez: la 6e génération de Hyundai Sonata, même si elle était avec nous depuis cinq ans, avait encore une sapré belle gueule. Peut-être parce qu’il y avait du “sourcil arqué” à la Mercedes, dans la silhouette?
Évidemment, le 7e passage générationnel a voulu adopter le design “Fluidistic 2.0”, mis de l’avant par la nouvelle Hyundai Genesis. Sauf qu’entre vous et moi et la boîte à beurre, ces lignes prononcées qui vont si bien à la grande berline sont moins harmonieuses pour l’intermédiaire.
La calandre prend certes de l’envergure, mais elle a beaucoup trop de “Ford-Martin” dans le nez pour être unique. De même, la finesse et l’élégance de la génération précédente ont cédé le pas à un style viril et ramassé, qui n’a plus les airs (ni la chanson, d’ailleurs) d’un coupé quatre portes.
Et… trop d’accents de chrome (pour la variante Sport), c’est comme pas assez.
Sinon, tout le reste de la Hyundai Sonata 2015 s’est amélioré. Et comme la berline coréenne (quand même construite en Alabama…) n’était déjà pas piquée des vers, ça revient à dire que la nouvelle mouture est difficilement critiquable.
Deux corps dans le coffre: facile!
Parmi les bons coups, citons d’abord les dimensions qui s’accroissent (de 3,5cm en longueur et de 3cm en largeur). Les principaux bénéficiaires sont les genoux arrière. Oh, le dégagement de 905mm n’est pas encore de l’ordre des Ford Fusion, Honda Accord et Toyota Camry, mais reste que ceux qui souffriront de claustrophobie à la banquette auront besoin de Prozac.
Pas de claustrophobie non plus au coffre, qui conserve l’une des capacité les plus généreuses de la catégorie (avec 462 litres). Nous avons fait le test et oui: deux corps peuvent y tenir. Même que si un autre brave (mais mince…) s’était proposé, nous aurions pu composer le trio Big Mac.
Autre “cool-itude” au coffre – lorsque l’option est sélectionnée: on s’amène avec la télécommande de déverrouillage en poche et hop! après trois secondes, sans intervention aucune, le hayon s’élève de lui-même.
Voilà la version coréenne du “hayon coup-de-pied” de Ford et vous comprendrez que Hyundai ne s’est pas gêné pour spécifier que “sa” manoeuvre s’effectue… les deux pieds fermement plantés au sol. C’est baveux, mais c’est légal.
Le confort est mort, vive le confort!
Dans l’habitacle de la nouvelle Hyundai Sonata 2015, on a mis au rancart la planche de bord mince tout en longueur, pour adopter un style intuitif et très gériatrique… à la Toyota. Les grosses commandes sont aisées à manipuler et sont regroupées au centre, à portée du geste. Sous les yeux du conducteur, un autre ordinateur de bord se fait aussi facile à consulter que celui des Nissan – d’ailleurs, il lui ressemble étrangement…
Bref, rien à reprocher, sauf peut-être quelques plastiques durs ici et là. Certes, ils sont la norme dans la catégorie, mais Hyundai nous avait plutôt habitués à des matériaux si chic qu’ils ne dépareraient pas des intérieurs de luxe.
Autre bon coup de la Hyundai Sonata 2015: la tenue de route s’est – vous l’avez deviné – améliorée.
D’une part, le constructeur a amalgamé le contrôle de sa direction, qui offrait trois modes (confort, normal et sport), avec le moteur et la transmission. La décision est non seulement logique, elle fait disparaître le mode “confort” au profit d’un mode “eco”. Certes, on n’a toujours pas le sentiment de piloter une Ferrari, mais la connexion est définitivement mieux sentie, corrigeant ainsi l’un des (rares) défauts de l’ancienne Hyundai Sonata.
D’autre part, la stabilité a été rehaussée, merci à une architecture qui fait appel à deux fois plus d’acier ultra-fort qu’auparavant, ainsi qu’à une suspension révisée (deux bras plutôt qu’un seul, à l’arrière). Non seulement l’équilibre est plus assuré qu’à la génération précédente, mais l’insonorisation figure désormais dans les ligues majeures.
Tout comme le confort d’ailleurs, malgré des sièges qui, à notre goût, manquent de support latéral. Ce confort, on y a droit dans la variante de base, qui fait actuellement son entrée chez les concessionnaires avec (encore) un quatre cylindres de 2,4 litres à injection directe…
… mais aussi dans la variante Sport, dont le débarquement dans nos salles de montre canadiennes est prévu pour le mois d’août. Cette dernière version est l’unique à recevoir le quatre cylindres turbo de 2,0 litres, une suspension 10% plus ferme, le quad chromé d’échappement, le volant à la base aplatie, les palettes de changement de rapports au volant, des pédales d’alu et… la teinte de carrosserie Orange Phoenix.
Une autre vague orange qui s’apprête à déferler sur le Québec?
Des moteurs… en régression
Justement, parlons moteurs, pour vous dire que contrairement à la tendance qui veut des organes toujours plus puissants, Hyundai se démarque en offrant des vigueurs… en régression.
Mais c’est loin d’être négatif, puisque dorénavant, les 185 chevaux (au lieu de 190) du moteur Theta II ont le bonheur de se révéler à plus bas régime. Les accélérations sont moins asthmatiques, bien qu’encore un brin superficielles à l’oreille, dans les hautes sphères de révolution.
Même – bonne – chose pour le quatre cylindres turbo (2,0T) et ce, malgré qu’il passe de 274 à 245 chevaux (le couple est en chute de 3%, à 260 lb-pi). Bien que ce soit là l’une des plus basses puissances de la catégorie, voilà qui ne nous empêche pas de lui accorder notre préférence, notamment pour ses accélérations dynamiques livrées sans une once de “turbo lag”.
Seule la boîte automatique six rapports est proposée: la berline intermédiaire a définitivement dit adieu à la boîte manuelle il y a trois ans de ça, déjà.
Une petite critique, quand même: le freinage est plus que convaincant, il est agressif. Les premiers millimètres d’engagement de la pédale mordent plus que ne le veut la nature de la voiture et même après une journée complète d’essai, nous n’y étions toujours pas acclimatés.
Hybride, Eco… “pas-t’encore”
La Hyundai Sonata Hybride, dans tout ça? Il faudra un peu de patience, puisque l’actuelle version continue de figurer au catalogue, pour un temps du moins.
Et “ceux qui s’y connaissent”, comme le dit la publicité, savent que la nouvelle Hyundai Sonata Eco 2015, avec son quatre cylindres turbo (1,6T) jumelé à une nouvelle boîte sept rapports à double embrayage, livrant 177 chevaux et 195 lb-pi de couple (soit 10% plus que pour le quatre cylindres de base), ne traverse malheureusement pas nos frontières.
De même, le Canada ne propose pas les systèmes BlueLink, Google Android Auto et Apple Car Play que, pourtant, les acheteurs aux États-Unis peuvent se procurer. Ça n’est pas encore pour nous, la lecture des textos en roulant une Hyundai…
La raison de ces deux absence? Avec du “un pour dix” versus l’américain, le marché canadien serait trop petit pour justifier l’investissement.
Ceci dit, on a quand même droit aux autres nouveautés de la Hyundai Sonata 2015, comme le régulateur de vitesse intelligent – yé. Aussi, les autres aides à la conduite qui se démocratisent ici et là font – enfin – leur apparition dans la berline intermédiaire; pensez alertes aux angles morts, aux collisions et à la circulation transversale en mode recul.
Pas le prix le plus bas…
Qui aurait pensé qu’on allait dire un jour que le plus bas prix, ce n’est pas chez le coréen Hyundai qu’on le dégoterait? Mais c’est un fait: avec son lot d’équipements à faire pâlir d’envie la compétition, l’étiquette de base de la Hyundai Sonata 2015, qui reste à 23 999$ (et à partir de 30 999$ pour la variante 2,0T), se fait plus élevée que la moyenne.
Oh, vous avez vu qu’aux États-Unis, le prix de la nouvelle Hyundai Sonata 2015 démarre à 21 150$? C’est vrai, mais nos voisins du sud n’ont pas droit, comme nous, aux sièges chauffants et à la caméra de recul, entre autres petites choses.
Autrement dit, pas de version “toute schnue” pour nous. Ça se paie, ce niveau d’équipements…