Fiche technique
Marque | Chevrolet |
Model | Malibu |
Année | 2012 |
Moteur | Quatre cylindres (2,4 ou 2,5L) |
Transmission | Automatique 6 rapports |
Dedans comme dehors
Cap Breton, Nouvelle-Écosse – C’est que la concurrence (japonaise, surtout) montre beaucoup trop les dents pour que la 8e génération de l’intermédiaire de Chevrolet s’en tire en 2013 avec la récompense ultime.
Que voulez-vous, on ne peut réinventer chaque fois le bouton à quatre roues – pardon, à quatre trous, n’est-ce pas?
Ce qu’on aime:
Remarquez, la Chevrolet Malibu réussit à se renouveler, visuellement parlant, en adoptant entre autres des phares arrière s’inspirant de la cousine Camaro – et c’est du plus bel effet.
Surtout, elle marque ses 35 ans d’histoire en faisant table rase sur sa motorisation six cylindres, par souci d’économie en carburant.
Vous avez bien lu : fini, le V6. C’est plutôt un quatre cylindres (2,0 litres) turbo qui fera office de « gros moteur » - sachez qu’un turbo pour la Malibu, ça ne s’était jamais vu. Cette variante, prévue nous arriver plus tard cet automne, promet 259 chevaux et une économie d’essence de 20% versus le V6 (252 chevaux) qui fait ses adieux.
Ne cherchez plus la variante hybride: celle disparue en 2010 ne revient pas. C’est la Malibu Eco qui occupe désormais le siège « vert », avec le système eAssist dont bénéficient déjà quelques Buick – celui-là même qui fait s’éteindre le moteur aux arrêts. Vous verrez plus bas que ça constitue notre coup de cœur.
De base, on a droit au nouveau quatre cylindres (2,5 litres) à injection directe qui équipe la toute jeune Cadillac ATS. Sa puissance de 197 chevaux, transigée par une boîte automatique six rapports, est non seulement douce, mais elle est aussi l’une des plus élevées de la catégorie.
Ce qu’on aime moins:
Mais… 197 chevaux, c’est limite avec tout ce poids à traîner. Car la Malibu 2013 est loin d’être un poids plume. Contrairement à la tendance qui veut que les nouvelles générations se mettent au régime, cette 8e mouture de berline américaine n’a pas réussi sa diète, ce qui fait d’elle l’une des plus lourdes, avec une centaine de kilos de plus que la moyenne.
Sur l’autoroute, c’est le bonheur, tellement la balade est confortable. Et c’est Mon’Oncle Jean qui aimerait – celui-là même qui regrette qu’on ne fabrique plus de Mercury Grand Marquis. D’ailleurs, de la nouvelle Malibu, Mon’Oncle Jean apprécierait le confort des sièges, les teintes en duo qui déjouent toute monotonie intérieure et l’éclairage bleuté qui, à la nuit tombée, donne une belle élégance à l’habitacle.
Est-ce que Mon’Oncle Jean apprécierait ces commandes parsemées d’hiéroglyphes plus ou moins instinctives? Est-ce qu’il adopterait le mode manuel de la boîte automatique qui, dissimulé au bout du levier de vitesse, est pratiquement… impraticable? Sans doute pas.
Reste qu’il s’agit là d’une grande routière – le propre d’une berline intermédiaire sans prétention sportive. Sauf que… c’est une autre histoire lorsqu’on emprunte des routes sinueuses et rapiécées. La direction (électrique), légère, demande souvent à être corrigée et la suspension, aux tendances mollasses, se laisse peu domestiquer sur les cahots.
Ce qui se cache dessous:
La faute incombe non seulement à des amortisseurs réglés à la californienne (Malibu… Californie… vous saisissez?), mais également à un empattement réduit de 114mm. C’est substantiel et, inévitablement, ça vient retrancher de l’espace aux jambes arrière.
Par contre, la plateforme Epsilon (utilisée depuis 2004, mais renouvelée en ce passage générationnel) a été élargie. Avec son 1,8 mètre du flanc gauche au flanc droit, la Malibu est donc l’une des plus larges, ce qui accroît la capacité de son coffre – avec 462 litres, celui-ci est d’ailleurs l’un des plus cavarneux du segment.
Notre coup de cœur:
Notre préférence va à la Chevrolet Malibu Eco qui, pour seconder son moteur quatre cylindres (2,4 litres) à injection directe de 182 chevaux, adopte le système eAssist.
Cette technologie remplace l’alternateur par un petit moteur électrique, pour une poussée additionnelle (et bienvenue) de 15 chevaux lorsque le pied droit s’énerve. Qui plus est, ça alimente les batteries lithium-ion pour permettre au moteur à combustion de s’éteindre aux feux de circulation.
C’est alors le silence total à bord, pour zéro consommation et zéro émission. On aime, tout comme on aime dans les Buick LaCrosse et Regal.
Vrai qu’une consommation du 7,7L/100km sur la Cabot Trail du Cap Breton, ce n’est pas le Klondike. De fait, des concurrentes (les nouvelles Honda Accord et Nissan Altima, pour ne pas les nommer) parviennent à une frugalité semblable… sans assistance électrique.
Mais allez savoir pourquoi, la Malibu Eco propose une expérience de conduite moins aseptisée, plus naturelle et plus directe que la Malibu non assistée. Est-ce en raison de ses plaques aérodynamiques sous-châssis? Ses pneus à faible résistance? Ses obturateurs de calandre qui se ferment à vitesse de croisière, pour réduire la résistance au vent?
Peut-être est-ce une distribution de poids ré-équilibrée par les 65 livres de batteries placées dans le coffre (ce qui, en contrepartie, retranche presque la moitié de l’espace cargo). Toujours est-il que la Malibu Eco est mieux connectée avec le bitume, de par sa suspension, son freinage et sa direction. Mieux insonorisée, aussi, au niveau des glaces latérales.
Et tant pis si elle est moins rapide – le 0-60mph en 9 secondes, vrai que ce n’est pas une torpille.
Combien?
Le prix d’étiquette de la Chevrolet Malibu demeure à un cheveu sous les 25 000$ et il faut allonger 27 940$ pour l’Eco. On regrette, certes, que les sièges chauffants avant ne soient livrés qu’avec le revêtement de cuir. Sinon, si l’on compare nez à nez avec la concurrence, l’américaine se montre fort généreuse en équipements – plus que les canons japonais, en tout cas.
FICHE TECHNIQUE
Chevrolet Malibu 2013
Berline intermédiaire, 5 places
Moteur 1: quatre cylindres (2,5 litres) à injection directe
Performances: 197 chevaux, 191 lb-pi
Moteur 2: quatre cylindres (2,4 litres) à injection directe
Performances: 182 chevaux, 171 lb-pi
Moteur 3: quatre cylindres turbo (2,0 litres) à injection directe
Performances: 259 chevaux et 260 lb-pi
Boîte: automatique six rapports
Direction: électrique
Sécurité: 10 coussins gonflables
Coffre : 462 litres
Concurrence : Chrysler 200, Ford Fusion, Honda Accord, Hyundai Sonata, Kia Optima, Subaru Legacy, Toyota Camry, Volkswagen Passat.
Prix : à partir de 24 994$
POUR
Grande et confortable routière
Habitacle et coffre spacieux
Éléments de style « Camaro »
Variante Eco – moteur qui s’éteint aux arrêts
CONTRE
Transmission: mode manuel impraticable
Suspension mollasse
Variante Eco: coffre handicapé de moitié
Commandes peu instinctives