San Diego, Californie – Rappelez-vous 2004 : Chrysler risquait à la fois la propulsion pour sa grande berline (un emprunt à Mercedes, alors la compagnie-mère), ainsi qu’un design extravagant, merci au designer montréalais Ralph Gilles. En peu de temps, la Chrysler 300 gagnait ses lettres de noblesse, devenant l’un des – sinon LE véhicule le plus récompensé du constructeur américain.

Pour cette autre génération, pas question de tout remettre en cause, mais quand même. On se plaignait des sièges qui manquaient de soutien? Les nouveaux se classent désormais parmi les plus confortables du segment. La visibilité était réduite par cette haute ceinture de caisse? On a élargi les surfaces vitrées de 15%. On a aussi ajouté de la techno : régulateur de vitesse intelligent, avertisseur de collision… bref, pas grand-chose ne manque.

Côté style, il faudra voir. Certes, l’arrière qui se creuse d’un aileron naturel est plus distingué et, à l’avant, les phares prennent l’illustre signature des diodes électroluminescentes (DEL). La nouvelle calandre a toutefois perdu de son ‘bang’. Chrysler voulait peut-être quelque chose de moins brutal, mais le résultat est que la devanture peut désormais se fondre dans un parc de limousines… ou de véhicules de police.

La grande amélioration (et la plus réussie) réside dans l’habitacle qui, enfin, reflète l’élégance extérieure de la voiture. Les matériaux sont dignes du prix qui débute à 33 000$, l’éclairage bleuté de nuit est d’un bel effet et l’ensemble peut rivaliser sans gêne avec du Buick ou du Lincoln.

Entre V6 et V8, les cœurs balancent…

Sous le capot, le Hemi V8 (5,7 litres) demeure avec ses 363 chevaux et son 0-100km/h en un peu plus de six secondes. C’est rapide pour une voiture de plus de 2000 kilos (traction intégrale). La grande nouveauté est sans conteste le V6 Pentastar (3,6 litres), qui propulse également le nouveau Grand Cherokee. Ici encore, il est d’une douceur qui réjouit et d’une puissance (292 chevaux) qui fait dire que, finalement, on n’en a pas besoin, du Hemi.

On pourrait reprocher le fait que l’automatique cinq rapports soit encore proposée – surtout quand on sait que Chrysler travaille sur une boîte à huit rapports. Mais honnêtement, la souplesse de cette transmission (un autre reliquat de Mercedes) et ses imperceptibles passages (on vous met au défi de les sentir) sont d’actualité. Et si le conducteur se sert de son mode manuel, c’est uniquement par enthousiasme, non par nécessité.

Agilité (encore) surprenante

Au-delà de son dynamisme, la grande berline américaine surprend (encore) d’agilité sur les tortueuses routes désertiques de la Californie. Cette qualité, on la doit à l’architecture à propulsion et à une distribution de poids presque parfaite. On la doit aussi à une suspension qui, si elle mise davantage sur le confort qu’à l’époque de son lancement, se replace vite et bien. Peu ou prou de roulis de caisse, une grande solidité sur les droits à 100mph (chut…) avec, en prime, une direction d’une parfaite progressivité.

Qu’il est ironique de constater que Chrysler, ce constructeur qui a toujours essayé d’être plus chic que sa lignée, pourrait cette fois réussir son coup – avec une voiture qu’elle conserve au même prix, mais qu’elle barde d’équipements supplémentaires.

FICHE TECHNIQUE :

Chrysler 300 2011

Moteur 1 : V6 Pentastar de 3,6 litres

Performances : 292 chevaux, 260 lb-pi

Moteur 2 : V8 Hemi de 5,7 litres

Performances : 363 chevaux, 394 lb-pi.

Boîte : automatique cinq rapports (mode manuel)

Traction : propulsion ou intégrale

Cargo : 462 litres

Construction : Brampton, Ontario

Concurrence : Buick Lacrosse, Cadillac CTS, Ford Taurus, Hyundai Genesis, Lincoln MKS, Nissan Maxima.

Prix : à partir de 32 995$

POUR

Belle agilité pour une si grande (et lourde) voiture

Habitacle digne des Buick et Lincoln

V6 Pentastar d’une grande douceur

Le plaisir de la propulsion

CONTRE

Cette calandre : vous l’aimez, vous?

Encore l’automatique cinq rapports, mais bon…

Larges intervalles d’assemblage entre les panneaux