Toyota FCV: Les étoiles s'alignent pour l'hydrogène
La prochaine génération de voitures à hydrogène de Toyota a été montrée au salon de l’auto de Tokyo, à l’automne dernier, sous sa forme de prototype Toyota FCV Concept – FCV pour Fuel Cell Vehicle.
Cette Toyota FCV Concept est pratiquement passée inaperçue… jusqu’à ce qu’elle se re-pointe le bout de la calandre, cette fois au Consumer Electronics Show, en début d’année à Las Vegas.
Car c’est là que Toyota, par le biais de son vice-président aux opérations nord-américaines Bob Carter, a mis cartes sur table:
Toyota commercialisera “en nombre significatif” cette voiture à hydrogène.
Et ce, à compter de 2015.
Pour “un prix raisonnable”, de surcroît.
De la part du créateur des hybrides…
Cette affirmation semble difficile à croire – après tout, 2015, c’est l’an prochain…
Mais bon: elle provient de celui qui a commercialisé les premières hybrides (à partir de 1997 au Japon, trois ans plus tard sur notre continent), un mouvement qui est à la base des cinq millions de véhicules hybrides Toyota qui roulent aujourd’hui sur la planète.
Il faut aussi savoir que Toyota bosse sur le développement de véhicules à l’hydrogène depuis deux décennies.
Même que son tout premier prototype a posé ses pneumatiques sur les routes californiennes en 2002, suivi d’une centaine d’autres unités participant à divers programmes de démonstration.
La plus récente itération du constructeur, la Toyota FCV Concept, offre aux regards un style qui se veut “liquide” – notez ces vagues qui sillonnent la terminaison de ses flancs. L’objectif est de refléter le fait que de rouler à l’hydrogène, c’est de n’émettre que de la vapeur d’eau.
Utilisant le même système hybride que pour la Toyota Prius, mais jumelé avec des piles à hydrogène plutôt qu’à un moteur à essence, la Toyota FCV Concept annonce une autonomie de 500 kilomètres.
Voilà qui constitue un net avantage versus les voitures électriques qui, pour parvenir à une telle “liberté”, doivent recourir à des kilos et des kilos de batteries.
Déjà, la Toyota FCV Concept a été mise à l’épreuve: au cours de la dernière année, une “mule” en habit de camouflage, qui partageait d’ailleurs le podium de Las Vegas avec le prototype “Bleu Radiant”, a parcouru des milliers de kilomètres dans le désert californien de Death Valley, mais aussi dans les frigorifiques contrées entourant Yellowknife, de ce côté-ci de la frontière.
Il y a Toyota, mais aussi Honda et GM…
Bref, Toyota se dit sur la voie de nous offrir nos premiers véhicules à hydrogène, comme il a été celui qui nous a offert nos premières voitures hybrides.
Et pas plus tard que l’an prochain, s’il vous plaît: “Ces véhicules à hydrogène vont faire partie de notre futur plus vite – et en plus grande quantité – que ce à quoi que les gens s’attendent,” a promis Bob Carter, lors de sa présentation à Las Vegas.
Ceci dit, Toyota n’est pas le seul à bosser sur la technologie à l’hydrogène.
Dès 2007, GM testait la chose avec ses Chevrolet Equinox à l’hydrogène aux studios californiens de Walt Disney, à Burbank.
Honda a déjà quelques Honda FCX Clarity qui circulent en Californie dans le cadre d’un projet de location très pointu et il vient de montrer, au salon de Los Angeles, la prochaine génération de sa voiture à hydrogène, la Honda FCEV.
3 minutes pour le plein, mais…
Si la Californie est au coeur des projets pilotes de véhicules à l’hydrogène, c’est que c’est l’endroit en Amérique du Nord où l’on retrouve la plus forte concentration de stations de remplissage: une dizaine sur la cinquantaine que comptent présentement les États-Unis.
C’est donc en Californie, en toute logique, que Toyota entend vendre ses premiers modèles à hydrogène.
Pas de souci, soutient le constructeur: contrairement aux voitures électriques, dont la recharge exige de longues minutes, voire plusieurs heures, le plein de la voiture à hydrogène ne demandera que trois minutes.
Et ne devrait coûter que 30$, soit moitié moins que le plein d’essence pour semblable autonomie.
Mais encore faudra-t-il les dégoter, ces stations d’hydrogène.
Car pour l’heure, même si l’état américain où vivent autant d’habitants que dans tout le Canada compte investir dans l’implantation d’une soixantaine de stations d’hydrogène en 2015 et 2016, reste que ces dernières ne courent pas les rues californiennes.
Et encore moins canadiennes.
En effet, ne cherchez aucune pompe d’hydrogène publique de ce côté-ci du 45e parallèle; il n’en existe pas encore…