Montréal 2012: L'Acura RDX de plus en plus... CR-V
Non pas que l'utilitaire compact ait fracassé des records de ventes et que le constructeur nippon hésitait à lui jouer dans le coeur, bien au contraire. De fait, le RDX a plutôt été le parent pauvre d'une catégorie - les utilitaires compacts d'entrée de gamme - pourtant en pleine prospérité. Pensez BMW X3, Audi Q5, Mercedes GLK - pour ne nommer que ces canons allemands.
Mais alors, qu'est-ce qui a mis à mal le "bébé" cinq places d'Acura? Un unique moteur quatre cylindres turbo en manque de puissance, versus les six cylindres (en V ou en ligne) offerts par la concurrence? Une boîte automatique cinq rapports... alors que les autres en sont rendus à sept, voire à huit rapports? Allez savoir...
Ce n'est pas parce que le constructeur nippon n'a pas essayé. On devra au moins reconnaître qu'il a tout tenté pour faire s'éloigner son RDX de son populaire (dans le sens de "peuple") Honda CR-V. Il a d'ailleurs juré dur comme fer, toutes ces années, que la plateforme d'assemblage n'était pas partagée avec "l'autre". On voulait bien le croire, ne serait-ce parce que le RDX profitait d'une traction intégrale plus sophistiquée - la Super-Handling AWD.
Mais bon, parfois, il faut se faire une raison. Et cette raison, eh bien elle prend la forme d'un RDX qui :
1) délaisse la super traction intégrale pour une traction intégrale beaucoup plus simple... à l'instar du CR-V. (Notez que contrairement aux É.-U., le Canada n'offre pas de RDX deux roues motrices, une décision fort logique compte tenu de notre climat);
2) abandonne le quatre cylindres turbo qui faisait son unicité, pour se ranger d'un V6 de 273 chevaux, soit 33 chevaux plus puissant. Ce 3,5 litres est bien connu puisqu'il équipe plusieurs produits Acura... et Honda.
3) ne craint plus de partager sa plateforme avec le CR-V - d'ailleurs, le RDX quitte l'usine de Marysville, en Ohio, où il était assemblé aux côtés des berlines TL et Accord, pour mieux se retrouver dans l'antre du CR-V, à East Liberty (également en Ohio).
Les bonnes nouvelles? On n'aura plus besoin de mettre de l'essence "super" là-dedans. Aussi, l'espace intérieur a pris (un peu) de galon, avec un empattement de 36mm plus long. On a (enfin) droit aux gâteries du jour, tels le hayon à ouverture électrique, la clé intelligente et un dispositif qui s'occupe des messages-textes même en roulant.
Oh, Acura promet une meilleure frugalité en carburant. Et bien qu'aucune consommation n'ait encore été annoncée pour les futurs RDX AWD (n'oubliez pas, ce qu'on voit à Montréal n'est qu'un "prototype"...), on veut bien croire la chose sur parole; après tout, le quatre cylindres turbo qui tire sa révérence n'est vraiment pas difficile à battre à ce chapitre...
Les mauvaises nouvelles, maintenant? La boîte automatique a beau gagner un rapport (pour un total de six), c'est encore en deçà de la concurrence. Il faudra aussi voir en route si la direction électrique, qui vient remplacer la bonne vieille crémaillère, ne détruit pas le plaisir (c'est un fait) qu'on avait à manier le RDX de première génération.
Enfin, jetez un oeil au design: qu'y voyez-vous? Concept ou pas, on n'a pas droit à de grandes envolées de style. Même que la grille en "ouvre-bouteille", bien qu'assagie, ne réussit pas à se démarquer.
Ce n'est certes pas cette année encore que Honda/Acura va révolutionner la planète automobile, côté design......