Maserati Levante 2016: ça aura pris 100 ans...
Le dévoilement mondial du Maserati Levante 2016 aura lieu le lundi 12 janvier prochain, à l’ouverture du salon de l’auto de Détroit (journée média). De quel bois se chauffera le tout premier utilitaire à s’adjoindre, d’ici la fin 2015, à la gamme du constructeur qui, pour le moment, ne compte que les Maserati Gran Turismo, Maserati Quattroporte et la toute nouvelle Maserati Ghibli?
Au départ, le véhicule qui aura pour principale compétition le Porsche Cayenne (en attendant les comparses promis par Lamborghini et Bentley) devait être assemblé au Michigan, sur la plateforme du cousin Jeep Grand Cherokee. Rappelons que la marque Maserati a été achetée par Fiat il y a deux décennies… et que cette dernière, avec sa prestigieuse branche Ferrari, détient maintenant dans son giron le groupe américain Chrysler/Dodge/Jeep.
Mais voilà: beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis qu’on nous parle de la venue d’un SUV chez Maserati. Les promesses ont débuté en 2003 avec la présentation du Maserati Kubang, un prototype de “GT wagon” qui a été remanié avant de refaire surface au salon de Francfort en 2011, puis à celui de Détroit en 2012.
Et depuis, eh bien, les choses ont quelque peu changé.
On délaisse le Kubang, Détroit, l’architecture Jeep…
D’abord, on a renvoyé au placard la désignation Kubang – avouez qu’en français, c’est vraiment pas fort, comme nom de “char”. Depuis un bon moment déjà, on sait que le véhicule sera le Maserati Levante, du nom de la Via Emilia Levante de Bologne, là où les frères Maserati ont donné naissance à leur rêve – et à la marque, il y a un siècle.
Et certes, on puisera certainement du côté de l’expertise Jeep, le roi et maître des utilitaires. Mais contrairement à ce qui était prévu, on n’aura pas recours à la plateforme du Jeep Grand Cherokee; c’est plutôt l’architecture “Giorgio”, qui sous-tend les deux berlines quatre portes de Maserati, qui sera au coeur de l’équation. Du coup, pas d’assemblage en sol américain; c’est à Turin, dans une usine sous-utilisée de Fiat, que le Maserati Levante sera fabriqué.
Côté style, bien hâte de voir, le mois prochain au salon de Détroit, quelle robe de production auront concocté les designers italiens, dirigés par Lorenzo Ramaciotti. Ce dernier, rapatrié de sa retraite par Fiat en 2007, est connu pour avoir travaillé chez Pininfarina pendant trois décennies, où il a supervisé le style à bon nombre de modèles-phares de Ferrari. Plus récemment, on lui doit l’Alfa Romeo Giulietta et l’Alfa Romeo C4.
Est-ce que le Maserati Levante sera fidèle à l’allure du prototype Kubang? Nul ne sait, ce qui est somme toute assez rare dans une industrie où tout finit pourtant par se savoir. Peut-être est-ce parce que les rares photos d’espions à se pointer dans l’Internet ne montrent qu’une mule déformée de l’actuelle Maserati Ghibli?
… mais est-ce qu’on insufflera du Ferrari?
La grande question encore non résolue: qu’est-ce qui viendra se loger dans le compartiment moteur? Après tout, le Porsche Cayenne a une nette longueur d’avance, lui qui, lancé en 2002, se décline en puissantes variantes GTS, hybrides, rechargeables, alouette.
Depuis qu’il a annoncé la venue d’un utilitaire au sein de sa gamme, le constructeur au Trident affirme haut et fort qu’il s’agira d’une mécanique mise au point à Maranello, dans le fief de Ferrari. De surcroît, c’est nul autre que Paolo Martinelli, qui a veillé pendant 30 ans à la destinée des moteurs Ferrari – et, incidemment, aux victoires du cheval cabré en F1 – qui serait le grand manitou, à ce sujet.
Mais peut-être que la donne a changé, à ce chapitre-là aussi, et que le Maserati Levante puisera à même le portefolio déjà existant de la compagnie, composé de V6 (3,0 litres) et V8 (3,8 litres) bi-turbo à essence (et d’un V6 diesel 3,0 litres pour l’Europe). C’est une boîte automatique à huit rapports, que l’on dit développée à Modena par Maserati, qui transigera une puissance – encore indéterminée.