Kia GT4 Stinger: le coupé "jaune ignition" n'a pas... le feu vert

Salons 2014
vendredi, 30 mai 2014
Il a été le clou du dernier salon de Détroit, il a fait des vagues au salon de Genève. Malgré tout, le prototype de coupé sport à propulsion Kia GT4 Stinger "jaune ignition" n'obtient pas le feu vert de la production.

C’est du moins ce qu’a dit Lee Soon-nam le mois dernier, alléguant qu’un tel produit de niche ne serait pas une aventure profitable pour Kia. Bon, disons que le directeur du marketing du constructeur coréen n’a pas énoncé les choses telles quelles, mais… c’est ce que ça voulait dire.

Dommage, parce que le prototype du coupé sport Kia GT4 Stinger à trois portes (en tenant compte du hayon vitré) est non seulement celui qui a fait le plus parler de lui à la dernière saison des salons automobiles…

… il a d’ailleurs été nommé “Coup de coeur de Détroit 2014” par nos collègues d’Autoblog et ce, devant la Corvette Z06, le Ford F-150, la Toyota FT-1 et l’Audi Shooting Brake…

… mais il est également – avez-vous noté – la première incursion du constructeur coréen du côté des petites bagnoles performantes et abordables.

Concurrence déloyale

S’il avait pu rejoindre les chaînes de montage, le Kia GT4 Stinger aurait fait directement concurrence aux japonaises Scion FR-S et Subaru BRZ.

Une concurrence directe, mais combien déloyale, puisque la proposition coréenne mise sur un moteur quatre cylindres à injection directe de 2,0L turbocompressé (turbo, les jumeaux Sci-baru, vous avez entendu?), pour une puissance de 315 chevaux.

Voilà de quoi se maintenir au-dessus d’une mêlée qui offre “à peine” 200 chevaux… pour le moment du moins. Vous doutez que pareil organe puisse développer autant? Des petites nouvelles pour vous: il produit 400 chevaux à bord de la Kia Optima inscrite au Pirelli World Challenge…

Évidemment, Kia affirme qu’à bord de son concept GT4 Stinger, c’est une boîte manuelle six vitesses à course rapprochée qui transigerait toute cette vigueur. Mais voyez sur nos photos que le levier “standard” côtoie, étrangement, des palettes au volant, annonciatrices d’une possible boîte à double embrayage ou, à tout le moins, d’une boîte automatique.

Silhouette for-mi-da-ble

Autre forme de concurrence déloyale de la part du Kia GT4 Stinger: la silhouette du coupé 2+2 est for-mi-da-ble.

Les mauvaises langues diront que le prototype prend un peu pas mal son inspiration de l’Audi Quattro Concept (c’était en 2010, ne cherchez donc pas de Peter Schreyer sous cette dernière étude de style, l’Allemand à l’origine de l’Audi TT était aux mains de Kia depuis quatre ans déjà).

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Mauvaises langues ou pas, voyez comme le long capot descend jusqu’au sol d’une calandre illuminée de diodes électroluminescentes (les “DEL”, en bon français); voyez comme les panneaux de carrosserie s’enroulent autour du châssis, comme s’ils y étaient directement formés; et voyez comme l’épaulement musclé des ailes s’étire pour ne former qu’un tout, qui s’exalte à la croupe.

De même, admirez ces phares à la verticale, ces trappes fonctionnelles pour donner de l’air aux freins, ce “splitter” de fibre de carbone sous le pare-choc avant, destiné à améliorer l’appui aérodynamique…

Ne manquez surtout pas de reluquer ces insertions (de fibre de carbone, là encore) au centre des roues de 20 pouces – des Pirelli P-Zero, pour ceux que ça intéresse – et jetez un oeil à ce double échappement d’usage.

Bon, l’arrière est, à notre avis, la partie la moins réussie du design, avec son panneau caviardé à l’instar de la plus récente génération du Kia Soul. Sinon, on ne peut qu’encenser le coup de crayon des designers du studio californien de Kia – ceux-là même qui ont également livré les Kia Track’ster et Kia Cross GT.

(Un peu) de Hyundai Genesis coupe là-dessous

Sous cette robe couleur “jaune ignition” (une désignation que ne voudrait pas employer GM, par les temps qui courent…) se cache la plateforme à propulsion du Hyundai Genesis Coupé, mais hautement modifiée.

Modifiée pour accommoder une voiture d’un tiers de mètre plus courte, de 575 kg (quand même!) plus légère, mais… pas mal plus basse (de 25cm).

L’ensemble repose sur une suspension à double triangulation aux quatre coins, le propre des vraies sportives, alors que la répartition du poids (1306kg) est presque parfaite avec 52% vers l’avant, là où se trouve le moteur.

Simplicité… volontaire

Le directeur du studio de style californien, Tom Kearns, a confié à l’équipe Jalopnik “qu’on voulait revenir au design 101 et faire les choses, vous savez, en beauté.”

C’est mission accomplie au dehors du Kia GT4 Stinger, ça l’est aussi à l’intérieur, où l’on retrouve la même philosophie du retour à l’essentiel: l’instrumentation s’illumine d’un rouge performance, le volant voit sa base s’aplatir, les sièges sont inspirés de la course automobile et… non, pas de tapis sous les pieds: qu’une pièce de caoutchouc sous les traditionnelles pédales d’aluminium.

Ne criez pas au meurtre: la Ferrari Enzo, malgré son prix d’étiquette de plus ou moins 1$ million, n’en avait pas, de tapis…

À bord du Ka GT4 Stinger, on aime ces piliers A perforés, pour la vision 270 degrés qu’ils accordent au conducteur. On aime aussi que les poignées des portières soient remplacées par des courroies de déclenchement, comme les Porsche d’antan.

Pas de système audio non plus. Simplement: “L’audio se fait entendre sous le capot et les tuyaux d’échappement sont les haut-parleurs,” a dit Tom Kearns.

Avouez que dit comme ça, c’est donc ben cute…

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