L’actuelle 2e génération de l’utilitaire intermédiaire Honda Pilot est avec nous depuis sept ans. Et dans l’industrie automobile, sept ans, c’est long. De fait, avec le lancement l’an dernier du jumeau de luxe Acura MDX, on croyait bien que le nouveau Honda Pilot allait sauter sur la nouvelle plateforme d’assemblage plus vite que ça.
Mais bon, la 3e mouture du véhicule à huit places, l’un des rares du marché si l’on fait exception des minivans, nous arrivera cet été. Et pour bien marquer le pas, son constructeur en a dévoilé la version de production hier, presque simultanément, aux salons de l’auto de Chicago et de Toronto.
Certes, d’importants détails comme la puissance, la capacité de remorquage et la consommation en carburant n’ont pas été révélés. Mais on en a quand même pas mal appris sur ce qui, mine de rien, s’avère être la plus grande évolution générationnelle du véhicule en douze ans d’existence.
Voici donc, en photos et dans le désordre, ce qui remet le Honda Pilot à la page côté style, technologie et sécurité.
1) Finie, la silhouette “frigidaire”, bonjour l’allure élancée et plus urbaine, merci entre autres à de nouveaux phares DEL en biseau. On n’en est quand même pas à la féminité du petit frère Honda CR-V, mais on tire définitivement sur la modernité du… Nissan Pathfinder.
C’est évidemment la plateforme de l’Acura MDX qui se cache là-dessous, avec une longueur hors-tout plus généreuse de 90mm. Ces presque 10 cm supplémentaires profitent surtout à l’espace cargo.
Non pas qu’il en avait réellement besoin, le Honda Pilot, puisqu’une fois ses sièges abaissés, il était l’un des utilitaires les plus spacieux du marché. Mais désormais, même avec les trois rangées relevées, il pourra accueillir à l’arrière-train une glacière de 78 litres.
Oh, on a aussi eu la brillante idée d’intégrer un plateau de rangement qui se renverse, au gré des besoins: tapis à l’endos, matériel caoutchouteux lavable au verso.
2) Certes, le Honda Pilot continue d’être l’un des rares utilitaires, avec le Toyota Highlander, à pouvoir accueillir 8 passagers. Mais pour ceux qui souhaitent un brin plus de confort en seconde rangée, le véhicule propose dorénavant les fauteuils capitaine (ce qui limite cependant à 7 le nombre de places à bord).
Ces fauteuils, qui peuvent être commandés chauffants, se flip-floppent facilement d’une commande rejoignable à leur flanc extérieur, dégageant ainsi en un seul mouvement le passage vers les places arrière.
Honda affirme que ledit passage a été élargi en sa base, mais reste que la manoeuvre d’entrée relève de l’acrobatie. Cela dit, on en ressort plus élégamment, grâce à un marche-pied intégré au seuil de porte.
3) C’est toujours un V6 de 3,5 litres qui prend place sous le capot du Honda Pilot 2016, mais sa nouvelle facture Earth Dream lui accorde l’injection directe. On conserve la désactivation des cylindres, ce qui permet à deux ou trois cylindres de tomber en inaction lorsque les conditions ne requiert pas leurs performances.
Pour le moment, pas un mot sur la puissance que développera l’ensemble, mais on peut prédire, sans trop se tromper, que ça se situera entre les actuels 250 chevaux (253 lb-pi) et les 290 chevaux (267 lb-pi) que produit le même groupe motopropulseur à bord de l’Acura MDX.
Pas un mot non plus sur la consommation en carburant, autrement que pour dire qu’elle sera parmi les plus avantageuses du segment – et on est porté à croire la chose, puisque 1) c’est Honda et 2) le nouveau Honda Pilot 2016 a réussi à fondre de 135 kilos.
4) Le Honda Pilot est l’un des derniers véhicules du marché à se proposer avec une transmission automatique qui ne compte que cinq rapports. Alors, acclamons au moins le fait qu’il passe à l’ère moderne avec un rapport supplémentaire.
Cela dit, la version la plus haut de gamme (est-ce qu’elle se nommera encore Touring?) ne se contentera pas de six vitesses, elle en proposera plutôt neuf – avec, en prime, les commandes au volant et le sélecteur moderne que l’on retrouve dans la nouvelle Acura TLX.
Cette boîte permettra assurément une consommation plus frugale, d’autant qu’elle sera couplée à un dispositif stop/start – en grande nouveauté pour une Honda non-hybride – qui fait s’éteindre le moteur aux arrêts.
Espérons toutefois que cette boîte, fournie par ZF, n’ait rien en commun avec celle du même fabricant qui, sur le Jeep Cherokee, a déjà commandé deux rappels de reprogrammation…
5) Bien qu’elles soient pour la majorité offertes en option, plusieurs technologies d’aide à la conduite s’annexent (enfin) au Honda Pilot 2016. Pensez alertes aux angles morts, à la circulation transversale, aux sorties de voie, aux collisions imminentes, alouette.
Nos préférées? Le régulateur intelligent qui adapte sa vitesse aux véhicules qui se trouvent devant, de même que le très utile LaneWatch, un système de caméra qui retransmet en images l’angle mort côté passager, pour des dépassements plus sécuritaires. On aime tant, que c’est à se demander pourquoi aucun autre constructeur n’a encore emboîté le pas…
6) Au-delà des nouveaux éléments de sécurité qui montent à bord, s’ajoutent des gâteries qui manquaient jusqu’à présent à l’appel. D’abord, les sièges chauffants sont nouvellement proposés de série, du moins sur les Honda Pilot canadiens. Et moyennant des bidous supplémentaires, on pourra s’offrir le toit panoramique, le volant chauffant, voire les sièges avant ventilés.
À l’heure des tablettes et autres essentiels portables, on aurait pu croire que Honda ferait table rase sur (l’optionnel) système de divertissement arrière. Que non: non seulement l’écran est toujours en lieu et place au plafond, prêt à être visionné par les passagers arrière, mais il accepte désormais de projeter des films en Blue-Ray. Quand même!
7) La génération de Honda Pilot qui tire sa révérence avait le mérite (malheureusement) de bien porter son nom: les commandes, contrôles, pitons et autres manettes, là-dedans, tenaient plus de l’aéronef que d’un véhicule automobile.
Bonne nouvelle: la 3e génération simplifie la donne. D’abord, l’écran ne se creuse plus au fond de la planche de bord et puisqu’il devient tactile, les manoeuvres sont beaucoup plus instinctives qu’avec une manette qu’il faut pousser, enfoncer, triturer, torturer.
Du coup, les contrôles se font physiquement moins nombreux et l’instrumentation est par conséquent joliment plus aérée. Même qu’en s’étirant tout du long de la planche, au lieu de monter en bloc, elles rappellent l’allure interne de…
… voyons, on a déjà vu ça quelque part…
… ah oui! Dans les nouveaux produits Toyota.
8) Bien peu de choses ont été dites quand à la nouvelle traction intégrale qui pourra, toujours en option, équiper le Honda Pilot 2016. Pourtant, ça ne prend pas la tête à Papineau pour faire le lien avec les annonces des derniers jours quant au nouveau dispositif qui dotera l’Acura MDX 2016.
On ne devrait donc pas trop être dans le champ en prédisant que le « quatre pattes » du Honda Pilot 2016 demeurera un système mécanique, contrairement au SH-Super-Handling hybride-électrique de l’Acura RLX – et de la future Acura NSX.
Mais tout comme ce qui est proclamé pour le jumeau utilitaire de luxe MDX, l’AWD du Honda Pilot 2016 devrait profiter d’un nouveau différentiel à embrayage double, permettant la redistribution latérale du couple à l’essieu arrière.
Vous savez quoi? On est bien heureux d’assister au retour, dans toute sa splendeur, de cet AWD SH qui avait fait sa marque, au milieu des années 2000, dans la grande berline RL – au point de s’attirer le titre d’Innovation Automobile décerné par le magazine Popular Mecanics.