Détroit 2016: toujours l'extraterrestre, ce Honda Ridgeline 2017
C’est que le pick-up japonais de nouvelle mouture Honda Ridgeline 2017, qui doit faire son arrivée chez les concessionnaires nord-américains en première moitié de 2016, a – encore – choisi de faire pas comme les autres.
Sa nouvelle plateforme d’assemblage conserve l’architecture monocoque d’un utilitaire (du nouveau Honda Pilot, en l’occurrence), plutôt qu’un châssis à échelle comme chez la compétition des Toyota Tacoma, Chevrolet Colorado et Nissan Frontier.
Et non seulement on lui accole encore une traction intégrale (évidemment la i-VTM4 du nouveau Pilot), en lieu et place d’un réel système quatre roues motrices, mais on se permet pour la première fois de l’offrir en variante deux roues motrices (avant).
Cela dit, fini, le style extérieur qui marque la différence. Exit l’épaulement qui s’incline, un trait partagé avec le défunt Chevrolet Avalanche, bonjour la silhouette plus traditionnelle – plus sages, diront les optimistes… plus plates à regarder, diront les réalistes.
Sous le capot, l’on retrouve le bon vieux V6 de 3,5 litres qui propulse le frère utilitaire à huit places. Chez le Pilot, pareil organe produit 280 chevaux. Honda n’a pas encore annoncé la puissance de son Ridgeline, mais parions que les chiffres supplanteront légèrement les 250 chevaux d’antan. (Rappelons que le Honda Ridgeline n’est plus produit depuis l’année-modèle 2014.)
L’archaïque boîte automatique cinq rapports gagne la nouveauté – et un sixième rapport, ce qui est toujours ça de pris. Mais la transmission à neuf rapports qui dote optionnellement le nouveau Honda Pilot ne s’y annexera pas.
Dommage, ça en aurait jeté, technologiquement parlant.
Rien n’est encore dit quant à la capacité maximale de remorquage, pourtant l’un des facteurs d’importance chez ceux qui se magasinent une camionnette. On se doute donc que le Honda Ridgeline 2017 ne tirera guère plus que ce qu’il faisait auparavant, soit les 5000 lbs (2272 kilos) que, d’ailleurs, le nouveau Pilot peut tracter.
Honda dit que sa nouvelle camionnette se démarque par l’habitacle le plus spacieux et le plus confortable de tous les pick-ups intermédiaires quatre portes, de même que par une tenue de route plus maniable qu’ailleurs et la meilleure frugalité en carburant qui soit. Vrai qu’il aurait été étonnant d’entendre les bonzes du constructeur dire autrement.
Ils ont aussi soutenu que la boîte de chargement sera la plus polyvalente d’entre toutes. Presque carrée avec ses 5,4 pieds de longueur et ses 48 pouces de largeur entre les arches de roue, elle acceptera encore à plat les feuilles de 4×8.
Deux innovations lancées à la génération précédente demeurent: le compartiment de rangement qui se verrouille et le hayon à double action (lire: à ouverture vers le bas, mais aussi latéralement). Question de proposer un autre élément que les autres compétiteurs n’ont pas, le Honda Ridgeline 2017 inaugurera le tout premier système audio avec haut-parleurs intégrés à la caisse. Ah bon.
On accorde évidemment à la 2e génération du Ridgeline les aides à la conduite de l’heure, à commencer par le LaneWatch, à notre avis le dispositif de caméra réduisant les angles morts le plus efficace du marché. Montent également à bord les Apple CarPlay et Android Auto de ce monde, ainsi qu’une prise de 400 watts à l’arrière-train pour charger ses outils… ou brancher son téléviseur écran géant 4K.
Car voyez-vous, Honda affirme que sa seconde tentative dans la chasse gardée américaine des camionnettes saura répondre aux attentes des travailleurs hors des chantiers de construction. Il est question d’activités de week-ends, de sorties en plein air et de style de vie active..
Ce qu’Autofocus en pense:
… mais c’est non seulement là de la belle bouillie de marketing, c’est oublier que pareille stratégie n’a guère fonctionné pour le premier Honda Ridgeline, à la dernière décennie. C’est également oublier que les champions de la catégorie répondent déjà à toutes ces attentes – et plus encore. Jugez par vous-mêmes: la meilleure année du Honda Ridgeline fut en 2006, avec 55 000 unités livrées au Canada et aux États-Unis.
Cette année-là, le Toyota Tacoma, peut-être le plus proche concurrent, s’écoulait en trois fois et demie plus d’exemplaires…