De grands (et moins grands) absents au salon de Détroit 2016

C’est en étant «plus sélectif» dans sa participation (ou non) aux salons automobiles et «plus présent dans d’autres événements afin de rejoindre d’autres cibles» que MINI, la division funky de BMW, explique son absence du North American International Auto Show 2016 – et, par le fait même, du salon de Genève, qui se déroulera en mars prochain.

Dommage, parce que les kiosques MINI, toujours bien ficelés, sont parmi les plus prisés des visiteurs et de l’objectif des photographes…

Joignant Jaguar/Land Rover et Tesla, voici donc un troisième constructeur qui «tire la plogue» sur le Salon de Détroit, dont l’ouverture au grand public est prévue pour le 16 janvier.

Les deux marques britanniques n’en seront pas à leur première absence, elles qui n’y étaient pas en 2012…

… alors que, mauvais timing s’il en est un, Land Rover raflait les honneurs du Meilleur camion de l’année avec son Range Rover Evoque.

Peut-être la décision a-t-elle un lien avec la rumeur de l’heure, qui veut que le duo Jaguar/Land Rover, sous la gouverne de l’indienne Tata, tente de se porter acquéreur du circuit de course F1 Silverstone avec l’intention d’y installer ses quartiers généraux, mais aussi un hôtel et un centre historique?

Tesla sera aussi absent de l’événement qui se déroule au Michigan, un état américain (parmi d’autres) qui lui refuse toujours le droit de vendre ses véhicules directement aux clients – lui qui n’a pas l’intention d’établir un réseau de concessionnaires.

Étrange, quand même, que Tesla ne profite pas de Détroit pour mousser son nouveau Tesla Model X auprès de quelque 6000 journalistes automobiles et des 800 000 visiteurs qui franchiront les tourniquets.

Cela dit, ces trois absences ne dépareront certainement pas le grand rendez-vous où seront quand même dévoilées de 40 à 50 nouveautés automobiles – à 90% des primeurs mondiales, soutient Max Muncey, porte-parole du NAIAS.

Déjà, l’espace libéré ces dernières heures par MINI a été redistribué à la compagnie-mère BMW, alors que celui devant être occupé par Tesla le sera plutôt par Aston Martin – qui effectue ainsi un retour après six ans d’absence.

Est-ce que les absents, comme dit l’adage, auront tort? Une chose est sûre: avec 167 721 unités vendues cette année par les quatre marques qui se désistent, soit moins de 1% d’un marché (américain et canadien) qui a (déjà) écoulé 17,6 millions véhicules, la défection ne devrait pas faire trop mal.

Surtout qu’on a déjà vu un salon de Détroit plus déserté que ça.

Rappelez-vous de Détroit 2009: au lendemain de la crise financière qui avait particulièrement touché l’industrie automobile, le géant Nissan/Infiniti n’était pas de la partie, non plus que les Porsche, Suzuki (aujourd’hui disparu), Mitsubishi, Rolls-Royce, Land Rover et Ferrari.

Les autres constructeurs qui s’y étaient pointés avaient grandement réduit leurs investissements – et la taille de leurs kiosques. Du coup, la porte s’était ouverte aux Morgan, Lotus, Fisker et… Tesla de ce monde.

Là où les salons automobiles en prennent davantage pour leur rhume, ces dernières années, c’est devant l’habitude qu’ont pris les constructeurs de dévoiler leurs primeurs mondiales AVANT leur déroulement.

Ainsi, Volvo a présenté hier sa nouvelle Volvo S90, alors que Chevrolet projette de montrer son électrique Chevrolet Bolt au Consumer Electronics Show de Las Vegas, la semaine précédant le salon de Détroit.