Regard automobile sur le World Press Photo 2016 à Montréal
Le World Press Photo 2016, c'est 82 951 clichés soumis par 5775 photographes provenant de 128 pays. Les 155 images sélectionnées et qui sont exposées au Marché Bon Secours, dans le Vieux Port de Montréal, sont regroupées en huit catégoies - nous permettant un tour du monde de tout ce qui a secoué notre planète à la dernière année.
Cette photo du Canadien Kevin Frayer (Getty Images) montre qu'encore aujourd'hui, les hommes ne l'ont pas facile aux environs d'une centrale à charbon de Datong, première région productrice chinoise de charbon avec 300 millions de tonnes par an. Du fait de la forte dépendance à l'énergie du charbon, la Chine serait responsable du tiers des émissions mondiales de CO2.
Le photographe Chen Jie a immortalisé ce trou béant pour le Beijing News - ou, si vous préférez, ce qui est resté après l'explosion de Tianjin d'août 2015, où 8000 véhicules ont brûlé. La catastrophe a endommagé 17 000 habitations, en plus de faire 170 victimes - dont 95 pompiers.
La photo de l'artiste Mary F. Calvert est chargée de sens: on y découvre l'incidence des agressions sexuelles contre les femmes dans les forces armées (américaines, ici). Les victimes de TSM - pour traumatisme sexuel militaire - ne sont pas toujours prises en charge par les programmes pour vétérans. Du coup, Darlene Matthews vit dans sa voiture depuis deux ans maintenant, dans l'attente d'un (bon) logement de la part du Ministère des Anciens Combattants.
Le photographe américain David Guttenfelder, qui bosse à la fois pour l'Associated Press, le New York Times et le National Geographic, se targue d'accès privilégiés en la Corée du Nord. Il a croqué sur le vif, au Palais des Écoliers Samjiyon, un étudiant en plein cours de conduite sur un simulateur de... tracteur.
L'Australien Daniel Berehulak a immortalisé, pour le New York Times, ces bornes pointant vers les grandes villes et les pays de par le monde. Comme quoi près des stations scientifiques de l'Antarctique, tout peut tenir sur un seul poteau...
Les décombres de Hamouria, après un énième bombardement le 9 décembre 2015, vues par le photographe syrien Sameer al-Doumy, de l'Agence France-Presse.
Et quatre jours plus tard, encore du pilonnage sur la même ville de cette région syrienne assiégée depuis 2013. Le raid aérien aura fait au moins 30 morts - et accentué les pénuries de nourriture et de fournitures médicales.
Plus près de chez nous, souvenir en image de Sylvain Bascaron, correspondant de Radio-Canada à Fort McMurray: «Cette photo a fait la une de presque tous les journaux du pays, écrit son auteur. Je me souviens de l'odeur de la fumée et de l'ampleur de la désolation.»
À la question: «Si vous receviez un milliard de dollars pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, qu'en feriez-vous?»...
... Jameel et sa soeur Salha répondent: «Nous aimerions vivre dans un vrai village bédouin traditionnel, avec toutes les facilités comme les routes, un centre de santé, des taxis, une garderie, une école, l'électricité et l'eau courante.»
Parce que le World Press recense les plus grands événements de la dernière année, voici quelques clichés du Suédois Magnus Wennman qui n'ont rien à voir avec l'auto... mais qui vous chamboulent l'âme: les enfants régufiés.
Mohammed, 13 ans, (ci-dessous) rêve de devenir architecte. Il aimait se promener à Alep et regarder les maisons. Rappelez-nous quel est cet imbécile qui veut devenir président américain à l'origine de cet infâme #WhatIsAleppo ?
La jeune Lamar, de Badgad, dort dans la forêt après deux tentatives de traversée en canot pneumatique depuis la Turquie. Lorsque sa famille a finalement atteint la frontière serbo-hongroise, elle l'a trouvée... close.
Walaa, qui n'a que cinq ans, vit dans un camp de réfugiés au Liban. Elle craint la nuit, parce que c'est à ce moment que les attaques avaient lieu, chez elle, à Alep.
Maman, merci pour cette belle visite et, surtout, merci de nous avoir mis au monde de ce côté-ci de la planète...