Le chauffe-bloc, votre meilleur ami
On ne s’en sort pas: le démarrage des véhicules par temps froid fait monter en flèche leur consommation de carburant.
C’est tout à fait logique: les organes mécaniques doivent trimer plus dur pour venir à bout d’une huile que le froid a épaissie. Et puisque le mélange carburant-air est plus riche du premier élément, la combustion est moins efficace.
Comment remédier à ce problème? Avec un chauffe-bloc.
En effet: le bon vieux block heater permet de démarrer nos moteurs à demi réchauffés. L’huile est alors d’une viscosité acceptable, les systèmes antipollution entrent plus vite en action, les mécaniques atteignent leur température optimale deux fois plus rapidement.
Conséquence: pour les 20 premiers kilomètres de parcours, les véhicules “réchauffés” consomment jusqu’à un tiers moins de carburant que ceux qui ne bénéficient pas des largesses d’un chauffe-bloc.
Vous avez bien lu: jusqu’à un tiers de moins de carburant consommé.
Au passage, votre habitable atteindra une température ambiante agréable deux fois plus vite que si votre voiture n’avait pas été branchée – sans compter que le dégivrage du pare-brise et des vitres s’effectuera plus rapidement.
Vous avez accès à une prise électrique sur votre lieu de travail? Super! “Rebranchez-vous” avant le retour à la maison et vous économiserez deux fois plutôt qu’une, ce jour-là.
CAA-Québec a par ailleurs découvert, lors de tests menés sur dynamomètre, que les véhicules “branchés” polluent beaucoup, beaucoup moins que ceux qui ne le sont pas: 15 fois moins en hydrocarbures, six fois moins en monoxyde de carbone et quatre fois moins en azote.
Notez qu’après une vingtaine de kilomètres, ces bénéfices attribuables au chauffe-moteur n’ont plus cours, puisque le véhicule se sera de toute façon réchauffé.
Quand même: à long terme, le chauffe-bloc, de par ses démarrages sans stress inapproprié sur le démarreur, se reflétera positivement sur la longévité des pièces mécaniques.
Sachez que les bénéfices du chauffe-moteur sont notables non seulement à des températures de -20 à -30 degrés Celsius, mais aussi à -5 degrés. Après tout, même à -1 degré Celsius, un verre d’eau qu’on laisse à l’extérieur pour la nuit se sera transformé en bloc de glace, le lendemain matin…
Une précision: le chauffe-bloc n’a pas besoin d’être en service toute la nuit. Même par très grand froid, nos moteurs ne se réchaufferont pas davantage après avoir été “branchés” trois ou quatre heures.
Pour éviter le gaspillage d’électricité, rien de mieux qu’un minuterie…
30 secondes, puis cinq kilomètres
On pense à tort que par un froid matin d’hiver, les moteurs qui viennent d’être démarrés ont besoin de tourner de longues minutes avant de pouvoir être mis en branle.
Erreur : de 30 à 60 secondes suffisent. Tout ralenti additionnel n’est que gaspillage de carburant et émanations inutiles de polluants.
D’ailleurs, voilà pourquoi les démarreurs à distance sont “environnementalement” déconseillés…
Il faut savoir que les moteurs qui tournent au ralenti, en plus de ne mener nulle part (!), n’opèrent pas à leur température optimale.
La meilleure façon de réchauffer les véhicules qui n’ont pas le bonheur de dormir dans un garage chauffé? Les conduire.
En effet, ce n’est qu’en roulant que se réchaufferont les roulements à bille des roues, la direction, la suspension, les éléments de transmission.
Ceci dit, pour éviter un trop grand stress avant que ces organes ne se soient réchauffés, évitez les grandes vitesses et les accélérations brusques, à tout le moins lors des cinq premiers kilomètres de parcours.
À bas les pneus sous-gonflés
En hiver, le mercure joue au yoyo. Rappelez-vous ces quelques degrés Celsius au-dessus de zéro lundi matin… et le beau -30 degrés du lendemain matin.
De telles variations influent sur les pneus, qui perdent alors régulièrement de leur pression: 1lb-po2 pour chaque chute de 6 degrés Celsius.
Voilà qui influe négativement sur leur aptitude à freiner, de même que sur leur durabilité. (Un pneu sous-gonflé de 6 lb-po2 verra sa durée de vie diminuer de 10 000 kilomètres, disent les experts.)
Surtout, les pneus sous-gonflé font augmenter la résistance au roulement, ce qui entraîne une surconsommation de carburant – jusqu’à 2% pour chaque pneu sous-gonflé de 4 lb-po2.
Selon l’Office de l’efficacité énergétique du Canada, les pneus sous-gonflés coûteraient inutilement aux automobilistes canadiens presque 400 millions de litres de carburant par année.
Le meilleur conseil à suivre? Vérifiez régulièrement (idéalement, à chaque importante baisse du mercure) que la pression soit à celle recommandée par le fabricant.
Même qu’afin de compenser les grandes chutes de température, CAA-Québec suggère d’ajouter de deux à quatre livres supplémentaires à la pression recommandée. (Attention cependant de ne pas dépasser la pression maximale, qui est inscrite sur le flanc du pneu.)
Vérifier ses pneumatiques en hiver n’est pas une sinécure. D’abord, vous devez le faire lorsqu’ils n’ont pas roulé depuis au moins quatre heures, sinon la lecture sera faussée. Par contre, mieux vaut s’abstenir de le faire à des températures de -10 degrés et plus froid, sinon leur valve risque de geler.
Petit truc d’ami pour vous faciliter l’opération: allez faire un tour dans les magasins à grandes surfaces et dégotez un de ces manomètres sophistiqués qui éclairent ce que vous faites, voire qui énoncent à voix haute la pression obtenue…
Mais encore…
Par temps froid, la consommation d’essence monte en flèche : parfois jusqu’à 50% de plus qu’en été pour un même court trajet. Ce carton de lait, en avez-vous vraiment besoin “là-là-là” ou peut-il attendre que vous ayez de toute façon à prendre la route pour vous rendre au boulot, le lendemain?
Les constructeurs automobiles font des pieds et des mains pour retrancher du poids à leurs véhicules. Et pour cause: chaque 45 kg de poids supplémentaire dans un véhicule en fait augmenter la consommation de 2%, dit l’Office de l’Efficacité énergétique.
Mais alors… que font ces lourds sacs de sable ou de sel dans votre coffre automobile? Pour circuler légalement au Québec entre le 15 décembre et le 15 mars, votre véhicule est nécessairement équipé de bons pneus d’hiver (obligatoires depuis l’hiver 2008). Vous ne devriez donc pas avoir besoin de ces charges supplémentaires pour en améliorer la traction, alors sortez-les moi du coffre.
Ça vaut pour l’hiver, tout comme ça vaut pour la belle saison: conserver sa voiture en santé mécanique est non seulement gage d’une bonne valeur de revente, mais aussi d’économies à la pompe.
De 15 à 20%, parfois plus encore, dit CAA-Québec.
Respectez-en le calendrier d’entretien (un filtre à air bouché peut signifier une surconsommation de 10%) et vérifiez régulièrement le niveau de ses liquides.
Un dernier conseil qui peut vous faire économiser 20% de carburant… sans même changer de véhicule: sur l’autoroute, roulez à 100km/h plutôt qu’à 120km/h.
Vous avez bien lu: en respectant les limites de vitesse autoroutières, vous vous épargnerez un plein d’essence sur cinq visites à la station service.
Et, qui sait, combien de contraventions pour excès de vitesse…