OPC: Consultez le bulletin de votre commerçant
Des 178 000 demandes de renseignement reçues au cours de la dernière année fiscale par l’organisme gouvernemental québécois, 7 % (soit 13 000 demandes) ont porté sur la vente d’automobiles usagées. C’est dire que le secteur de la voiture d’occasion occupe le second rang d’un tel palmarès négatif, tout juste derrière les télécommunications et la téléphonie cellulaire (8 %). Pour ceux que ça intéresse, le troisième rang est occupé par les biens et services liés à l’habitation (6 %) et le suivant, par la vente de meubles (4 %).
De quoi s’informent ou se plaignent les acheteurs d’automobiles usagées? De la qualité de la voiture et des services offerts par le commerçant avec qui ils ont fait affaire, mais aussi de pratiques commerciales utilisant la fausse représentation ou omettant d’importantes informations. Dans une moindre mesure, l’annulation du contrat peut aussi être au cœur du litige.
Lorsqu’il y a matière à monter un dossier, l’OPC seconde le consommateur dans la rédaction d’une plainte qui mène alors à une inscription contre le marchand visé. L’an dernier, 284 dossiers ont ainsi été traités dans le domaine de l’auto usagée. De ce nombre, près des deux tiers ont été « versés » au profil du commerçant, outil qui peut être consulté par le grand public sur le site de l’OPC (www.opc.gouv.qc.ca).
Le bulletin
Ce profil du commerçant est un peu le bulletin du marchand, où sont consignées les plaintes logées au cours des deux dernières années. Après ce laps de temps, les mauvaises notes sont effacées.
L’OPC inscrit aussi au profil du commerçant les infractions pour lesquelles il aurait été condamné – par exemple, pour avoir omis d’apposer l’étiquette prescrite par la loi sur ses véhicules d’occasion. Ces infractions, elles, demeurent au dossier pendant cinq ans.
Bref, le profil du commerçant aide le consommateur à s’informer sur le marchand avec lequel il s’apprête à transiger.
Un tel bulletin doit cependant être lu avec discernement. Certes, un commerçant qui enregistre un petit volume d’affaires, mais qui se retrouve avec un substantiel nombre de plaintes, peut perpétrer des pratiques commerciales douteuses. À l’opposé, un marchand pour qui aucune plainte n’est inscrite au profil n’est pas nécessairement un modèle de bonnes pratiques commerciales.
« Ce dont il faut surtout tenir compte, dit Réal Coallier, directeur du bureau Montréal/Laval/Montérégie pour l’OPC, c’est du nombre de plaintes résolues en faveur du consommateur. » Ainsi, un marchand qui transige beaucoup de véhicules usagés chaque année et qui se retrouve avec plusieurs plaintes à son profil n’est pas nécessairement un commerçant à problèmes si la plupart des plaintes ont été réglées à la satisfaction du client.
« D’un autre côté, dit encore M. Coallier, si profil du commerçant avec lequel vous vous apprêtez à transiger montre une cinquantaine de plaintes qui sont toutes non réglées, ça vous donne une bonne idée que si vous faites affaire avec ce marchand et qu’il y a un problème, vous ne réussirez pas à le régler, ce problème. »
Mieux vaut alors se tourner vers un autre marchand au bulletin plus reluisant…