Ne soyez pas le « cowboy » de la roulotte…
En effet, vous êtes-vous interrogé un instant sur les techniques de conduite à adopter lorsqu’on tire plus grand que de coutume?
Plus grand et plus lourd aussi, ce qui a son effet sur les distances de freinage. Voilà donc pourquoi il convient de maintenir un plus grand écart avec le véhicule qui précède. « En temps normal, nous incitons les automobilistes à conserver un intervalle de deux secondes avec le véhicule qui roule devant, dit Yvon Lapointe, directeur de la sécurité routière et de la recherche automobile au CAA.
Néanmoins, si vous tirez une remorque, nous vous suggérons un intervalle d’une seconde pour chaque trois mètres de longueur du convoi. L’ensemble véhicule-roulotte fait neuf mètres? Laissez trois secondes, au minium. Et plus encore, si les conditions routières se détériorent. »
La conduite courtoise requiert que vous facilitiez la tâche à ceux qui tentent de vous dépasser. S’il s’agit d’un poids lourd, vous serez peut-être victime de turbulences d’air. Tenez alors fermement le volant et accélérez légèrement. Évitez de freiner ou encore de corriger le volant trop sévèrement.
En descente ou en montée, la dynamique de votre convoi change drastiquement. « Il vous faut alors accepter de rouler plus lentement, quitte à rétrograder à plusieurs reprises, » conseille M. Lapointe.
Détail important : sur les véhicules à traction, évitez les montées de plus de 15%. Comme l’arrière est alourdi par le poids à tirer, les roues avant risquent de perdre leur adhérence et d’entraîner du sous-virage.
Surtout, en descente, n’oubliez pas cette charge supplémentaire qui pousse. « Abordez la côte lentement, comme le font les poids lourds, recommande M. Lapointe. Utilisez la compression pour ralentir votre vitesse, de manière à économiser les freins. Si ceux-ci chauffent trop, ils risquent d’être moins efficaces lorsque vous en aurez besoin... »
Les virages représentent un défi supplémentaire : « Vous tirez une longueur de plus, il vous faut donc amorcer les virages avec prudence. Vous aurez évidemment besoin de plus large pour éviter de monter sur les trottoirs ou encore d’endommager les véhicules stationnés aux environs. »
Bien sûr, vous aurez pris le soin d’installer de rétroviseurs spéciaux à votre véhicule haleur, de façon à bien voir au-delà de la roulotte. Toutefois, ne croyez pas que les manœuvres de recul seront facilitées pour autant. « La première règle est d’éviter la marche arrière, affirme M. Lapointe. Ne reculez que si toutes les autres possibilités, y compris faire le tour du pâté de maisons, ont été épuisées. »
Selon le directeur de la sécurité routière, trop de gens s’improvisent « experts » de la marche arrière lorsqu’ils remorquent une roulotte. « Il faut savoir que la vision est complètement nulle. Dites-vous que des camionneurs ont besoin de 45 heures de formation et de pratique pour arriver à exécuter semblable opération… »
Au lieu de vous faire le « cowboy » du recul, planifiez vos déplacements et stationnez-vous de façon à esquiver la marche arrière. N’hésitez pas à effectuer quelques détours; vous épargnerez tous les risques reliés à la manœuvre… et combien de grincements de dent!
Vous souhaitez réellement devenir un as de la « remorque »? Pourquoi pas une séance de perfectionnement à l’une des écoles de formation professionnelle en transport routier? « Deux petites heure de votre temps et une centaine de dollars suffiront afin d’aller chercher ce qu’il vous faut pour être sécuritaire, dit M. Lapointe. Ça vaut la peine et c’est rassurant. Le conseil s’applique aussi à ceux et celles qui envisagent piloter une caravane. »
Un dernier tuyau : conduire un véhicule qui tire une remorque s’avère plus épuisant qu’escompté. « Il vous faut constamment être attentif, davantage planifier vos virages, anticiper les montées et les descentes, dit M. Lapointe.
Lors de longs voyages, nous vous suggérons donc des arrêts fréquents, à toutes les 90 minutes par exemple. Prenez un café, buvez de l’eau, marchez quelques instants… C’est bon pour le corps et l’esprit. Sur la route, bien reposé, vous saurez vous montrer plus patient… »
La boîte de toit : attention!
Votre véhicule ne dispose pas suffisamment d’espace cargo? Vous songez à une boîte de toit? Quelques précautions s’imposent.
D’abord, assurez-vous de respecter les règles de poids et d’installation émises par le constructeur automobile (voir le manuel du propriétaire). Assurez-vous également que le tout soit solidement arrimé.
Lorsque vous prendrez le volant, souvenez vous que votre véhicule supporte soudainement quelques kilos de chargement de plus – que vous aurez pris soin de répartir également, les objets les plus lourds au centre.
Ces kilos, jumelés aux quelques centimètres supplémentaires en hauteur, viendront modifier le comportement du véhicule, notamment au niveau de son centre de gravité. L’effet se fera particulièrement sentir dans les courbes, que vous devrez amorcer avec prudence.
Surtout, n’oubliez pas ce qui se trouve sur le toit de votre véhicule lorsque vous entrez dans un stationnement souterrain ou tout autre endroit au plafond abaissé. Vos besoins en chargement se sont modifiés et vous n’avez plus besoin de cette boîte? Retirez-là. Sa résistance à l’air augmente inutilement votre consommation d’essence.