Les cinq plus grands conseils à suivre pour conduire en toute sécurité
La distraction au volant : un fléau sous-estimé
Le soleil brille, la route est dégagée… Bang, c’est l’accident. Collision inexplicable? La distraction au volant pourrait bien en être à l’origine.
Une étude réalisée sur une décennie par Transports Canada dévoile qu’étonnement, le trois quarts des accidents mortels (77%) surviennent par temps clair. Même que le deux tiers d’entre eux (66%) surviennent sur chaussée est sèche. Encore plus étonnant : les mois de juillet et d’août, et non ceux hivernaux, sont ceux qui enregistrent le plus grand nombre de collisions mortelles au pays.
Selon la Société de l’Assurance automobile du Québec, l’inattention serait le troisième plus grand tueur sur nos routes, avec 23% de toutes les collisions mortelles. Plusieurs facteurs sont sources de distraction : les enfants qui se querellent sur la banquette, le système de navigation que l’on essaie de programmer, le disque compact que l’on tente d’insérer dans la fente…
L’une des distractions les plus courantes demeure sans conteste le téléphone cellulaire. Aucune loi québécoise n’interdit son utilisation au volant, mais le bon sens commande de le fermer avant de prendre la route. Après tout, les boîtes vocales doivent bien servir à quelque chose…
Si d’autres passagers se trouvent à bord et que vous attendez un appel de la plus haute importance, pourquoi ne pas les laisser prendre le téléphone, ou encore le volant? Vous êtes seul dans l’habitacle? Choisissez un endroit sécuritaire pour vous garer, vous pourrez ainsi mener votre conversation en toute quiétude – et en toute sécurité.
Mieux encore : faites la guerre à la distraction et devenez cet automobiliste attentif qui, plutôt que de deviser au cellulaire, balaie du regard le paysage qui l’entoure. Ne soyez pas de ceux qui ne regardent qu’à quelques mètres de leur capot; repérer plutôt ce qui se trouve à plus d’un demi-kilomètre, soit l’équivalent d’un pâté de maison. Vous serez ainsi en mesure de percevoir un problème avant que celui-ci ne se transforme en catastrophe...
Une seconde peut tout changer…
Lors d’un accident, le conducteur moyen met 1,2 seconde à réagir. Pendant ce court laps de temps, il lui faut identifier la situation, décider de l’action à prendre – freiner brusquement, par exemple – et s’exécuter.
Malheureusement, encore beaucoup trop d’automobilistes s’assoient derrière le volant comme s’ils se trouvaient dans le confort de leur salon : le dossier bien incliné vers l’arrière, avec un ou deux doigt à peine posés sur le volant. La fameuse seconde de réaction, ils n’auront d’autre choix que de la consacrer à se redresser dans leur siège, à agripper plus fermement le volant, à tâtonner du pied à la recherche du frein…
Pierre Savoy, instructeur de conduite de performance depuis près d’un quart de siècle, soutient que si les conducteurs profitaient de cette toute petite seconde supplémentaire pour réagir, quatre collisions sur cinq pourraient être éludées. Une position de conduite dynamique, les deux mains sur le volant et le baquet bien redressé, peut donc sauver de précieux instants en situation d’urgence.
Autre conseil du « pro » de la conduite en cas d’accident : fixez la solution plutôt que le problème. « La meilleure chose est de ne pas regarder le problème, sinon vos mains manieront inévitablement le volant vers lui, » dit M. Savoy. Puisque les mains répondent automatiquement aux yeux, tournez donc ces derniers là où vous souhaitez vous diriger. Pas facile à accomplir en mode panique, voilà pourquoi il convient de pratiquer la technique en d’autres moments, régulièrement.
Vos pneus: comment vont-ils?
Avant de prendre la route, une inspection de routine peut révéler des pneus mal entretenus. Ceux-ci pourraient éclater et entraîner une perte de maîtrise de votre véhicule qui, dans le pire des cas, pourrait vous être fatale. Inspectez donc régulièrement vos pneumatiques afin d’y déceler fissures, corps étrangers ou encore les signes d’une usure inégale.
Pendant que vous y êtes, vérifiez-en la pression. Rappelez-vous : un pneu sous-gonflé est non seulement hasardeux, il se traduit par une mauvaise tenue de route, une consommation inutilement accrue de carburant et un usage prématurée du caoutchouc.
N’oubliez pas la trousse!
Un dernier conseil : conservez dans le coffre arrière de votre véhicule une trousse de survie et ce, même en période d’estivale. Cette trousse devrait comprendre boussole, fusées éclairantes, câbles de démarrage, cartes routières, papier essuie-tout, vêtements et chaussures de rechange, bidon supplémentaire de lave-glace, voire un extincteur.
N’oubliez pas les allumettes et la bougie – cette dernière devrait idéalement se trouver dans une boîte en fer-blanc, ce qui lui permettra non seulement d’éclairer, mais aussi de réchauffer, les mains ou une boisson.
Gardez aussi à portée de la main, par exemple dissimulée sous le siège du passager, une lampe de poche, une couverture (de préférence en matière plastique réfléchissante) et une trousse de premiers soins. Celle-ci devrait inclure de la gaze stérilisée, des pansements antiadhésifs, du sparadrap pour fixer les pansements, une pince à épiler, un manuel de premiers soins, des ciseaux, des épingles de sûreté, de l’alcool à friction et des serviettes nettoyantes.
Votre plus grande amie à bord…
Doit-on le répéter? La ceinture de sécurité est votre plus grande amie à bord d’une automobile. Son port diminue de trois à six fois les risques de mourir dans un accident de la route. En 2002, près de 40% des occupants qui ont perdu la vie dans une collision routière ne l’avaient pas bouclé…
Les coussins gonflables sont un autre atout de protection, à condition bien sûr qu’ils soient jumelés au port de la ceinture de sécurité. Comme ils se déploient à grande vitesse, mieux vaut ajuster votre siège de façon à laisser un avant-bras de distance entre vous et lui.
Parlant de vitesse, celle-ci est responsable de plus du tiers de toutes les mortalités automobiles.
C’est plus que les mortalités attribuables à l’alcool au volant.
Ralentir ne vous tuera pas – des études rapportent d’ailleurs que de rouler à 110 km/h dans une zone pourtant limitée à 90 km/h ne vous permettra de gagner que trois minutes sur un trajet de 30 kilomètres…
Bonne route !