Financement: Pour ou contre payer son "char" en sept ans?

Trucs et astuces
lundi, 27 août 2012
Avouez, vous avez sursauté à la lecture de notre titre. Et vous vous êtes demandé: "Un prêt automobile sur sept ans, est-ce que ça existe vraiment?" Oui, et chez de plus en plus de constructeurs. Mais... est-ce que ça vaut le coût?

"Non," dit CAA-Québec.

"Ça dépend," dit Éric Brassard, comptable agréé, planificateur financier et auteur du livre Finance au Volant.

Phénomène récent

Les prêts automobiles sur six ou sept ans sont un phénomène récent. Il faut dire qu'avec leur qualité et leur durabilité en hausse, les véhicules d'aujourd'hui se prêtent davantage que ceux d’hier à du financement sur 72 ou 84 mois. En début de cette année, on a même vu du financement sur 96 mois chez Fiat... C'est du huit ans, ça!

Pourquoi les constructeurs cherchent-ils à étirer la sauce si longtemps? Parce que ça réduit les mensualités. Et on le sait, les acheteurs ont tendance à ne considérer que le paiement mensuel…

Prenons l'exemple de la Hyundai Accent 2013 cinq portes. À la fin d'août, l'acheteur de la sous-compacte dans sa livrée de base (17 486,55$ avec taxes, transport et préparation inclus) qui souhaitait faire financer la voiture par son concessionnaire avait les choix suivants:

364$* pour 48 mois (taux de 0%)

298$ pour 60 mois (taux de 0,9%)

257$ pour 72 mois (taux de 1,9%)

229$ pour 84 mois (taux de 2,8%)

*Nous avons arrondis nos résultats au dollar près.

Les experts le disent et le répètent, il ne faut pas regarder que le paiement mensuel, il faut plutôt envisager l'ensemble de l'équation. Mais avouez: 229$ par mois, ça semble pas mal plus avantageux que 364$…

Dans le coin droit...

Ça ne l'est pas, dit toutefois CAA-Québec. En début d'année, l'Association s'est penchée sur la question, pour en venir à la conclusion que les consommateurs sont perdants avec un prêt automobile étiré sur six ou sept ans.

Surtout s'ils pensent revendre leur véhicule avant terme.

Et encore plus s'il s'agit d'un véhicule qui déprécie davantage que la moyenne (les voitures américaines, par exemple).

CAA-Québec explique sa position en faisant valoir que celui ou celle qui veut se départir de son véhicule au bout de quatre ans devra assumer une perte financière de plusieurs milliers de dollars.

Pourquoi? Parce que, dépréciation oblige, le véhicule vaudra moins sur le marché de l’usagé que la dette qu'il reste à payer.

Reprenons le cas de notre Hyundai Accent 2013: au bout de quatre ans, la voiture se vendrait sur le marché de l’usagé entre 4200$ et 5300$, selon son état et son kilométrage. C’est ce qu’estime Canadian Black Book (www.canadianblackbook.com), la référence canadienne en matière de valeurs de revente automobiles.

C’est dire que si l'acheteur avait choisi pour elle un terme de financement de sept ans (84 mois), il lui resterait quelque 7995$ à débourser pour régler son prêt (une fois les intérêts soustraits).

Dans le coin gauche...

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