Dispositifs antivol: choisissez le bon!

Trucs et astuces
mardi, 1 avril 2003
Quelque 263 millions de dollars: voilà ce qu’a coûté le vol automobile en 2000, au Québec. Imaginez un gros lot de cinq millions de dollars par semaine pendant un an... Cette somme faramineuse, vous la défrayez pourtant de votre poche, à raison de 10$ pour chaque 100$ versés à votre assureur.

Le vol automobile est un véritable fléau. Pour empêcher que votre véhicule ne figure parmi les 45 000 volés chaque année au Québec, rien ne vaut un dispositif antivol. Le coût d’une pareille protection varie de 20$ à 750$, en partie compensé par une réduction de votre prime d’assurance (jusqu’à 15%).

Il existe plusieurs types de systèmes antivol sur le marché. Mais parce qu’il existe différentes catégories de vol, aucun ne peut se targuer d’être efficace dans toutes les situations. Certains déjouent les voleurs sans expérience alors que d’autres s’adressent aux « professionnels ».

Lequel convient le mieux? Des experts ont fait enquête, sous la direction du Bureau d’assurance du Canada (BAC) et en collaboration avec le magazine Protégez-Vous. Voici ce qu’ils ont découvert.

Deux types de vols

Les « joyrides »: c’est ainsi que l’on surnomme les vols opportunistes. Ceux-ci sont commis par des malfaiteurs désireux d’effectuer une simple ballade à vos dépends, de relever un défi lancé par des individus peu recommandables ou encore d’utiliser un véhicule « anonyme » en vue d’un autre délit. Ces brigands sont généralement peu expérimentés et les véhicules qu’ils dérobent sont presque toujours retrouvés.

Malheureusement, la majorité des vols automobiles perpétrés au Québec le sont par des réseaux organisés - le 2e type de vols. Les véhicules ciblés sont récents, souvent de marques luxueuses.

Une fois volés, soit ils subissent une séance de maquillage et reçoivent une nouvelle identité, pour mieux être revendus; soit ils finissent en pièces détachées; soit encore ils sont exportés, dissimulés dans des conteneurs qui voguent vers l’Asie, l’Europe de l’Est, le Moyen-Orient.

Voilà pourquoi, dans la région montréalaise, un véhicule subtilisé sur deux n’est jamais retrouvé…

Cinq dispositifs antivol

D’abord, le bon vieux marquage des pièces. S’il n’empêche pas les méfaits opportunistes ou ceux destinés à l’exportation, il dissuade ceux commis pour la revente, du véhicule lui-même ou de ses pièces. Plutôt difficile, en effet, d’écouler une automobile dont les pièces, gravées, peuvent servir de preuves accusatrices…

Les constructeurs automobiles gravent bien quelques endroits stratégiques de leurs produits, mais c’est loin d’être suffisant. Dites-vous que plus les pièces marquées sont nombreuses, plus grande sera la protection.

Optez pour un marquage jumelé à une inscription dans une banque de données informatisée, à laquelle se réfèrent les corps policiers et les assureurs. Choisissez le jet de sable ou le burinage, plus résistants que l’acide chlorhydrique.

Les systèmes d’immobilisation électroniques (anti-démarreurs) coupent le démarrage, l’allumage et /ou l’alimentation en essence. Ils sont sans doute les protections les plus efficaces, tous types de vols confondus, lorsqu’ils neutralisent les trois circuits. Dans un cas comme dans l’autre, ils contribueraient à diminuer le coût du vol automobile de 30%, selon l’assureur Bélair.

Plusieurs constructeurs en équipent, de série, leurs véhicules. Ces dispositifs installés à l’usine coupent généralement deux circuits, parfois trois. Malheureusement, ils sont communs pour une même marque : une fois le mystère résolu, les cambrioleurs n’ont plus qu’à s’en donner à cœur joie…

Si vous optez pour un système d’immobilisation électronique en après-vente, demandez une installation personnalisée; plus dispendieuse, elle évite cependant le piège du désarmement relié aux clignotants ou au dégivreur, trop connu des malfaiteurs. Veillez également à ce que le dispositif soit bien dissimulé et que ses câbles soient identiques à ceux d’origine du véhicule. Le système choisi respecte-il les garanties de votre voiture? Renseignez-vous auprès du Centre d’information sur les véhicules du Canada (www.vicc.com).

Les systèmes d’alarme qui activent un signal sonore ou lumineux en cas d’intrusion sont de plus en plus sophistiqués : certains vont jusqu’à alerter le propriétaire par téléavertisseur.

Néanmoins, ils ne dissuadent guère les malfaiteurs expérimentés, qui savent trop bien les neutraliser. Ils ont déjà su repousser les voleurs en quête d’un « joyride » mais dans la jungle urbaine, de plus en plus rares sont ceux qui prêtent attention au bruit d’une alarme… Les experts suggèrent donc de ne pas trop investir dans ce type de protection.

Les systèmes d’immobilisation mécaniques, tels la barre de fer verrouillant le volant, ont le mérite d’être simples et peu coûteux. Ils ne rebutent pas les voleurs organisés, qui n’hésitent pas à scier le volant, mais repoussent efficacement les petits malotrus. Un seul ennui : ils demandent un effort d’installation chaque fois que vous quittez votre véhicule.

Les systèmes de repérage (Boomerang, Vigile) ne préviennent pas les vols; ils servent plutôt à localiser un véhicule APRÈS le méfait. Utilisant la technologie du sans fil et/ou du GPS (positionnement par satellite), ils coûtent cher – jusqu’à 750$, sans compter des frais mensuels – mais aident à démanteler des réseaux organisés.

Selon Bernard Tremblay, de chez Bélair, ces dispositifs ont contribué à la diminution du coût du vol automobile : de 20% en 2000, et d’un autre 15% en 2001. Certains assureurs en exigent l’installation dans les véhicules haut de gamme ou en demande.

Le hic : les «professionnels» n’ont pas tardé à trouver des trucs pour les déjouer. Conséquence: le taux de récupération a fondu comme neige au soleil. «De 80% qu’il était dans les deux premières années, le taux de récupération est passé à 50%, voire 40% depuis un an, rapporte M. Tremblay. Il commence à être difficile de justifier un tel investissement si celui-ci ne permet de retrouver qu’un véhicule sur deux.»

Pas de coup sûr

Un constat s’impose: aucun dispositif antivol n’arrive à protéger à coup sûr votre automobile. Si celle-ci est peu sollicitée par les cambrioleurs, les protections visuelles, sonores et d’immobilisations conviennent.

Afin de contrer les vols en réseaux, les experts recommandent plutôt le marquage de pièces. Enfin, les systèmes de repérage, pour les voitures et utilitaires de luxe, ont le mérite de permettre la récupération d’au moins un véhicule sur deux, alors que sans eux, la récupération aurait été nulle.

Mais rappelez-vous: un véhicule volé, puis retrouvé sur cinq découle de la négligence de son propriétaire, qui avait laissé les clés dans le contact ou n’en avait pas verrouillé les portières…


Les véhicules les plus volés au Québec (2001)
1) Hyundai Tiburon
2) Acura Integra
3) Hyundai Accent (2 portes)
4) Honda Civic Si
5) Hyundai Elantra
6) Chevrolet Cavalier Z24
7) Dodge Dakota (4RM)
8) Chevrolet / GMC Jimmy / Blazer (4 portes)
9) Honda Civic
10) Hyundai Accent (4 portes)

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