Comment se sauver de la coûteuse dépréciation
On dit que les véhicules qui quittent le concessionnaire perdent 20% de sa valeur. Au bout de trois ans, peut-être quatre ou cinq ans pour les modèles luxueux ou à la fiabilité légendaire, ils en auront perdu la moitié.
Autrement dit: la dépréciation, davantage que le prix d’achat, «est de loin le coût le plus important d’une voiture,» dit Éric Brassard, auteur du livre Finance au volant. Et ce, même si personne ne reçoit jamais une facture marquée: ‘Dépréciation’»
Pourtant, la dépréciation pour une petite voiture économique (Chevrolet Cobalt LT) qui roule annuellement 18 000km s’élève à 3628$ pour la première année. Celle pour une fourgonnette Dodge Grand Caravan s’établit à 5768$ (CAA-Québec, étude 2010 sur les coûts d’utilisation d’une automobile).
Étirer la sauce
La dépréciation est donc ce qui fait le plus mal au portefeuille de l’automobiliste, mais heureusement, il y a moyen de s’en sauver… un peu.
En effet, cette dépréciation sera moins coûteuse si elle est répartie sur un plus grand nombre d’années. Dans l’exemple mentionné ci-dessus, CAA-Québec supposait que les véhicules allaient être revendus après quatre années d’utilisation. Toutefois, si on les gardait pendant une dizaine d’années, leur dévaluation serait atténuée d’autant.
Ainsi, Dennis DesRosiers, de la firme DesRosiers Automotive Consultants, soutient qu’une voiture que l’on roule pendant dix ans « coûte », en dépréciation, à peine 37,14$ par millier de kilomètres parcourus.
C’est presque trois fois moins que pour une voiture qu’on ne roule que pendant trois ans (105,20$/1000km).
Toutes ne sont pas égales…
Toujours dans le but de réduire ses coûts en dépréciation, l’automobiliste a avantage à sélectionner une marque qui se dévalue plus lentement que les autres – la majorité des marques luxueuses ont la cote à ce sujet.
Et évidemment: «La dépréciation est généralement moindre chez les véhicules importés que chez les Trois Grands,» affirme M. DesRosiers. En effet, les voitures Honda et Toyota affichent une valeur de revente, après quatre ans, d’environ 15% au-dessus de la moyenne de l’industrie.
Acheter usagé
L’achat d’un véhicule usagé plutôt que d’un véhicule neuf s’avère une autre solution intéressante. De cette façon, la coûteuse dépréciation est assumée en grande partie par le premier propriétaire.
Attention, toutefois: «Pour qu’une voiture d’occasion soit vraiment économique, conclut Éric Brassard, il faut éviter les années de forte dépréciation. C’est-à-dire les quatre à cinq premières années pour les voitures de grande qualité, et les trois premières années pour les marques moins recherchées.»
Qu’on se rassure cependant quand à la durabilité des véhicules achetés d’occasion: rappelons qu’aujourd’hui, près de la moitié des voitures achetées neuves il y a 15 ans sont encore sur la route, comparativement à moins du tiers il y a dix ans.
C’est dire que les automobiles durent plus longtemps – raison de plus d’en atténuer encore davantage la dépréciation.