Cinq bonnes raisons de vous payer le chauffe-moteur
Le chauffe-moteur n'est pas un luxe en hiver, du moins pas au nord du 49e parallèle. De fait, en tenant compte des cinq raisons énumérées ci-dessous, les autorités canadiennes auraient tout intérêt à le rendre obligatoire sur tous les nouveaux véhicules.
Et ça presse...
Raison #1 : D'abord, pour... démarrer
On le sait, "brancher" sa voiture en hiver permet au véhicule de démarrer... alors que d'autres véhicules, non branchés, font bêtement la grève du froid.
Simplement dit, le chauffe-moteur permet de réchauffer les liquides, de sorte que les organes mécaniques peinent moins à besogner.
Attention: pas besoin de "brancher" sa voiture toute la nuit, dit CAA-Québec. L'Association a effectué les tests d'usage et soutient que seules trois heures avant le départ suffisent pour bien réchauffer le véhicule - ok, quatre heures, s'il fait vraiment très froid.
Mais dépassée cette période, la voiture ne se réchauffera pas davantage et l’électricité utilisée pour l'opération sera alors gaspillée. Oh, comme bien peu de gens veulent s'éveiller au milieu de la nuit pour brancher leur voiture, rien de mieux qu'une minuterie pour faire "la job".
Raison #2: pour... réchauffer
Second bénéfice du chauffe-moteur : le confort à bord. Il a été prouvé que de brancher un véhicule permet à son habitacle de se réchauffer presque deux fois plus rapidement.
Presque deux fois plus rapidement, c'est atteindre une température intérieure de 18 degrés Celsius en trois minutes et demie – comparativement à cinq minutes et demie pour la voiture qui n'a pas été branchée.
Deux minutes plus vite au chaud quand on se les gèle dehors, ça vaut son pesant d'or... Sans compter que le véhicule réchauffé gagne en rapidité de dégivrage et que son levier de transmission est plus vite facile à manier.
Raison #3: pour... l'environnement
L'environnement profite tout autant du chauffe-moteur. On l'a dit plus haut, les moteurs n'opèrent pas de façon optimale lors des démarrages à froid. Qui plus est, les systèmes d’échappement ne sont pas encore 100% fonctionnels, avec pour conséquence que la pollution alors émise est beaucoup plus importante que de coutume.
De combien? Lors d’essais sur dynamomètre, CAA-Québec a découvert que les voitures non branchées émettaient six fois plus de monoxyde de carbone et quatre fois plus d’azote que celles qui avaient été branchées.
Mais... vous n'avez pas besoin de connaître ces données pour vous convaincre du bien-fondé d'un chauffe-moteur. Vous n'avez qu'à humer les relents d'hydrocarbures qui flottent dans l'air lors des démarrages à froid...
Raison #4: pour... économiser
Au fil de ses expériences automobiles, CAA-Québec a également découvert qu'on peut économiser au moins un demi-réservoir d’essence par saison, uniquement en branchant son automobile les nuits où le mercure plonge sous le point de congélation. Au risque de nous répéter : une voiture que l'on branche est davantage prête à prendre la route — et à moins polluer — qu'une autre qu'on ne branche pas. C'est dire qu'aux premiers kilomètres de trajet, «la branchée» est toute disposée à consommer en moyenne 15 % de moins que «la non-branchée», dit CAA-Québec.
(Après plus ou moins vingt kilomètres, le bénéfice n'est plus significatif, puisque la voiture non branchée se sera de toute façon réchauffée. Sachez que pour les besoins de ce calcul, CAA-Québec a tenu compte du cout de l’électricité — environ 10 $ par hiver pour une petite voiture — et du cout du chauffe-moteur lui-même.)
Soulignons que 15 %, c'est une moyenne; chez certains véhicules, l'économie atteint les 33 %... De même, les automobilistes qui sont assez chanceux pour pouvoir brancher leur véhicule au travail réduisent leur consommation d’essence deux fois plutôt qu’une ce jour-là.
Raison #5 : pour... le long terme
Les démarrages par temps froid sont presque criminels pour les véhicules, dont les composantes sont alors mises à rude épreuve. Le fait de brancher sa voiture lui épargne donc, matin d'hiver après matin d'hiver, un grand stress mécanique. Et à long terme, ça fait une bonne différence.
Encore là, CAA-Québec a noté que ses remorqueuses branchées parcouraient jusqu’à 300 000 kilomètres avant de rendre l’âme, contre seulement 200 000 kilomètres pour celles qui n’avaient pas systématiquement été branchées.
Mieux encore : ces remorqueuses branchées nécessitaient des vidanges d’huile plus espacées et celles dotées d’un aide-mémoire électronique d’entretien voyaient leurs appels survenir à plus grand intervalle.
En chiffres
CAA-Québec estime que pour chaque tranche de 100 000 automobilistes de la Belle Province qui branchent leur véhicule ne serait-ce qu’un seul matin par hiver, les économies en carburant représentent l'équivalent d'un plein camion-citerne, soit 50 000 litres.