Boîtes de toit, roulottes et remorque: quand votre véhicule ne loge pas assez…
Bien sûr, vous pouvez toujours disposer certains effets à même le toit de votre véhicule, sanglés au porte-bagages, comme dans le bon vieux temps. Mais les intempéries de Mère Nature leur feront la vie dure et rien ne dit que vous aurez réellement fixé le tout solidement. Vous ne voulez pas gâcher votre voyage avec de constants arrêts sur l’accotement afin de consolider une énième fois un élastique récalcitrant, non?
Si vous ébauchez une grimace à cette dernière pensée, les boîtes de toit (les Thule et SportRack de ce monde) peuvent s’avérer une bonne solution. D’abord, bien installées (idéalement par le vendeur), elles n’abîment pas la peinture de votre véhicule. Et verrouillées, elles protègent leur contenu des âmes mal intentionnées.
Tout est dans le choix… et la modération
Les boîtes de toit fabriquées en plastique coûtent, à l’achat, moins cher que celles faites en polymère. Cependant, leur matériel peut se déformer avec la chaleur, ce qui peut à la longue en gêner la fermeture hermétique. Les boîtes en polymère sont évidemment plus dispendieuses à l’achat (250$ et plus), mais leur garantie est généreuse (généralement cinq ans) et elles peuvent durer une dizaine, voire une quinzaine d’années.
Un premier conseil : dans la mesure du possible, choisissez une boîte qui pourra s’installer au toit des futurs véhicules dont vous ferez l’acquisition. En effet, la longue boîte que vous sélectionnez pour votre berline risque fort d’empêcher l’ouverture du hayon si, un jour, elle est transférée à un utilitaire.
Parlant de longues boîtes : certaines peuvent nuire à la visibilité arrière du conducteur. Vrai qu’elles accueillent pas mal de marchandises, mais souvenez-vous : il y a une limite à surcharger le toit d’un véhicule.
Certes, les boîtes de toit peuvent accueillir jusqu’à 50 kilos de chargement (110 livres). Mais à cette capacité, il faut ajouter le poids de la boîte elle-même, et il se peut que le toit de votre véhicule ne veuille en accepter autant. Pour vous en assurer, consultez le manuel du propriétaire : il vous éclairera sur les recommandations du constructeur automobile quant à la capacité de charge maximale.
Oh, un truc, en passant : disposez vos objets lourds dans le coffre ou à l’arrière de votre véhicule, et destinez plutôt les objets légers, et idéalement encombrants, à votre boîte de toit. Agencez-les, à l’intérieur de la boîte, en « escalier » afin de bien en répartir le poids.
Attention sur la route… et dans les stationnements!
En conduite, vous risquez de ressentir la résistance au vent provoquée par votre nouvelle installation – de préférence, vous aurez choisi une boîte profilée, beaucoup plus aérodynamique qu’une boîte carrée.
Vous serez d’autant plus conscient de cette résistance au vent lors des visites à la station-service: votre véhicule aura plus soif que de coutume. Un conseil, alors : désinstallez la boîte de toit lorsque inutilisée. Votre consommation d’essence réduite vous le rendra bien.
Une boîte sur le toit peut entraîner, en route, une conduite légèrement modifiée. Ne vous laissez donc pas surprendre par un centre de gravité affecté par ce poids supplémentaire. De même, à l’entrée des stationnements souterrains ou en étage, rappelez-vous que vous occupez quelques centimètres de plus en hauteur…
Avant le grand départ, il n’est pas tout de charger sa boîte de toit – un exercice que vous aurez d’ailleurs pratiqué au préalable, question de vous assurez que tout trouve à se loger, sans surcharge. Il convient également de procéder à quelques vérifications mécaniques toutes simples.
Parce que votre véhicule transportera non seulement votre lot de bagages, mais aussi toute la maisonnée, il lui faudra notamment compter sur une pression des pneus adéquate. Encore là, le bon vieux manuel du propriétaire peut vous informer.
Remorque ou roulotte : suivez les règles!
La boîte de toit ne suffit pas à contenir tous vos effets et vous optez pour une remorque? Ou encore, vous devez tirer une roulotte? À nouveau, quelques précautions s’imposent.
Bien sûr, vous aurez fait appel à un spécialiste afin de dénicher le système d’ancrage qui fera bon ménage avec votre véhicule. Selon leur poids, il existe quatre classes de remorques au Québec et chacune doit trouver un attelage de capacité correspondante.
Certes, vous savez qu’en général, la remorque – et son contenu! – doivent peser, au maximum, moitié moins que le poids de votre véhicule. Vérifiez néanmoins avec le manuel du propriétaire quelle est la capacité exacte de remorquage de votre véhicule. Souvenez-vous que celle-ci se réduit proportionnellement à mesure que votre véhicule s’emplit de passagers et de bagages.
L’ensemble à tracter est plus lourd que ce qui est recommandé par le constructeur? Ne vous y risquez pas. En fait, n’y pensez même pas. D’une part, le groupe motopropulseur de votre véhicule ne fournira pas à la demande et certains de ses éléments mécaniques, comme la suspension et les freins, pourraient être irréversiblement endommagés. D’autre part, advenant une collision, la structure de l’automobile ne survivra pas à tout ce poids qui la heurtera par derrière – les risques de blessures augmenteront d’autant pour les occupants.
Vous ne parvenez pas à estimer avec précision le poids de la remorque, de votre véhicule… ou des deux? Faites un saut à l’un des postes de balance publique, situés en bordure des autoroutes. Lorsqu’en activité, ces postes offrent gratuitement aux automobilistes la pesée de leur véhicule.
Bien sûr, vous savez que tout ce qui se trouve dans la remorque doit être solidement fixé, y compris les bâches et les sangles de retenue elles-mêmes. Pensez à disposer 60% du poids dans la moitié avant de la remorque et à répartir équitablement l’ensemble des deux côtés.
A-t-on besoin de rappeler que le Code de la sécurité routière au Québec interdit le transport de personnes dans les remorques?
Conduite et règlements
Ce même Code de la sécurité routière oblige l’assistance de freins indépendants pour toute remorque dont la masse (incluant sa charge) dépasse les 1300 kilos (2800 livres). CAA-Québec se fait encore plus prudent et recommande que les remorques dont le poids est supérieur à 1000 kilos (2200 livres) soient équipées de leur propre système de freinage.
Ce dernier dispositif de freinage n’est pas obligatoire? Le Code de la sécurité routière impose néanmoins un dispositif de retenue supplémentaire, qui vient seconder le système d’ancrage principal.
L’idéal, dit CAA-Québec : deux chaînes croisées sous l’attelage, de façon à maintenir ce dernier à niveau s’il venait qu’à se déboîter – et qui aidera la remorque à conserver sa direction. Notez que ces chaînes doivent être solidement fixées à la remorque et au véhicule – de grâce, pas au pare-chocs!
Un autre point : l’immatriculation et la signalisation. Sachez que toute remorque qui circule au Québec doit être immatriculée. Elle doit aussi exhiber son lot de feux de positions et de freinage, de clignotants et de réflecteurs. Le règlement dans le détail est disponible sur le site Internet de la Société de l’assurance automobile du Québec.
Avant votre première escapade avec remorque, tentez quelques manœuvres de pratique, question de vous familiariser avec la conduite… et le recul. L’occasion vous permettra d’ajuster les rétroviseurs de votre véhicule pour la meilleure vision possible – vous découvrirez sans doute que des rétroviseurs supplémentaires sont nécessaires, ne manquez pas d’y remédier.
Aussi, portez une attention soutenue à la condition mécanique de votre véhicule. Logiquement, en situation de remorquage, celui-ci sera sollicité plus qu’à l’habitude. Ses freins et son système de refroidissement doivent donc être en excellente condition, et ses liquides à niveau.
En route, souvenez-vous de tout ce poids qui vous suit et adaptez votre conduite en conséquence. Entre autres, prévoyez des distances de freinage plus généreuses. Aussi, gardez un œil vigilant sur l’indicateur de température du moteur. Au moindre signe de surchauffe, corrigez ou faites immédiatement corriger le problème. Sinon, de coûteux pépins mécaniques risquent de vous attendre dans le détour!
Petit détail : les constructeurs ne recommandent pas de remorquer avec un véhicule neuf. Mieux vaut attendre la fin de la période de rodage ou, mieux encore, la première vidange d’huile. Par la suite, les premières séances de remorquage devraient s’effectuer à une vitesse ne dépassant pas les 80km/h.
Enfin, à chaque départ, inspectez le système d’attache de votre remorque. Vous êtes certain de bien l’avoir fixé? Sans doute. Mais rien ne vous dit si des éléments ne se sont pas relâchés ou si, entre temps, quelqu’un n’a pas tripoté l’installation…