Weird Cars de Banovsky: chaque matin apporte sa bizarrerie

Nouvelles
jeudi, 18 décembre 2014
Il y en a qui se lèvent à 6h am pour visiter le gym avant le bureau. Et il y en un - l'Ontarien Michael Banovsky - qui se lève aux aurores pour redonner vie, par l'écriture, aux véhicules les plus bizarres qui soient.

Le Checker Aerobus de 1962 et ses huit portières;

La Davis Divan des années 1940 qui portait si bien son nom, merci à sa banquette avant à quatre places;

La Citroën Kar-A-Sutra de 1972, pour laquelle, si vous le permettez, on n’ira pas jusqu’à vérifier si, elle aussi, portait bien son nom;

Des voitures trop d’avant leur temps ou des innovations sans lendemain, voilà le genre de scoops automobiles que Michael Banovsky aime déterrer.

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On pourrait croire qu’une telle passion pour les étrangetés automobiles, qui n’ont fait que passer au siècle dernier, soit l’apanage d’un historien vieillissant, au regard perçant des lunettes à la “professeur Tournesol” qui chevauchent une barbe en fouillis de poivre et sel.

On pourrait même s’imaginer le bonhomme enseveli dans une bibliothèque poussiéreuse, foisonnant de vieux bouquins retraçant un passé automobile révolu.

Que non: Michael Banovsky n’a que 30 ans, travaille en marketing numérique et lorsqu’on l’attrape au téléphone, par une belle fin d’après-midi de dimanche, il musarde dans sa cuisine, à concocter un chili pour Kayleigh, sa douce.

Pas de bouquins poussiéreux pour lui. Plutôt, un ordinateur lié aux secrets que “l’autoroute de l’information” veut bien livrer.

Et pour Michael Banovsky, ces secrets ont tous le même thème: les véhicules étranges. D’ailleurs, Weird Cars est le titre du livre qu’il vient de lancer en support électronique chez Amazon.ca pour la modique somme de… 5$US.

Une copie “papier” sera prête peu après Noël et sera disponible auprès du même distributeur, pour 15$US.

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Redonner vie aux vestiges à quatre roues

On s’en doute, Michael Banovsky est un fanatique de la voiture. Aux dires de ses parents, le premier mot qu’il a prononcé a été: car (auto, en anglais).

Mais alors que la plupart de ses congénères n’en ont que pour les grands classiques, Banovsky, lui, se passionne pour les rares modèles qui n’ont jamais eu voix au chapitre.

Ces vestiges sur quatre roues n’ayant souvent jamais connu la gloire, il veut leur rendre hommage et les empêcher de sombrer dans l’oubli collectif, une menace bien réelle en cette ère du numérique.

Banovsky a un faible tout particulier pour les sportives – les européennes, qui plus est. D’ailleurs, son garage est actuellement occupé par une Fiat Abarth 500, une vieille Volvo 740 turbo 1990 et une Porsche 914 1973. Lorsqu’on lui demande quelle voiture il rêve d’ajouter à sa collection, il réplique: “Celle-là, elle n’a peut-être pas encore été créée.”

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Diplômé en journalisme du Centennial College de Toronto, il n’a pas fait long feu comme chroniqueur automobile (jusqu’en septembre dernier, il était le rédacteur en chef du pendant anglophone d’Autofocus). C’est que le métier l’a rapidement ennuyé:

“Trop souvent, les nouveaux véhicules diffèrent autant les uns des autres que les manières chez des jumeaux identiques. Mon intérêt réside plutôt dans les échecs, les curiosités et les idées automobiles qui n’ont jamais vu le jour. C’est beaucoup plus satisfaisant que de rédiger sur les nouveaux pare-chocs ou les améliorations d’un système d’info-divertissement!”

Tout à fait d’accord, Michael, tout à fait d’accord.

Une révélation automobile chaque matin

Le 22 avril dernier, Banovsky s’est lancé: il s’est donné pour défi personnel d’écrire un Banovsky’s Car of the Day (#bcotd pour faire court) chaque jour de la semaine – du 7 sur 7, s’il vous plaît. Dès que son topo est complété, il l’achemine sur le champ, tout frais tout chaud, par simple envoi courriel, à de tout aussi passionnés que lui.

Au départ, Banovsky s’attendait à… de fait, il ne s’attendait à rien. Juste à se faire plaisir. Sauf que rapidement, le nombre d’inscriptions à son courriel quotidien est grimpé à un millier d’abonnés qui, provenant des quatre coins, participent depuis à son aventure quotidienne.

Au-delà de l’enthousiasme, ce défi personnel requiert une persévérance et un engagement de la part d’un auteur qui, de surcroît, occupe un poste à temps plein en marketing numérique. D’abord, il lui faut chercher – et trouver une bizarrerie automobile, pour laquelle il lui faut ensuite dégoter un minimum d’infos.

Il s’impose ensuite d’ajouter aux spécifications techniques de joyeux traits d’humour, par exemple en comparant la Pontiac Pursuit à un… test de grossesse. Enfin, il lui faut lier le tout à quelques photos d’assez bonne résolution, une tâche évidemment ardue, puisque la plupart des “vedettes du jour” sont nées bien avant l’Internet.

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À tous les matins que le Bon Dieu amène, Banovsky donc s’éveille aux aurores, s’installe à son clavier et, sans aucune promesse monétaire en bout de piste, potasse une dizaine de paragraphes historiquement épicés sur…

  • … la Lamborghini Countach Evolutionne 1987, première voiture à exhiber (dans tous les sens du terme) un châssis en fibre de carbone, merci à un certain Horacio Pagani. Malheureusement, le seul et unique exemplaire du prototype a été utilisé pour tester la solidité de la matière en cas de collision.
  • … la Dubonnet Dolphin 1936, enfantée par André, l’un des héritiers des apéritifs français du même nom. Avide d’en voir le design adopté par GM ou Ford, Dubonnet avait fait transporter sa création jusqu’à Détroit, mais les géants américains n’ont montré aucun intérêt. À ce jour, on ne sait toujours pas ce qu’il est advenu du seul et unique exemplaire à avoir été conçu.
  • … la Giocattolo Group B 1986 qui, malgré sa résonance italienne (le vocable signifie “jouet” dans la langue de Dante), est le fruit conjugué en à peine 15 unités d’un grand rêve australien. Plus précisément: le rêve d’un millionnaire australien qui a pensé intégrer, au coffre d’outils, une flasque d’alcool. Rien de mieux pour prendre la panne du bon côté en attendant les réparateurs, non?

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Des histoires sans fin

Certes, quand on tente de compresser en une petite heure, un boulot de rédaction qui devrait normalement nécessiter trois fois, sinon quatre fois plus de temps, on risque les oublis, voire les erreurs factuelles.

Mais justement: “Je ne cherche pas à devenir l’expert mondial, par exemple, du Quasar Unipower,” confie Banovsky. Plutôt, il dit s’en remettre à ses lecteurs pour souligner ses méprises et, mieux encore, compléter l’information. “La beauté du web, dit-il encore, c’est que l’histoire n’est jamais terminée; on peut toujours rajouter ici une info, là un détail.”

Depuis qu’il s’est lancé en avril, Banovsky a sondé le passé automobile – vous savez, celui-là même où l’on croyait que les voitures allaient voler en l’an 2000? – pour en rapporter près de 250 croustillants témoignages.

Et ça continue, jour après jour: l’espagnole Biscúter Pegasin de 1957, la Diamond T Doodlebug de 1933, la Saab EV-1 des années 1980, l’Universelle de GMC, sorte de véhicule de livraison conçu pour les célèbres Motorama des années 1950, voire la Rinspeed Tatooo – oui, oui, avec trois “o”…

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