Vous dites : “Bah, ce ne sont que des promesses, on verra quand ça sera”?

Des petites nouvelles pour vous: la production de la Volkswagen XL1, avec ses portières qui s’ouvrent à la Lamborghini, ses airs de première Honda Insight et ses jantes à la Kia, a déjà débuté il y a quelques jours.

Du coup, la petite deux places à propulsion peut se targuer d’être devenue la voiture la plus aérodynamique jamais produite de série.

Oui, oui: son 0,189cx est le plus bas coefficient de traînée de toute l’industrie automobile, à ce jour du moins.

Même l’étrangoïde Mercedes Bionic Concept 2005 n’a pu faire mieux, en dépit du fait qu’il n’était qu’un prototype, donc pas destiné aux chaînes de montage.

Aux côtés de la Porsche Boxster

Justement, parlant de chaînes de montage: ce sont celles d’Osnabrück, dans le nord de l’Allemagne, là où sont également assemblées les Porsche Boxster et Golf Cabrio, qui ont commencé à donner naissance à la Volkswagen XL1 il y a quelques jours à peine.

Mais pas en grande quantité, on s’en doute: que 250 exemplaires, réservés à des marchés très sélects en Europe.

Rien pour l’Asie, encore moins pour l’Amérique.

Et même si vous résidiez en Angleterre, en France, en Allemagne ou en Suisse, vous n’auriez pas plus l’occasion de faire l’acquisition d’une Volkswagen XL1: celle-ci sera offerte en location seulement, à des consommateurs triés sur le volet.

Un seul litre pour 100km

La première fois que l’on a entendu parler du projet “1-Litre” de Volkswagen, c’était en 2002.

Le grand patron Ferdinand Piech s’était amené à l’assemblée générale des actionnaires à bord du prototype, assurant que le constructeur réussirait à produire une voiture qui ne consomme qu’un litre de carburant par 100km parcourus.

Car voyez-vous, “1-Litre” ne désigne pas, ici, la cylindrée du moteur diesel – au demeurant, un quatre cylindres TDI de 1,6L qu’on a… coupé en deux, pour accoucher d’un tout petit deux cylindres TDI de 0,8 litre.

Au contraire, avec la désignation “XL1”, on veut souligner l’intense frugalité de l’hybride branchée qui, si elle s’amenait de ce côté-ci de l’Atlantique pour rouler les 100 kilomètres qui séparent de Sainte-Agathe-des-Monts à Montréal, n’exigerait qu’à peine un litre de diesel;

De Cornwall à Ottawa, qu’un litre de diesel;

De Drummondville à Shawinigan, qu’un litre de diesel;

De Québec à Saint-George de Beauce; qu’un litre de diesel;

De Matane à… bon, vous avez compris.

Pour la précision, mentionnons que ces dernières semaines, le litre de diesel au Québec se détaillait autour des 1,35$.

Sortez le “power bras”

Il aura fallu une décennie et beaucoup, beaucoup de percées technologiques, notamment en motorisations hybrides et en méthodes de fabrication, pour passer du projet L1 à la réalité.

Car cette réalité sur quatre roues se devait de passer par la fibre de carbone, question de faire la guerre au poids, principal ennemi de la frugalité en carburant.

De la fibre de carbone pour la Volkswagen XL1 donc, non seulement pour sa carrosserie (comme pour la BMW i3 électrique), mais aussi pour son châssis.

De fait, la cellule monocoque de la voiture a été développée d’une seule pièce et cet exploit, on le doit à l’australienne Carbo Tech, qui a participé à pareil système pour les super-sportives McLaren MP4-12C et Lamborghini Aventador.

Ajoutez des roues de magnésium (un autre matériau ultra-léger), puis retirez les rétroviseurs et remplacez-les par des caméras, contribuant davantage à l’aérodynamisme;

Et pour retrancher encore plus de poids, faites la passe sur les assistances à la direction et au freinage (sachez que la seule voiture que votre soussignée a conduite sans “power brake” et “power steering”, au cours des 15 dernières années, c’était la Tata Nano!)…

… et vous obtenez un coupé deux places qui ne pèse que 795 kg, avec à peine un quart de ce poids en acier.

Notez que le prototype de la Volkswagen XL1, dévoilé en 2011 au Qatar (un membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole…!), pesait deux fois moins.

Mais pour la variante de production, on ne pouvait passer outre les équipements de sécurité et de confort nécessaires à “rendre la voiture acceptable au quotidien”, ont dit les grands bonzes allemands.

D’où les “quelques” kilos en sus, versus la voiture-concept, mais quand même: la Volkswagen XL1, en dépit de ses batteries qui constituent le quart de son poids, pèse moins qu’une Smart Fortwo non électrique…

Un bolide? Pas si tant!

Si on vous dit poids plume; motorisations diesel et électrique envoyant 103 lb-pi de couple aux roues arrière; très moderne boîte à double embrayage de sept rapports; carrosserie la plus aérodynamique jamais produite de toute l’histoire automobile…

… vous pensez sûrement : “Waow, quel bolide!”

Mais “bolide”, la Volkswagen XL1 n’est pas vraiment. Avec sa motorisation qui totalise tout juste 68 chevaux, elle exécute le 0-100km/h en… 12,7 secondes.

Même les voitures sous-compactes sont plus rapides que ça.

De fait, sur sa seule énergie électrique puisée à même ses 5kW de batteries, l’hybride n’accepte de rouler qu’à une vitesse maximale de 82km/h et ce, pour moins d’une cinquantaine de kilomètres.

Heureusement, le trajet ne prend pas fin avec l’autonomie électrique. Le réservoir de 10 litres de diesel est alors appelé à la rescousse pour que celle, plus petite qu’une Volkswagen Golf et plus basse qu’une Porsche Boxster, puisse poursuive sur sa lancée… moyennant un très frugal 2L/100km.