Véhicules moins gourmands: Pari tenu!

Nouvelles
vendredi, 15 mars 2013
Les constructeurs automobiles disaient que c'était impossible… mais ils ont pourtant réussi: la courbe « consommation » de leurs véhicules a fortement diminué ces sept dernières années. Sans pour autant tout sacrifier sur l'autel du rendement énergétique.

Depuis 1975, l'Agence américaine pour la protection de l’environnement (EPA) analyse religieusement les statistiques de consommation automobile. Son dernier rapport "Light-duty automotive technology, carbon dioxide emissions and fuel economy trends: 1975 through 2011" révèle que même s’ils aussi lourds et presque deux fois plus puissants qu'il y a 35 ans, les véhicules d’aujourd’hui sont… presque deux fois moins gourmands en carburant.

En effet: alors que la consommation moyenne des véhicules neufs vendus en 1975 (aux États-Unis) était de 13,1m/g (soit 18L/100km), ceux vendus en 2010 (derniers chiffres officiels) auront permis d'établir un record de frugalité avec leur moyenne de 22,6m/g (soit 10,4L/100km).*

Dit plus simplement: la flotte de véhicules neufs vendus chez nos voisins du sud n'aura jamais été aussi éco-énergétique qu'en 2010. Une bien bonne nouvelle, quoi.

Contre toutes attentes
Pour ce, il faut évidemment remercier les normes gouvernementales de plus en plus strictes, mais également les automobilistes qui décrient le prix galopant du carburant.

Pourtant, au tournant du nouveau millénaire, les constructeurs automobiles soutenaient dur comme fer qu'ils ne pourraient respecter les standards de consommation imposés. Du moins, pas sans augmenter drastiquement le prix de leurs véhicules - de plusieurs milliers dollars, avait même menacé Bob Lutz, alors grand manitou de GM.

Eh bien, la catastrophe n'a pas eu lieu.

Même que les véhicules sont de mieux en mieux équipés, tant en termes de sécurité, de confort que de technologies. Et ils produisent bien davantage de puissance qu'il y a trois décennies et demie – avec en moyenne 214 chevaux sous leur capot, contre 137 chevaux en 1975.

Derrière ce record de frugalité...
Rendons à César ce qui lui appartient – c’est-à-dire tout le mérite des découvertes qui ont permis, pour 2010, un record de frugalité en 35 ans de statistiques.

Car ce sont les constructeurs automobiles qui ont mis au point des technologiques permettant, d’abord, de réduire le poids moyen de leurs véhicules. Merci notamment aux matériaux plus légers, nos automobiles d’aujourd’hui pèsent en moyenne 26 kilos de moins que celles de 1975 (1819 kilos contre 1845 kilos).

Et c’est en dépit de tous ces équipements additionnels qui montent à bord - pensez-y, un moment: ça n’existe plus, un véhicule sans direction assistée, sans freins ABS, sans contrôle de stabilité, voire… sans système audio.

Il y a aussi ces dispositifs de désactivation des cylindres, d’injection directe, ces turbos et ces nouvelles transmissions à variation continue qui aident à la cause. Presque des inconnues il y a une décennie, ces technologiques équipent aujourd’hui jusqu’à… un véhicule sur dix.

Et elles se démocratisent à la vitesse grand V.

Par ailleurs, les moteurs V8 qui propulsaient les deux tiers des véhicules en 1975 sont pratiquement en voie d’extinction: ils ne propulsent plus qu’un véhicule sur dix. À l’opposé, les moteurs quatre cylindres, qui ne dotaient qu’un véhicule sur cinq il y a trois décennies et demie, se retrouvent aujourd’hui dans un véhicule sur deux… y compris dans de nombreux utilitaires - vous savez, ces camions qu’on a longtemps considérés comme de grands gourmands...

Les voitures hybrides ? Absentes des radars dans les années 1990, elles représentent presque 4% de tous les véhicules neufs vendus en 2010. Et c’est sans compter ces hybrides rechargeables et ces voitures électriques qui, pour le moment, sont écoulées en si petite quantité qu’elles ne sont pas (encore) prises en compte dans le rapport de l’EPA.

Rappelons que l’administration Obama a fixé à 54.5m/g (4,3L/100km) la moyenne de consommation en carburant qui devra être respectée en 2025.

*Ces moyennes sont "ajustées", c’est-à-dire qu’elles ont été obtenues par la méthodologie américaine du test cinq cycles. Ces résultats de consommation sont généralement 25% plus élevés (et donc plus près de la réalité) que l'ancienne méthodologie du test deux cycles (toujours utilisée au Canada).

EN VRAC:
Entre 1987 et 2004, la courbe de consommation moyenne pour les véhicules neufs vendus aux États-Unis a été – malheureusement – ascendante. L’une des principales raisons expliquant cette détérioration de l’économie d’essence réside dans le gain en popularité des utilitaires. La vapeur se renverse ces sept dernières années, avec une consommation moyenne qui a depuis chuté de 17%.

EN VRAC:
Les véhicules d'aujourd'hui effectuent le 0-60m/h (en moyenne) sous les dix secondes. C'est quatre secondes de moins qu’il y a trois décennies et demie.

TABLEAU
En moyenne – de 1975 à aujourd’hui*
                                                    1975              2004                 2010
Économie d’essence            18L/100km    12,2L/100km    10,4L/100km
(en m/g:)                                  13,1m/g          19,3m/g             22,6m/g
Poids des véhicules                1845kg           1869kg             1819kg
Puissance                             137 chevaux    211 chevaux    214 chevaux
0-60m/h                             14,1 secondes    9,9 secondes    9,6 secondes
Moteurs quatre cylindres             20%                28%                  50%
Moteurs V8                                  62%                24%                  14%
Désactivation des cylindres          -                       -                        6%
Injection directe                            -                       -                        8%
Transmissions CVT                      -                      1%                   11%
Hybrides                                       -                    0,5%                    4%
Diesel                                        0,2%                 0,1%                 0,7%


Source: "Light-Duty automotive technology, carbon dioxide emissions and fuel, economy trends: 1975 through 2011" – EPA. (NDLR : les données 2011 étant des prédictions, nous nous sommes concentrés sur les valeurs réelles de 2010).

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