L’an dernier, à pareil moment, la Mecque nord-américaine de l’automobile accueillait la Tesla Model X, sous sa robe de prototype.

Logiquement, donc, en cette ouverture 2014 du plus important salon de l’auto du continent, on s’attendait à voir la variante de production.

Même qu’on était tout fin prêts à vous jaser de cette espèce de berline-multisegment-crosstour (?) à trois rangées, aux portières à la “Back to the future” et à la traction intégrale qui, selon les promesses du constructeur, pourrait engloutir le 0-60 m/h en moins de cinq secondes.

(C’est une demi-seconde plus vite que pour la Mercedes Classe G AMG, ça…).

Que non: au (petit) stand de Tesla Motors, pas de véhicule dissimulé sous la couverte. Qu’un minuscule podium tapissé, où le vice-président des ventes mondiales, Jérôme Guillen, est venu discourir de “bonnes nouvelles”.

Ces bonnes nouvelles, les voici en rafale:

  • L’année 2013 a vu la livraison de 22 300 Tesla Model S. Uniquement au dernier trimestre, 6900 unités ont été livrées, 20% de plus qu’anticipé. Du coup, le prix des actions de l’entreprise californienne s’est envolé de 16% sur le Nasdaq;
  • En Norvège, deuxième marché en importance pour la marque après l’Amérique du Nord, la Tesla Model S a supplanté la… Volkswagen Golf (!) au chapitre de la voiture la plus vendue. Étonnant? Il faut cependant savoir que c’était en septembre dernier – moment des premières livraisons de Tesla Model S au pays des Vickings…;
  • À date, quelque 25 000 Tesla Model S ont déjà parcouru 275 millions de kilomètres;
  • Et à ce jour, aucun accident entraînant un décès, ni même de blessés graves n’a été consigné. Certes: “Cette situation est appelée à changer, avec le nombre croissant de nos voitures sur les routes,” a dit Jérôme Guillen.

Ceci dit, même au nom de la gloire, il est évident que personne n’espère devenir la première victime d’une collision en Tesla…

Rafraîchissante conférence

La coutume veut qu’après une présentation au salon de Détroit, les dirigeants se rendent disponibles pour des entrevues journalistiques individuelles.

Surprise: ceux de Tesla ont plutôt conduit une très publique période de questions-réponses.

Voilà qui est fort rafraîchissant, d’autant que les questions qui ont fusé n’avaient rien de complaisant:

  • Comment se fait-il que la Tesla Model X ne soit pas lancée à Détroit, alors que sa production doit pourtant débuter en cette nouvelle année 2014?

Réponse de M. Guillen: “Nous travaillons fiévreusement au véhicule. Aussi, nous avons l’habitude de tenir nos événements à nos studios de design ou à notre usine d’assemblage, en Californie. Surveillez donc une annonce en provenance de la Côte Ouest.”

  • Et ces histoires d’incendies qui viennent de déboucher sur des rappels de sécurité pour les adaptateurs et les logiciels de recharge?

Réponse: “ Nous… mettons en place… des améliorations…” OK, vous connaissez la chanson, nous vous faisons donc grâce du discours marketing-ting-ting.

Une Tesla… camionnette?

“Une dernière question?” a lancé M. Guillen.

Oui, s’il vous plaît: qu’en est-il de la future camionnette Tesla? A demandé un journaliste de Jalopnik, site Internet où il a été question d’une telle annonce à l’automne dernier.

Réponse: “Vous, les gars de Jalopnik, vous nous arrivez toujours avec toutes sortes de rumeurs… Je vous rassure: nos énergies sont concentrées sur le développement de notre troisième génération de véhicules électriques, que l’on veut rendre plus abordable.”

NDLR: Actuellement, l’étiquette canadienne de la Tesla Model S varie de 77 800$ à 103 300$, selon l’autonomie électrique (de 370 à 480 kilomètres).

De Québec à Toronto…

C’est au cours de cette séance de ping-pong verbal que l’on a soudain appris que Tesla ne laissera pas les Canadiens en reste, côté bornes de recharge.

Et plus tôt que tard.

“Dès que la météo le permettra, ce printemps, nous installerons nos bornes de Toronto à Montréal – en fait, elles couvriront le corridor de Toronto jusqu’à Québec,” a annoncé le vice-président des ventes mondiales.

En fin de conférence, son agent de presse Patrick Jones a précisé que ce sera la ville de Québec qui, la première, héritera d’une “super-borne” de recharge Tesla. Et que les installations subséquentes seront rapidement érigées à tous les 200 ou 250 kilomètres sur le trajet qui mène à Toronto, puis à Détroit.

Sachez, pour la petite histoire, qu’au-delà des coûts dédiés à l’acquisition des terrains visés, l’implantation d’une borne Tesla représente en moyenne un investissement de 100 000$, a confié M. Jones.

… et dans l’Ouest Canadien

Simultanément, et toujours au Canada, Tesla s’occupera de nantir de ses “super-bornes” le corridor entre Vancouver et Calgary.

Qui plus est, Vancouver devrait accueillir, dès mars ou avril prochain (2014), le second concessionnaire Tesla au pays.

Pour l’heure, seule Toronto (à Yorkdale, plus précisément) peut se targuer d’un tel centre des ventes.

Toujours rien d’annoncé pour Montréal.

À l’échelle mondiale, en 2014, Tesla veut doubler ses ventes et ses points de service.

Ce qu’Autofocus en pense:

Comme il n’y avait rien à voir à la présentation Tesla, nous vous dirons simplement que la conférence a duré une grosse demi-heure, soit deux fois plus que la moyenne des présentations à Détroit. Surtout, elle avait lieu en toute fin de parcours, moment où historiquement, la majorité de la faune journalistique a déjà plié bagages. Et pourtant, le stand de Tesla était rempli à craquer. C’est vous dire l’intérêt que suscite (encore) Tesla.