Tesla Model X: sur le marché cet automne... ou cet hiver...
La planète entière a douté que Tesla pouvait lancer avec succès une voiture électrique. Mais la Tesla Roadster est débarquée sur le marché en 2008 – avec deux ans de retard, mais quand même.
La presse automobile a certes décrié l’étroitesse et l’assemblage artisanal de l’habitacle, mais elle a encensé l’allure sexy de la décapotable. Surtout, elle s’est dite fort impressionnée par les fulgurantes accélérations.
Mais… les doutes sont vite revenus à la charge quant au futur de la compagnie californienne.
Tesla a alors répondu d’une berline de luxe, la Model S. Débarquée en juin 2012, elle aussi avec du retard, la luxueuse et rapide voiture électrique s’est, depuis écoulée, en près de 80 000 exemplaires sur les marchés américains, européens et en Chine.
Le quart de ces unités a trouvé preneur en l’année actuelle – majoritairement aux États-Unis, on s’en doute.
Alors, quand Elon Musk, le grand patron et co-créateur de Tesla, soutient que le Model X débarquera à l’automne, on peut se dire deux choses:
- 1) Le premier utilitaire électrique à trois rangées (sept places) jamais offert de toute l’histoire automobile pointera sa calandre chez les concessionnaires avec du retard. Déjà, sa production avait été annoncée pour fin 2013, puis pour 2014… et maintenant, on avance le 3e trimestre de 2015.
- 2) Mais tout aussi sûrement, le Tesla Model X s’extirpera bientôt des installations de Fremont – là où, il n’y a pas si longtemps, étaient fabriqués les Toyota Matrix et Pontiac Vibe.
«Back to the future»
Vous vous demandez si les portières qui s’ouvrent vers le haut, telles que vues sur le prototype dévoilé dans les studios de design de Los Angeles de l’entreprise, en février 2012, demeureront en poste?
La réponse est : oui.
C’est du moins ce qu’on peut lire dans le récent bouquin du journaliste technologue Ashlee Vance, et qui relate (presque) tout sur Elon Musk, sa vie et ses entreprises (à commencer par Tesla, mais aussi SpaceX et, anciennement, Zip2 et PayPal).
C’est que le natif de l’Afrique du Sud y tient, à ces portières à la «Back to the Future». Pas parce qu’elles sont des plus distinctives dans l’industrie – en effet, rares sont les voitures qui, comme la DeLorean, la Bricklin, la Pagani Huayra et certains modèles Mercedes-Benz d’hier et d’aujourd’hui, les exhibent.
Non, le grand manitou de Tesla veut plutôt qu’en s’ouvrant en ailes de goéland, pareilles architectures permettent facilite de beaucoup l’accès aux places arrière. Et vous savez quoi? Les femmes sont déjà sensibles à cet aspect des choses: elles représenteraient plus de la moitié des acheteurs qui ont versé 5000$US afin de réserver leur Model X.
L’histoire ne dit pas comment ces portières se comporteront en hiver, ni ce qu’il adviendra des passagers si un Model X se retrouve éventuellement sur le toit. Essayez alors de faire pivoter ça, ces charnières-là…
Mais gageons qu’Elon Musk a déjà pensé à ça. Après tout, n’est-il pas l’industriel de SpaceX qui a réussi à envoyer des fusées dans l’espace – pour dix fois moins de budget que les grands joueurs aéronautiques du marché mondial?
La barre est haute
Personne ne croyait vraiment que Tesla parviendrait à un semblant de succès. Mais la berline Model S en est un indéniable – et ce, malgré une étiquette fixée à plus ou moins 100 000$.
Une preuve parmi tant d’autres: depuis deux ans, l’électrique arrive en tête du sondage de la réputée Consumer Report et rafle le plus haut ratio de ses propriétaires (99%, puis 98%) qui «la rachèteraient définitivement».
La barre est donc élevée pour le prochain et 3e véhicule de Tesla en 12 ans. À date, et au-delà des portières inédites, peu de détails ont été dévoilés. Même qu’on attend encore (dans les prochaines semaines, peut-être?) un autre concept qui nous éclairera sur l’espèce de berline-multisegment-crosstour.
Ce que l’on sait déjà? En rafale:
- Avec le Model X, Tesla pourra rentabiliser la plateforme (à propulsion) utilisée pour sa berline Model S. Au final, les deux véhicules électriques devraient partager 60% de leurs composantes.
- On reprend l’essentiel de la motorisation électrique de la Model S, sans la variante de base de 40 kWh, toutefois. C’est dire que seuls les accumulateurs de 60 kWh ou de 85 kWh seront proposés, pour une autonomie électrique variant entre 375 et 490 kilomètres.
- Côté cargo, les portières en goéland empêcheront certes le Model X de proposer du rangement au toit. Mais il semble que le compartiment du devant, libéré de toutes les composantes mécaniques associées à un moteur à combustion, viendra généreusement compenser.
- Évidemment, la traction intégrale sera proposée. Elle prendra la forme d’un moteur électrique installé entre les roues avant et qui, dit-on, réagira instantanément aux dérapages non pas pour répartir le couple, mais bien pour l’accroître de 50%.
Conséquence: le Tesla Model X promet d’être plus rapide avec que sans la traction intégrale. On avance déjà le 0-100km/h sous les 5 secondes…
Vous en connaissez beaucoup, vous, des utilitaires qui réalisent l’exploit en un temps si court? Nous, pas.