Tesla Model 3: Montréal aurait reçu la plus longue file d'attente!
Si vous avez suivi la saga Tesla Model 3, vous savez que c’est ce soir, 23h30 notre heure, que sera enfin dévoilé le 3e modèle électrique de la famille californienne – celui qu’on annonce comme le plus «abordable» – à 35 000$US. L’événement sera diffusé en direct dans les studios de Los Angeles de la compagnie et la planète entière pourra y assister grâce à la magie d’Internet.
Afin de marquer le pas de la nouvelle voiture (et parce que Tesla ne fait jamais les choses comme tout le monde), les réservations moyennant un dépôt de 1000$US débutaient aujourd’hui 31 mars, à l’ouverture des concessionnaires. Mais rapidement, l’engouement pour la voiture électrique – que personne n’a encore pu admirer, doit-on le rappeler – a créé des files d’attente devant les portes de Londres, Francfort, Stockholm, Boston, Hong Kong…
De mémoire de journaliste automobile qui a presque 20 ans de carrière, c’est du jamais vu. On a déjà vu ça pour le nouveau iPhone ou le nouveau PS3, mais par pour une voiture.
Et vous savez quoi? Semble que ça soit à Montréal que la plus longue file se soit composée, au cours des deux derniers jours.
De fait, avant d’ouvrir boutique à 9h tapantes ce matin, les employés Tesla comptaient plus de 200 personnes patientant sous la froide pluie de la rue Ferrier, auxquelles ils ont distribué café, beignes et… parapluies.
Si l’on se fie à la publication Electrek, qui suit évidemment la chose de très près, il s’agissait là de la plus importante file enregistrée à travers le monde. Les policiers du SPVM ont même dû s’amener afin de régulariser la circulation à proximité de l’achalandée Décarie.
Parmi la foule, se trouvaient Bianca Galasso et Chris Renaud, deux résidents de Verchères qui font le pied de grue depuis 18h, mardi soir. Ils étaient les seconds sur place à y ériger leur tente – et à tenter d’y dormir:
«La première nuit, il faisait si froid que nous n’avons pas pu, raconte Bianca, 27 ans. Qu’importe ce que nous faisions, nous ne réussissions pas à nous réchauffer.»
Heureusement pour eux, ils ont pu passer la journée d’hier à déambuler au chaud dans l’antre de Tesla. Et à la nuit dernière (leur seconde), devant l’affluence de passionnés tout comme eux, ils ont plutôt échangé sur l’avenir de l’électromobilisme.
Entre autres sujets.
Certes, l’honneur d’avoir été le tout premier à s’être installé en file, disent les médias, reviendrait à un Australien: Andreas Stephen a commencé à squatter la devanture du concessionnaire Tesla de Sydney le 28 mars en soirée – il y a plus de trois jours, si l’on tient compte des fuseaux horaires.
Rapidement, d’autres futurs propriétaires de Tesla ont joint le mouvement au quatre coin du monde. (Ceux qui possèdent déjà une Model S, une Tesla Roadster ou qui ont signé pour un Model X n’ont pas à se farcir pareille opération; ils sont prioritaires sur la liste, avec les employés de Tesla et de... SpaceX).
Mais alors qu’il faisait un beau temps d’automne pour seconder l’aventure australienne, le sort réservé aux Québécois était beaucoup plus… froid et mouillé.
Qu’à cela ne tienne: «Nous voulions être parmi les premiers à réserver, dit Bianca. Parce que plus loin on se trouve dans la file, plus on risque d’attendre une ou deux années de plus avant de pouvoir mettre la main sur notre Tesla Model 3.»
Déjà que le Model 3, dont le prototype sera montré pour la première fois ce soir, ne prévoit pas débarquer dans les salles de montre (californiennes, d’abord) avant 2018…
Bianca, qui conduit une Acura CSX 2007 et son conjoint Chris, qui pilote une Honda CR-Z hybride, nous ont confié suivre la progression de Tesla depuis huit ans.
«Nous sommes très environnementalistes, nous croyons au futur de la voiture électrique et nous adorons ce que Tesla fait. Le Model S était notre véhicule de rêve, mais on ne pouvait se le permettre. Aussitôt qu’on a entendu parler du Model 3, avec son autonomie au moins deux fois plus généreuse que pour les autres électriques, on s’est dit que ça serait notre auto.»
Même sans connaître le prix de détail de la voiture au Canada. Car si l’on discoure de 35 000$ aux États-Unis, l’étiquette pourrait atteindre les 50 000$ de ce côté-ci de la frontière, si l’on se fie au récent Tesla Model X (80 000$ aux États-Unis, mais… 122 700$ par chez nous.)
Et on ne sait toujours pas si les rabais à l'achat vert (8000$ au Québec) seront encore disponibles.
Nous avons rejoint Bianca et Chris au téléphone quelques minutes après que leur carte de crédit ait été soulagée d’un 1000$ de dépôt remboursable. (Des dollars canadiens, pour ceux qui s’interrogent; il semble que le pays de la Feuille d’érable soit le seul où le montant de réservation n’ait pas été affecté par le taux de change américain.)
«Lorsque les portes se sont ouvertes, les employés à l’intérieur nous ont applaudis et… en trois minutes, c’était fait, dit la jeune femme à la voix souriante, mais fatiguée. Maintenant, nous retournons à la maison pour faire ce que nous n’avons pas fait depuis deux jours: dormir!»
Mais soyez certains qu’à 23h30 ce soir, le couple sera devant l’écran de son ordinateur, comme bien d’autres, afin d’admirer pour la toute première fois la la voiture… qu’ils viennent d’acheter.
Saviez-vous que…
… si l’on se fie au dernier compte de 200 personnes patientant devant la porte montréalaise Tesla, à 8h45 ce matin, la compagnie californienne viendrait d’engranger, uniquement à son concessionnaire de la rue Ferrier, entre 100 000$ et 200 000$.
Comme l’a si bien dit Elon Musk, le grand patron de Tesla, sur son compte Twitter: «Va peut-être falloir accroître nos plans de production…»