Retour de la MINI Clubman 2016: on lui redonne une - meilleure - chance
Depuis son arrivée en 2007, et jusqu’à sa dernière itération offerte en 2014, la MINI Clubman n’a jamais vraiment eu voix au chapitre.
Certes, elle affichait une belle originalité, avec ses battants de hayon s’ouvrant comme pour un fourgon commercial, de même que son unique petite portière asymétrique se débridant en opposition, du côté passager.
Mais bon, avec deux (et non trois) places impraticables à la banquette et un espace cargo fort peu charitable, la MINI Clubman n’a pu percer les ventes.
De fait, l’équipe de Top Gear l’a inscrite à sa liste des « pires voitures que vous pouvez acheter », parce que «lamentable à conduire et aussi confortable qu’un matelas de marbre.»
L’on pensait donc que la familiale n’allait pas survivre à la centralisation annoncée à l’automne dernier et qui prévoit la réduction à cinq variantes – deux fois moins qu’actuellement.
Mais surprise: non seulement la version estate survit, elle annonce les intentions du constructeur de surfer sur une vague encore plus haut de gamme.
La plus grande et la plus «Premium» des MINI
Il faut bien le dire: depuis sa renaissance dans le giron allemand de BMW en 2001, la division MINI s’était installée entre deux chaises, avec des prix d’étiquette trop élevés pour concurrencer les marques d’entrée de gamme, mais des véhicules pas assez technologiquement nantis et matériellement chouchoutés pour figurer à une quelconque liste de luxe.
Les choses sont sur le point de changer, puisque la MINI Clubman 2016 veut devenir la première de la famille britannique à évoluer dans la catégorie des compactes de luxe «Premium».
Même qu’à voir (en photo, du moins) ce cuir bleu indigo diamanté tirant son inspiration des sofas anglais Chesterfield et qui tapisse les sièges de la nouvelle génération de MINI Clubman, on devine un habitacle bien plus intéressant que pour les BMW de segment similaire.
Surtout, la MIN Clubman 2016, prévue nous arriver en début d’année prochaine, sera la plus grande MINI jamais conçue.
Assemblée à Oxford en Angleterre sur l’architecture à traction UKL de BMW (partagée avec la nouvelle MINI Cooper, mais aussi la BMW Série 2 Active Tourer), la prochaine Clubman s’allongera d’un bon tiers de mètre et s’élargira d’une douzaine de centimètres.
Aussi, le cargo derrière sa banquette se fera enfin respectable avec 360 litres – c’est dire un gros 100 litres de plus. Une fois ladite banquette rabattue (en pratique configuration 40-20-40), le chargement pourra atteindre les 1250 litres, soit 35% en sus.
C’est donc dire que les dimensions se feront plus généreuses que la MINI Countryman, actuellement la plus spacieuse de la famille, ce qui placera la nouvelle venue, désormais disposée à héberger cinq passagers, directement dans la trajectoire des Mazda3 à hayon, Volkswagen Golf et Ford Focus Titanium.
La MINI Clubman aura une, deux trois… six portes
Autre surprise: oui, on conserve la paire de battants en «frigidaire» à l’arrière, mais en lieu et place de l’asymétrique accès en papillon au flanc droit, la nouvelle génération de la Clubman proposera deux véritables portières arrière, comme pour le Concept montré au salon de Genève en 2014.
Si vous comptez bien, on en arrive donc à un étonnant total de six portes. En connaissez-vous beaucoup, vous, des voitures à six portières?
Nous, pas.
Finie, l’ère du parent pauvre
La MINI Clubman ne veut plus être la cousine modeste de la maisonnées BMW. C’est pourquoi elle hérite de technologies d’avant-garde réservées à des voitures de luxe qui, optionnelles ou pas, vont de la visualisation tête haute à la suspension adaptative, en passant par l’éclairage d’accueil qui projettera au sol le logo de la marque, comme pour les Land Rover.
Nouvellement pour une MINI, l’ajustement électrique des sièges sera offert et les battants arrière seront disposés à s’ouvrir sans contact, question de faciliter les choses une fois les bras plein de paquets.
Les aides à la conduite et systèmes de sécurité montent aussi en grade, avec le régulateur de vitesse intelligent (qui tient compte de la vélocité des voitures devant), des avertisseurs de collision imminente reconnaissant autant les piétons que les véhicules, voire des phares qui s’illuminent automatiquement lors d’une ondée. Déjà que MINI est reconnue pour ses styles et ses accessoires de personnalisation, voilà que la marque entend pousser le bouchon encore plus loin avec sa nouvelle gamme MINI Yours.
Une John Cooper Works en chemin…
Côté motorisation, on puise évidemment du côté de la nouvelle génération de MINI Cooper qui, elle même, a puisé du côté des nouveaux moteurs de BMW.
Ainsi, le trois cylindres (1,5 litre) turbo à injection directe (134 chevaux et 162 lb-pi) deviendra l’organe de base pour la MINI Clubman 2016. Ce rare trois cylindres à se proposer à notre marché s’annexera soit à une boîte manuelle six vitesses, soit à une automatique six rapports, pour le 0-100km/en en 9,1 secondes.
La version S de la MINI Clubman débauche plutôt le quatre cylindres (2,0 litres) turbo de 189 chevaux et 207 lb-pi, lui aussi couplé de série à une boîte manuelle six vitesses. Mais l’optionnelle automatique qui s’y rattachera comptera deux rapports de plus – oui, oui, une première transmission huit rapports chez MINI – pour le 0-100km/h en 7,1 secondes.
Toujours pas de motorisation diesel pour l’Amérique du Nord, le quatre cylindres turbodiesel de 150 chevaux se réservant pour l’Europe. Non plus, pas de système d’arrêt-démarrage (stop and go) pour notre marché – dommage, ça aurait permis de réduire la consommation urbaine d’un beau 5% à 10%.
Mais il est plus qu’assuré qu’une variante John Cooper Works, avec 228 chevaux et 236 lb-pi, suivra très prochainement. Cette version de performance sera sans doute montrée lors du prochain grand rendez-vous automobile, soit celui de Francfort à la mi-septembre.
