Vous roulez un véhicule de “grosse cylindrée”, vous savez donc que depuis 2005, un droit d’immatriculation additionnel vous est imposé au Québec: de 32,25$ pour un moteur de 4,0 litres, de 43$ pour un moteur de 4,1 litres, de 53,75$ pour un moteur de 4,2 litres… et ainsi de suite, jusqu’à 162$ pour un moteur de 5,2 litres.

Mais voilà: le ministre québécois des Finances, Carlos Leitão, annonce qu’à compter du 1er janvier 2016 (et non 2015, notez bien), ce droit annuel d’immatriculation additionnel augmentera de 10% par palier: à 35,48$ pour les moteurs de 4,0 litres, à 47,30$ pour les moteurs de 4,1 litres, à 59,13$ pour les moteurs de 4,2 litres, ainsi de suite.

Qui plus est, la charte ne plafonnera plus aux moteurs de 5,2 litres: elle continuera d’imposer davantage, décilitre par décilitre, jusqu’à un nouveau sommet de 7,0 litres – avec un montant maximal de 376,20$, soit plus du double de l’actuel sommet.

Voyez, dans notre tableau ci-dessous, comment ça se déclinera:

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Du coup, on viendra chercher, année après année, 30 millions supplémentaires dans les poches des contribuables québécois.

Du moins, dans les poches de ceux qui roulent en Ferrari, en Aston Martin, en Bentley, en Bugatti, en Lamborghini ou en Rolls-Royce.

Et dans les poches de la plupart de conducteurs des camionnettes, certaines Audi, BMW, Mercedes, Porsche ou autres véhicules de luxe ou de performance.

Rassurez-vous: si vous pilotez un véhicule doté d’un moteur V6 ou de moindre puissance, sachez que la très grande majorité de ces motorisations se “tiennent” sous les 4,0 litres.

Par contre, avec votre Chevrolet Corvette, Ford Mustang GT, Dodge Viper ou Dodge Challenger Hemi Hellcat, des bolides équipés soit d’un V8 ou même d’un V10, assurément que vous allez passer – encore plus – à la caisse.

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Et ce n’est pas tout: toujours à compter du 1er janvier 2016, Québec imposera une toute nouvelle prime à l’acquisition.

C’est dire que celui ou celle qui fera l’achat ou la location d’un véhicule de forte cylindrée, qu’il soit neuf ou usagé, devra payer (une seule fois, lors de sa première immatriculation), un surplus de 50$ pour les 4,0 litres à 4,9 litres, de 100$ pour les 5,0 litres à 5,9 litres, voire de 200$ pour les 6,0 litres et plus.

À ce, s’ajoute le droit d’immatriculation additionnel sur les véhicules de luxe (jusqu’à concurrence de sept ans d’âge), imposé depuis janvier 1998. Ce droit est fixé à 1% de toute valeur excédentaire à 40 000$. Pour un véhicule dont l’étiquette est établie à 45 000$, c’est dont dire une taxe additionnelle de 50$.

Tout à l’opposé, ce que d’aucuns qualifient de “mini-budget” présenté hier n’annonce rien pour les véhicules à technologie verte – les hybrides, les rechargeables et les électriques.

Pourtant, les éco-rabais du Plan d’action sur les véhicules électriques (2012) n’offrent plus rien pour les hybrides depuis la fin de 2013 et n’existeront plus pour les électriques passé le 31 décembre 2015.