Bon, c’est sans doute rêver en couleurs de penser que la Toyota Yaris, l’une des sous-compactes les plus spacieuses, mais aussi les plus dispendieuses de notre marché, profitera de son “facelift” 2015 afin de réduire du tiers son prix d’étiquette.
Et ce, même si la Nissan Micra et tout récemment la Mitsubishi Mirage (du moins, en ce mois de juin) s’annoncent à 9 998$.
Quand même: à la lumière de la féroce compétition, la Toyota Yaris 2015, qui débarque chez nos concessionnaires en août, ne pourra faire comme lorsqu’elle s’est amenée du Japon, il y a une décennie. Rappelez-vous cette première Toyota Echo, qui n’était pas distribuée aux États-Unis et qui exigeait presque le prix d’une compacte…
Certes, le fait que la Toyota Yaris soit désormais assemblée (depuis un an, maintenant) en banlieue française de Valenciennes plutôt qu’au pays du soleil levant, pourra aider à diminuer l’étiquette, ne serait-ce qu’en raison d’un transport coupé de moitié.
Mais bon, on nous promet d’ores et déjà des versions bien équipées (toujours CE 3 portes, LE et SE cinq portes et aucun retour d’annoncé pour la berline), notamment avec des glaces électriques. Fini, le “power-bras”!
Comprenez alors qu’une Toyota Yaris sous les 10 000$, ça sera mission impossible.
Et ce n’est même pas une nouvelle génération!
À la voir comme ça, on pourrait penser que la Toyota Yaris 2015 en est à sa 4e et nouvelle génération.
Que non: il ne s’agit “que” d’une mise à niveau.
Un majeur “refresh”, cependant, avec cette robe grandement transformée. Le vilain p’tit canard est devenu un élégant cygne, merci à l’équipe de design européenne établie en banlieue de Nice et dirigée par le styliste Elvio D’Aprile.
C’est ainsi que la calandre délaisse la mince bouche pour adopter, selon la tendance de l’heure, la large et imposante ouverture. Et même si elle semble faire la moue, cette nouvelle grille marque le pas d’une silhouette robuste à la posture élargie, qui s’accentue jusqu’à l’arrière et qui n’a – enfin – plus rien d’anonyme.
Au-delà du marketing-ting-ting
C’est également à l’équipe d’ingénieurs du Vieux Continent, installée à Bruxelles, que Toyota a confié l’amélioration de la plateforme d’assemblage pour, entre autres belles promesses pêchées à même les documents de presse: “dynamiser la conduite”, “affirmer le caractère” et encore “permettre une expérience plus stimulante”.
Qu’importe le langage marketing-ting-ting, une chose est sûre: ça ne fera pas de mal, cette suspension arrière, toujours à poutre de torsion, comme c’est la norme dans la catégorie, mais dont les amortisseurs intègrent désormais des ressorts de rebond.
On dit aussi que la direction s’est précisée (mais… le volant n’est toujours pas télescopique) et que la rigidité a été bonifiée de points de soudure supplémentaires et de renforts de tunnel au plancher.
Bref, attendez-vous à moins de roulis et, surtout, à une meilleure – et plus confortable – tenue de route que pour l’actuelle Toyota Yaris (photo ci-dessous).
Ça ne fera pas de mal…
Dans l’habitacle, si l’on se fie aux photos, la planche de bord se modernise d’un agencement à l’horizontale beaucoup mieux intégré que ces commandes et instrumentations qui semblaient, jusqu’à présent, être lâchées à tout vent.
Jolies teintes intérieures en duo, aussi: avouez, les Français ont le tour, côté fashion…
On nous promet évidemment des matériaux plus “nobles”, des tissus de meilleure qualité et une finition plus raffinée. Surtout, on nous annonce une cabine plus feutrée avec jusqu’à deux fois plus de matériel insonorisant aux portières et à la planche de bord – et ça non plus, ça ne fera pas de mal.
Par contre, des gâteries telles la climatisation à deux zone, l’assistance au recul, le revêtement de cuir et le système d’arrêt-démarrage, qui se retrouvent sur les Toyota Yaris européennes, ne parviendront pas jusqu’à nous. (On aura bien la climatisation en groupe “commodité”, mais qu’à zone unique.)
Ce qui ne change pas…
Ce qui ne change pas, dans la foulée de ce “facelift”? Les dimensions et la motorisation. Ainsi, on conserve le quatre cylindres (1,5 litre) toujours sans injection directe et de (toujours) 106 chevaux de puissance, 103 lb-pi de couple.
Cette vigueur, dans la plutôt basse moyenne de la catégorie, est (toujours) transigée par une boîte manuelle cinq vitesses ou, en option, par une automatique quatre rapports.
Ça vous semble désuet?
Non pas, du moins en ce qui concerne la première boîte, puisque mises à part les jumelles Hyundai Accent et Kia Rio avec leurs six rapports, toutes les autres concurrentes s’en tiennent à cinq vitesses.
Il en va cependant autrement pour la transmission automatique: avec les Nissan Micra et Mazda2, la Toyota Yaris 2015 sera l’une des dernières sous-compactes à ne pas offrir le cinquième (Honda Fit) ou le sixième rapport (Chevrolet Sonic, Ford Fiesta), voire la CVT (Mitsubishi Mirage).
Oh, l’Europe aura droit au moteur trois cylindres à essence (1,0 litre), mais même si ces petits organes se démocratisent de ce côté-ci de l’Atlantique (avec la Ford Fiesta, la MINI Cooper et la Mitsubishi Mirage), il n’en est pas question pour le moment sous le capot de la Toyota Yaris 2015.
Et l’Europe aura aussi droit – évidemment – à une motorisation diesel (1,4 litre), de même qu’à une Toyota Yaris Hybrid, deux variantes qui ne viendront pas jusqu’à nous.
L’Amérique du Nord se console avec la Toyota Prius C…