Comme il n’y a qu’une cinquantaine de kilomètres qui séparent la métropole montréalaise de la capitale laurentienne, l’on pourrait être tenté de croire que le détour vaut la peine.

Après tout, payer 20% moins cher son carburant se traduit par une économie de presque 9$ pour remplir le réservoir de 55 litres d’une voiture compacte, voire presque 14$ pour remplir le réservoir de 87 litres d’une camionnette.

Malheureusement, c’est aussi ce qu’il en coûtera, à quelques dollars près, pour parcourir aller-retour la distance autoroutière entre les deux pôles (environ 7$ pour la voiture compacte et au minimum 10$ pour la camionnette).

Cela dit, si un périple est prévu dans les Laurentides ce week-end, profitez-en pour faire le plein dans la région jérômienne et mirabelloise: plusieurs stations-service y affichent encore leur litre d’essence sous le 1$, une rareté dans la Belle Province depuis que les prix sont repartis à la hausse, cette semaine.

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Pure coïncidence: cette semaine était, justement, le moment où CAA-Québec publiait son bilan annuel “essence”, comme l’association le fait depuis huit ans maintenant.

Les grandes lignes de ce survol de l’année 2014, côté carburant, montrent à quel point il existe de disparités entre les régions:

  • Pour la ville de Québec, l’arrivée d’une seconde essencerie Costco a fait renaître la concurrence et, du coup, les marges de profit des détaillants ont chuté de près du quart, versus 2013. Elles se sont établies à 5,5 cents, nettement sous la moyenne provinciale (6,4 cents), ce qui ne s’était jamais vu depuis la création du bilan annuel de CAA-Québec.
  • À Sherbrooke, la stabilité aura été trompeuse: les trois quarts de l’année 2014, les prix affichés à la pompe étaient supérieurs au prix réaliste déterminé par CAA-Québec. Certes, les prix sont descendus à un niveau qui n’avait pas été enregistré depuis quatre ans, mais ce n’est pas parce que ça ne semblait pas cher… que ça ne l’était pas.
  • Enfin, à Montréal, les automobilistes ont trop payé pendant plus de la moitié de l’année, subissant notamment des hausses “démesurées et injustifiées” jusqu’à 8 cents le litre à l’aube des congés, dit CAA-Québec.

D’ailleurs, jusqu’à l’an dernier, l’association soutenait que la croyance, qui veut que les prix augmentent avant les week-ends et les longs congés, n’était qu’un mythe. Mais pour la première fois, elle doute, du moins pour la région montréalaise: sur 18 hausses enregistrées un vendredi, au moins six n’auraient eu aucune justification, selon elle.

Vous connaissez sans doute Info Essence, cet outil de CAA-Québec qui analyse jour après jour les prix affichés du carburant versus le prix réaliste.

Permettez-nous quand même de vous rappeler que le site Internet permet, au quotidien, de vérifier si c’est un bon moment pour faire le plein – ou pas.

Nous avons fait le tour pour vous de l’offre “carburant” en ce vendredi après-midi (6 février), pour y découvrir que sur les 16 régions du Québec, une dizaine affiche des prix supérieurs au prix réaliste, avec les plus grands écarts enregistrés à Montréal (8,1 cents) et dans Lanaudière (8,8 cents).

Deux régions demandent des prix “corrects” (Saguenay/Lac-St-Jean et Laurentides), alors que l’Abitibi-Témiscamingue, la Côte-Nord et la Gaspésie demandent respectivement 1,2 cent, 2,2 cents et 4,2 cents de moins que le prix réaliste.

Évidemment, partir de Montréal pour faire le plein à Percé, ça ne vaut pas vraiment le coût…

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