Non, la marque Lada n’est pas morte. Non seulement son constructeur AvtoVAZ est-il le plus important fabricant de véhicules de toute la Russie, mais il est en passe de devenir une division du franco-japonais Renault/Nissan (une transaction annoncée à la fin 2012 et qui devrait se conclure cet été).
Vous doutez encore que Lada ait un lendemain? Des petites nouvelles pour vous: son directeur de design est, depuis 2011, le britannique Steve Mattin, anciennement de Mercedes (SLK McLaren, Classe ML) et de Volvo (S60, XC60).
Et vous savez quoi? Steve Mattin a bien l’intention de faire pour Lada ce que son confrère Peter Schreyer a fait – et continue de faire – pour Kia.
D’où ce prototype Lada X-Ray Concept, dévoilé à l’été 2012 au salon de l’auto de Moscou et, on l’espère, précurseur d’une nouvelle ère pour Lada.
50 ans d’histoire… presque inchangée
Lada célébrera son demi-siècle d’histoire en 2016. Tout a commencé en 1966 à Tolyatti, sur les rives de la Volga, à un millier de kilomètres au sud-est de Moscou, dans une usine qui, avec ses 140 kilomètres de chaînes de montage, est encore aujourd’hui l’une des plus grandes au monde – à défaut d’être parmi les plus modernes. Elle y fabrique toujours les Lada Kalina, Priora et Granta.
Les premières Lada qui y ont été assemblées l’étaient en collaboration avec Fiat – de fait, la Vaz 2101 / Zhiguli était une Fiat 124 transformée pour le marché local et que d’aucuns ont considéré comme la Volks Beetle russe – la voiture du peuple soviétique, quoi.
Pour la petite histoire, sachez que cette Lada devenue Vaz 2107 au fil des années (ou Lada Riva au Royaume-Uni) est demeurée, avec ses phares carrés, ses pare-chocs de métal et sa direction non assistée, pratiquement inchangée jusqu’à ce que son constructeur en stoppe la production… à l’été 2012.
Nous disions donc que Lada célébrera son demi-siècle d’histoire en 2016.
Et 2016, c’est justement l’année où le constructeur entend distribuer une nouvelle génération d’utilitaires.
Et nouvelle génération d’utilitaires, il a bien besoin. C’est que son petit Lada Niva n’a, lui non plus, guère changé de poil depuis presque 40 ans.
C’est donc dire toute l’importance que revêt le prototype de Lada X-Ray, dévoilé à Moscou il y a un an et demi.
Un Lada, ça?
Ceci dit, personne ne l’attendait, ce Lada X-Ray Concept. Et la surprise a d’autant été totale que l’allure du prototype n’a rien de… “Lada”.
Au contraire, les lignes sont contemporaines et des plus agréables au coup d’oeil, rien pour rappeler l’époque soviétique. Quoique…
Quoique son designer Steve Mattin a, dit-il, tenté de capturer, dans ce mariage de lignes franches et de fluidité, le contraste qui définit la vie russe, tant chez Mère Nature (hivers sibériens vs chauds étés) que dans la zone économique (contrées rurales vs cités plus… modernes).
Et modernité, il y a: notez ces phares minces qui s’intègrent à la grille de calandre en “X” (X comme dans… X-Ray, évidemment), ce pare-brise à l’aérodynamisme très incliné et ces flancs qui s’étirent en goutte d’eau, la mode chez les utilitaires de l’heure.
Même qu’on donne dans la tendance du “cross-over coupé” lancée par les Volvo XC Coupe de ce monde, en n’accordant au prototype que deux portières.
Si vous êtes comme nous, vous vous demandez ce que font ces inserts “bâtons de hockey” au bas des portières.
Par contre, vous trouverez que le hayon est peut-être l’aspect le plus intéressant de tout le concept: on a réussi à y intégrer des éléments de style qui brisent la monotonie du genre – voyez cette ligne de chrome, ces phares en L et le double échappement – sans pour autant en faire quelque chose de trop torturé.
L’habitacle n’échappe pas au vent de renouveau, avec ces cuirs trois (!) tons, ce levier de transmission avant-gardiste et cet écran qui s’extirpe de la planche de bord, annonciateur d’une quelconque connectivité.
Bref, autant dedans que dehors, l’ensemble a du caractère et fait dans le haut de gamme – des mots que l’on n’a certes pas coutume d’associer à Lada.
Si tout ça se reflétera dans la prochaine génération d’utilitaires que Lada veut lancer à temps pour son 50e anniversaire? C’est la question qui tue.