Le projet en développement est celui de Karl-Ludwing Kriegger, en charge du groupe de recherche sur les systèmes électroniques automobiles de l’Université de Brême(Bremen).
L’enseignant en avait marre de devoir systématiquement faire le tour des véhicules qu’il louait afin d’en évaluer les dommages. Déformation professionnelle oblige, il a imaginé un “Inspecteur Scratch”, qu’il est en train de perfectionner avec des partenaires germaniques comme Hella.
Hella, vous connaissez si vous êtes amateur(e) de rallye: instantanément, vous voyez de puissants projecteurs suspendus aux calandres et toitures des bolides de performance.
Fondée en 1899 afin de produire les chandelles et le kérosène destinés aux lampes des carrioles, Hella est aujourd’hui bien plus qu’un fabricant de phares et d’éclairage intérieur. Au fil des années, l’entreprise allemande s’est métamorphosée en un fabricant de systèmes électroniques de tous genres, à commencer par les caméras de recul et autres dispositifs d’aide à la conduite.
L’union était donc naturelle entre l’Université de Brême et celui qui peut se targuer d’être l’un des 50 plus importants fournisseurs de composantes automobiles de la planète. Et si tout va bien, pareil partenariat sera à l’origine, quelque part autour de 2018, d’une autre corde à l’arc de sécurité automobile: le système d’identification électronique des dommages (KESS, en allemand).
Ou, pour les intimes, l’Inspecteur Scratch.
Essentiellement, il s’agit d’accorder le sens du toucher aux véhicules, merci à des capteurs piézo-électriques disposés un peu partout à l’envers des panneaux, qu’ils soient d’acier, mais aussi de fibre de carbone, d’aluminium ou même de thermoplastique.
Ces capteurs ont la propriété de transformer toute vibration ou choc en courant électrique. Un arbre tombe sur le capot, un pare-choc emboutit une aile, de la grêle s’abat sur le toit, une portière en frappe une autre… voire si une vilaine clé s’égare en rayant la peinture? Une alerte est lancée.
Lorsque relié au système de communication du véhicule, le KESS peut en temps réel aviser le propriétaire, par texto, du lieu et de la nature de l’événement.
Oui, oui, même de la nature: la précision de l’algorithme permet d’évaluer, dit-on, la sévérité de l’événement. Après tout, le son d’une égratignure n’a pas la même tonalité musicale que celui d’une bosselure…
Suffit de programmer le tout aux caméras qui se trouvent à bord et l’on sera prochainement en mesure de croquer sur le vif l’auteur du méfait.
Non seulement les compagnies de location aimeront, puisqu’elles sauront avec précision qui a fait quoi, quand et où, mais incontestablement, les assureurs en redemanderont!