De toutes les provinces canadiennes, seul le Québec, de même que le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest, n’interdisent pas de fumer à bord des véhicules privés lorsque des enfants y prennent place.

Toutes les autres provinces, de même que le Yukon, prohibent à quiconque de s’allumer une cigarette dans une automobile lorsque des enfants de moins de 16 ans s’y trouvent (et de moins de 19 ans dans le cas de l’Alberta, du Yukon, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Edouard).

Les amendes varient de 250$ en Ontario jusqu’à… 2000$ (!) à l’Île-du-Prince-Edouard).

Le Québec? Un peu comme pour la réglementation sur le corridor de sécurité, la Belle Province est l’un des derniers bastions nord-américains à ne pas encore avoir légiféré, afin de protéger les plus vulnérables de la fumée secondaire.

Mais voilà: un projet de loi devrait (enfin) être déposé cette semaine à l’assemblée nationale, pour une refonte complète de la Loi sur le tabac. Pour bien marquer le pas, cette loi adoptée en 1998 – et resserrée en 2005 par le ministre de la santé d’alors, un certain docteur… Philippe Couillard – prendrait même pour nouvelle désignation la Loi concernant la lutte contre le tabagisme.

Ce projet de loi, qui a pour objectif de réduire le nombre « plafonnant » de fumeurs dans la Belle Province, fait et fera surtout couler de l’encre parce qu’il veut proscrire la cigarette (de même que la cigarette électronique – la fameuse «vaponette» et le tabac aromatisé) des terrasses, tant celle des bars que des restaurants.

S’il est cependant un point du projet de loi qui ne fera pas ruer dans les brancards, ça sera la disposition interdisant à toute personne qui prend place dans une automobile d’y fumer si un ou des enfants s’y trouvent.

Pourquoi? Parce que déjà, les Québécois croient l’interdiction est déjà de mise: un sondage mené en 2010 aux quatre coins du Québec a révélé que la moitié des fumeurs interrogés croyaient l’interdiction déjà imposée dans la Belle Province. (Un fumeur sur dix croyait la chose permise une fois les vitres baissées, mais c’est là une autre histoire.)

Surtout, le même sondage a indiqué que les trois quarts des fumeurs ne fument jamais en voiture lorsqu’un enfant s’y trouve (contre seulement 3% qui le font systématiquement.) Et il a été découvert qu’indépendamment de qui se trouve dans la voiture, un tiers des fumeurs interdisent qu’on s’allume une cigarette dans leur véhicule.

  • Un sondage mené en 2007 par l’Institut national de la santé publique du Québec a révélé que les deux tiers des fumeurs fument au moins à l’occasion dans leur véhicule;
  • À l’automne dernier, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac révélait qu’à chaque semaine au Québec, 200 personnes meurent des suites du tabac – pendant que 600 jeunes s’y initient.
  • Un Québécois (âgé de plus de 12 ans) sur cinq est fumeur.
  • La première administration nord-américaine à avoir interdit de fumer en automobile en présence d’enfants est l’Arkansas. C’était en 2006 et à l’époque, l’interdiction ne visait qu’à protéger les enfants de six ans et moins. Depuis, la mesure a été étendue aux enfants de 14 ans et moins, pendant que d’autres états comme la Californie, la Louisiane et le Maine emboîtaient le pas.
  • La première juridiction canadienne à avoir statué à cet effet a été la municipalité de Wolfville, en Nouvelle-Écosse. C’était en 2007 et dès l’année suivante, l’ensemble de la province maritime prenait exemple, suivie de l’Ontario deux ans plus tard.