Éclairage: quand nos phares ne sont pas des lumières...
C’est la deuxième fois que l’Insurance Institute for Highway Safety (IIHS) met à l’épreuve les phares, des équipements automobiles pourtant de base.
Au printemps dernier, l’organisme américain financé par les assureurs s’était attaqué aux berlines et avait alors décrété – oh surprise – que les projecteurs technologiquement avancés n’étaient pas obligatoirement garants d’une bonne illumination.
De fait, une seule voiture avait récolté le «bon» score: il s’agissait de la Toyota Prius V, qui supplantait ainsi une trentaine de berlines luxueuses aux phares pourtant beaucoup plus coûteux. Voyez ici comment les Audi, Acura, BMW, Lexus, Infiniti et Mercedes-Benz ont dû se contenter de notes «acceptables», «marginales», voire carrément «pauvres».
Cette fois, l’IIHS a eu, dans son détecteur de failles, les utilitaires compacts, à qui il a fait subir les mêmes tests d’éclairage: en ligne droite, en courbe graduelle puis en virage prononcé, vers la gauche puis vers la droite, avec les «hautes» puis avec les «basses». Des points ont par ailleurs été retranchés à ceux dont les phares éblouissaient considérablement la circulation venant en sens contraire.
Résultat? Aucun – vous avez bien lu: aucun des 21 VUS testés n’a offert un «bon» éclairage.
Et seuls quatre VUS compacts ont obtenu la note «acceptable»: il s’agit des Ford Escape (2017), Honda CR-V, Hyundai Tucson et Mazda CX-3.
Cinq autres utilitaires n’ont obtenu que la note «marginale», ce qui laisse donc la moitié (12) des concurrents avec une note «pauvre», la pire du lot. (Voyez-en la liste dans le tableau ci-dessous).
Surpris de ces performances… peu brillantes?
Consumer Reports, l’organisme américain pour la protection des consommateurs, ne l’est pas. Depuis une douzaine d’années, il mène des tests semblables, mais en prenant soin d’ajuster correctement l’angle des phares. Il faut savoir que trop haut, nos phares aveuglent la circulation en sens inverse. Et trop bas, ils nous font perdre jusqu’à 30 mètres de visibilité.
Cet ajustement, l’IIHS a choisi de ne pas le faire: il veut ainsi forcer la main aux constructeurs automobiles pour qu’ils livrent à leur clientèle des véhicules aux phares correctement alignés. Après tout, dit son ingénieur de recherche Matthew Brumbelow, la moitié des accidents routiers mortels surviennent à la nuit tombée, à l’aurore ou à la brunante, d’où l’importance de miser sur des phares qui savent éclairer la situation.
Gageons que les constructeurs entendront rapidement le message. Car dès l’an prochain (2017), l’IIHS n’accordera sa très estimée récompense Top Safety Pick+ qu’aux véhicules qui sauront illuminer la route de manière satisfaisante (note «bonne» ou note «acceptable»).
Et pour bien mettre la pression, l’IIHS annonce que les prochains véhicules dont l’éclairage sera testé seront… les camionnettes. C’est à suivre!
Saviez-vous que…
… dans l’obscurité, notre sens de la profondeur est sept fois moins développé que le jour?
… et que selon des études menées pas CAA Québec, des phares abîmés ou malpropres peuvent augmenter, à une vitesse de 50km/h, le temps de réaction d’un conducteur de quatre secondes?