Détecteur d'alcoolémie dans nos véhicules: après Madd... le Dadss
Il pourrait s’agir là de l’effort le plus ambitieux afin de réduire la conduite en état d’ébriété: l’américaine National Highway Traffic Safety Administration, celle-là même qui «crashe» nos véhicules afin d’en tester la résistance et la protection de ses occupants, est sérieusement à envisager la détection automobile d’alcoolémie.
C’est ce qu’elle a d’ailleurs assuré lors d’un congrès tenu plus tôt cet été par l’organisme Mothers Against Drunk Driving (les Madd, en bon français). Elle y a précisé que deux technologies de Driver Alcohol Detection System For Safety (les… Dadss) étaient à l’étude, avec la collaboration avec la majorité des constructeurs automobiles.
La première technologie, développée en collaboration avec la suédoise Autoliv, passe par la détection d’haleine, comme pour les tests menés par les corps policiers ou encore ces dispositifs obligatoires installés à bord des véhicules des contrevenants.
Mais au lieu d’exiger du conducteur qu’il souffle férocement dans la «balloune», le détecteur se contente d’une respiration naturelle, qu’il analyse dans la seconde pour déterminer si la limite légale d’alcoolémie est dépassée – ou pas.
La seconde technologie mise plutôt sur un ivressomètre au bout du doigt. Cette spectrométrie à proche infrarouge qui mesure les molécules d’alcool présentes dans le sang pourrait être intégrée, par exemple, au bouton-pressoir de démarrage.
L’état d’ébriété est détecté? La voiture refuse de démarrer. Notez que pareille technologie est déjà utilisée par les entreprises qui souhaitent surveiller le taux d’alcoolémie de leurs employés.
Que ce soit par le toucher ou par l’haleine, le DADSS qui sera choisi, dit la NHTSA, devra être d’intégration (automobile) facile et d’opération la plus transparente possible.
Il faudra aussi s’assurer que ce soit bien le conducteur – et personne d’autre – qui en fasse usage. Et que les températures extrêmes qui peuvent régner dans les habitacles automobiles n’affectent pas les calibrations. Enfin, il faudra que soient instaurées des mesures protégeant la vie privée – et prévenant les attaques informatiques.
Pareils enjeux font que la démocratisation du Dadss demandera encore quelques années.
De fait, les autorités américaines précisent qu’elles n’ont pas l’intention de rendre obligatoire le Dadss comme le sont, par exemple, les systèmes de stabilité (depuis 2011) ou, encore, le seront les caméras de recul (à partir de 2018).
Plutôt, la chose est envisagée comme une option de sécurité, à l’instar d’un système surveillant les angles morts, voire une alerte pour les collisions frontales.