Cadillac House : une touche épicurienne pour tenter de vous séduire
Vous le savez parce que vous nous lisez assidûment (!), la filiale Cadillac de GM a dit «bye bye» à Détroit l’an dernier, pour établir ses divisions de marketing, activités de contrôle et opérations mondiales à New York – plus précisément rue Hudson, dans le quartier chic et tendance de SoHo.
La marque américaine de luxe l’avait dit: en déménageant ses pénates de la ville du «char» à la Grosse Pomme, elle recherchait la liberté – et une nouvelle image.
Moins d’une année plus tard, voilà qu’elle innove en transformant le rez-de-chaussée de ses quartiers généraux new yorkais en une espèce de café-boutique-de-design-galerie-d’art-centre-de-conférences-musée-aux-expositions-temporaires… bref, en Cadillac House.
Vous dites: bah, ce n’est pas nouveau, les Tesla de ce monde ont déjà pavé la voie à ce style de concessionnaires automobiles qui n’en sont pas… Certes, mais Cadillac a visiblement poussé le bouchon beaucoup plus loin.
Et c’est à compter du 2 juin prochain que le nouveau lieu de rendez-vous – qui n’aura absolument, mais absolument pas l’intention de vous vendre une Cadillac, ben non voyons! – accueillera les visiteurs de passage, les férus de mode, les amateurs d’art, les gens d’affaires à l’affût d’un coin discret pour discuter, les travailleurs autonomes à la recherche de Wifi gratuit…
… bref la faune à la fois culturelle, branchée et business de la métropole.
La firme Gensler chargée d’aménager les 12 000 pieds carrés de superficie sous les pieds de ceux qui veillent à l’avenir (pour ne pas dire à la métamorphose) de Cadillac, a mis près d’un an et demi de réflexion, de conception et de labeur, dit son chargé de création, John Bricker.
Tout a été pensé dans le moindre détail et lorsque les portes s’ouvriront officiellement, dans une dizaine de jours, l’accueil passera d’abord par des poignées… en cuir, un peu comme pour un volant de luxe.
Il se poursuivra par le bonjour/bienvenue d’un concierge qui proposera le café. Celui-ci sera infusé à partir des grains de la marque locale Joe Coffee, qui en a profité pour concocter un mélange qu’il a désigné The Runabouts, en hommage aux premières «voitures sans chevaux» commercialisées par Cadillac, il y a 114 ans maintenant.
Pour ceux et celles qui voudraient savoir quelle est la composition de ce mélange de caféine exclusif, lisez-en les détails ici.
À peu près tous les éléments de décor porteront un nom, authentiquement new yorkais, des lampes sur pied (Jake Dyson) aux tabourets de bar (David Geckeler de Muuto), en passant par les chaises du lounge (Claudia et Harry Washington de Bernhardt) et l’éclairage (Lukas Peet de Roll & Hill).
L’ambiance aura pour parfum la fragrance Cadillac, spécialement développée par les jumelles Goldworm de la compagnie new yorkaise 12.29, compagnie à qui l’on doit l’effluve Fame de Lady Gaga.
Dans un coin, à même le Retail Lab (traduction libre: l’incubateur de vente au détail), les designers de la mode les plus… à la mode écouleront leurs pièces de collection. Le premier artiste du vêtement sélect à s’installer dans le lobby du 330 de la rue Hudson: Timo Weiland, considéré comme la relève du fashion international.
Évidemment, il y aura quelques Cadillac grandeur nature pour monter sur les podiums, alignés comme sur une piste.
On se doute que les plus récents véhicules de la marque, tels la grande berline Cadillac CT6 et l’utilitaire XT5, céderont leur place au gré des nouveaux dévoilements.
On se doute aussi qu’il y aura quelques réminiscences du siècle dernier qui s’échangeront leur moment de gloire (re)trouvée sous les projecteurs.
Autre alternance prévue: des expositions d’art qui se substitueront les unes aux autres à tous les trimestres, merci à la revue et firme de création Visionaire. Aucune limite à ce qui sera présenté, exception faite d’une condition: il devra s’agir d’une première artistique pour New York. Voilà qui promet.
Le projet qui a nécessité des «multi-millions» de dollars en aménagement, dit M. Bricker, aura pour principale objectif de rejoindre une clientèle qu’autrement, Cadillac n’aurait pas – encore – ralliée.
«Nous avons bien essayé de dire aux gens ce qu’était Cadillac, a déclaré la directrice de la marque, Melody Lee, à la publication Bloomberg. Mais ce que nous n’avions pas tout à fait instauré un environnement où le prouver.»
Reste à voir si pareil investissement dans le Cadillac House fera augmenter les ventes de… Cadillac dans la Grosse Pomme, voire aux États-Unis.
Car au premier trimestre de 2016, la marque n’a écoulé que 35 633 véhicules en sol américain, une diminution de 4% versus pareille période l’an dernier. Pourtant, le marché était en hausse de 3%…