Après 60 ans, Citroën dit adieu à sa légendaire suspension hydraulique
Au milieu des années 1950, Citroën a dévoilé sa DS, qui allait marquer les anales automobiles par sa silhouette unique (le magazine britannique Classic et Sports Cars l’a d’ailleurs déclarée la Plus belle voiture de tous les temps), mais aussi par sa suspension hydropneumatique.
Ce dispositif d’auto-correction délaissait les amortisseurs, pour des sphères où se mêlaient azote et huile, dans une réaction hydraulique régulant l’assise de la voiture.
Dit plus clairement: la suspension hydropneumatique permettait à une Citroën comme la DS, qui a été le premier modèle de série à en être munie, de poursuivre sa course sans perdre de son aplomb si une crevaison – ou même deux crevaisons survenaient.
Votre soussignée se rappelle encore la DS bleu poudre que son paternel conduisait – un modèle identique à celui que l’on retrouve dans la série télévisée Le Mentaliste. Ce qu’elle a pu souhaiter qu’un pneu éclate, question de vérifier si le système fonctionnait!
Mais il ne fallait pas douter. Parlez-en au général Charles de Gaulle, qui a pu éviter l’assassinat dont il a été la cible, un certain 22 août 1962…
Autre avantage de la suspension conçue par l’ingénieur Paul Magès et qui a été l’avant-garde de l’assistance au freinage et directionnel: on pouvait changer un pneu sans cric. Surtout, le confort offert par cette technologie marginale était si impressionnant qu’encore aujourd’hui, certaines Rolls-Royce et Mercedes-Benz y font toujours appel.
Place à l’électronique
Mais voilà, la suspension self-leveling, aussi innovante était-elle à l’époque, et que Citroën propose d’ailleurs encore dans quelques modèles sous la désignation Hydractive III+, est appelée à disparaître.
Au grand dam des Citroënistes, la marque aux chevrons délaissera l’innovation qui célèbre actuellement ses 60 ans et qui, un jour ou l’autre, s’est retrouvée dans près de dix millions de véhicules.
C’est que dans une industrie toujours plus concurrentielle, la suspension hydropneumatique est devenue trop coûteuse pour les bénéfices qu’elle apporte en termes de confort, versus les dispositifs électroniques de l’heure, moins dispendieux et offrant un éventail de réglages plus large.
Imaginez: certaines suspensions adaptatives d’aujourd’hui emploient même des caméras et des radars qui scannent la route devant, de sorte qu’elles peuvent s’y préparer en conséquence…